Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

Enquête · 2 avr. 2008 à 20:46

Valérie Pécresse

Alors que son collègue, Xavier Darcos, en charge du ministère de l'Education nationale, est dans la tourmente suite aux manifestations des enseignants et des lycéens contre les suppressions de poste, Valérie Pécresse, en charge des universités, peut souffler. L'été dernier, elle a fait voter une loi sur l'autonomie des Universités et a dû faire face à la gronde des étudiants pendant deux mois. Après plusieurs semaines de manifestations et de blocages d'université, le gouvernement avait apporté quelques garanties aux étudiants. Lors du remaniement de mars 2008, on la disait partante en raison de l'éventuelle arrivée de Claude Allègre au ministère de la Recherche. Finalement, elle a été maintenue à son poste et bénéficie du soutien de Nicolas Sarkozy.


Retour sur le parcours politique d'une chiraquienne Sarko-compatible.

Origines et formation

Valérie Pécresse est née le 14 juillet 1967 à Neuilly-sur-Seine. Son père Dominique Roux est universitaire en économie et président de Bolloré Télécom. Sa mère a fait des études de lettres avant d'intégrer les Sciences politiques de Paris. Du côté paternel, la famille, méditerranéenne, s'occupe du commerce ainsi que de la vie politique locale. Du côté maternel, au contraire, la famille est parisienne, et enseigne la médecine à l'université.
Comme Valérie Pécresse sait lire dès l'âge de 4 ans, elle saute deux classes. Elle étudie au collège Sainte-Marie de Neuilly-sur-Marne et obtient son baccalauréat à 16 ans. Elle entre alors dans une école préparatoire versaillaise, au lycée privé Sainte-Geneviève. Elle intègre l'école de commerce HEC et en sort diplômée en 1988. Elle parle, de surcroît, quatre langues : français, anglais, russe et japonais. Elle poursuit ses études et passe un DESS de droit ainsi qu'un DEA de fiscalité financière. Enfin, elle parvient à sortir deuxième de l'ENA en 1992.
Voulant devenir juge, pendant deux ans, elle enseigne le droit constitutionnel à l'Institut d'études politiques de Paris mais entre très vite au conseil d'Etat en tant qu'auditrice et réalise que ce n'est pas la voie qui lui correspond. Elle lui préfère la politique. Entre 1993 et 1998, elle est conseillère auprès du service juridique et technique de l'information rattaché au Premier ministre.

Un début de carrière sous la protection de Jacques Chirac

Tandis qu'elle est la conseillère de Jacques Chirac depuis 1993, elle décide de le soutenir lors de la dissolution en 1997 et le retour de la gauche au pouvoir. Son attachement à Jacques Chirac date depuis toujours. Elle connaît bien le président de la République puisque son grand-père maternel a été pendant longtemps le psychiatre de Laurence, la fille anorexique de Jacques Chirac. De même, la famille du mari de Valérie Pécresse, elle aussi de Corrèze, connaît bien les Chirac.
En 1998, Valérie Pécresse entre alors à l'Elysée comme chargée de mission puis conseillère technique auprès du président de la République. Grâce à son entente et sa collaboration avec Jacques Chirac, elle parvient à faire son entrée en politique, à se créer un réseau et à trouver sa place à l'UMP. C'est ainsi qu'en 2002, elle devient secrétaire générale adjointe du partie chargée des études et du centre d'études politiques. en 2004, elle est désignée porte-parole de l'UMP.

Députée des Yvelines depuis 2002

En 2002, le RPR cherche des femmes pour maintenir une certaine parité lors de la campagne des législatives. Pierre Bédier et Henri Cuq lui offrent la succession du député des Yvelines, Franck Borotra, qui accepte de soutenir sa candidature. Elle est élue sans difficulté avec 65.1% des suffrages et siège à l'Assemblée nationale, se spécialisant dans les questions familiales. Elle est réélue en juin 2007 dès le premier tour avec 54.80 des voix. Les Yvelines est son domaine de prédilection : son mari est versaillais, elle-même y a fait ses études. Voulant s'implanter dans son territoire, elle adopte une technique de terrain en se rendant elle-même dans les permanences de l'une de ses vingt communes. Depuis mars 2004, elle est conseillère régionale d'Ile-de-France.

Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche depuis 2007

Durant la campagne présidentielle de 2007, Valérie Pécresse, sans renier son appartenance à la chiraquie, décide de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy. Elle prend également le parti de minimiser les désaccords entre Dominique de Villepin et le candidat, ce qui lui permet de ne pas s'attirer les hostilités de l'un ou de l'autre si bien qu'au lendemain de l'élection présidentielle, François Fillon la nomme ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle doit immédiatement prendre en charge deux dossiers importants : le budget réservé à la recherche et l'autonomie des universités. Dès son arrivée au gouvernement, la ministre fait voter sa loi sur l'autonomie des universités mais se trouve confrontée aux étudiants qui bloquent les facultés quelques mois plus tard. Soutenue par le Président de la République, elle réussit à mener à bien son projet et à rencontrer les étudiants à l'Elysée, étudiants qu'elle connaît bien pour avoir débattu avec eux lors des polémiques en 2005 au sujet du CPE en tant que porte-parole UMP.
En décembre 2007, Valérie Pécresse a présenté son plan pour les cinq années à venir. Elle souhaite améliorer le taux de réussite en licence. Pour cela, elle a obtenu un budget qui atteindra 730 millions d'euros d'ici à 2012. L'objectif est de diviser de moitié le taux d'échec en première année de faculté ainsi que de mener à 50% une classe d'âge au niveau licence.

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