La semaine politique du 19 au 25 mars 2007

La Semaine politique · 25 mar. 2007 à 22:32

La semaine politique

Afin de mieux comprendre l'actualité politique, Politique.net fait un rappel des événements majeurs de la semaine. Cette semaine est marquée par le début de la campagne : douze candidats sont en lice. Pourtant, les petits partis sont encore absents des médias.

La semaine du PS

Dimanche 18 mars, Ségolène Royal s'est encore plus démarqué du PS en réclamant une VIe République, fondée sur quatre principes : renforcement du pouvoir parlementaire, amélioration du dialogue entre patronat et syndicat, démocratie participative et développement de la décentralisation.
Elle a été néanmoins obligée de revenir sur sa position à l'égard des enseignants et des trente cinq heures sachant qu'une majorité d'entre eux a une sensibilité socialiste. Elle compte donc revenir sur les suppressions de postes et développer le soutien scolaire à l'école par des étudiants d'université.
Vendredi 23 mars, plusieurs hauts fonctionnaires de gauche, comme Jacques Delors et Dominique Strauss-kahn, souhaitent une union du Parti Socialiste et de l'UDF de François Bayrou. Déjà en 2002, Arnaud de Montebourg, qui ne manque pas une occasion de créer la polémique, préférait le programme centriste de Bayrou à celui de Jospin qu'il jugeait très à droite et a ainsi déclaré devant les caméras : « Le programme de Jospin ? C'est celui de Bayrou en moins bien ».
La campagne de Ségolène Royal semble s'enliser : tandis que certains éléphants souhaitent un ralliement avec l'UDF, d'autres hauts fonctionnaires, comme Eric Besson, tirent à boulets rouges contre la candidate.
Depuis que Nicolas Sarkozy a abordé la question de l'identité nationale, Ségolène Royal cherche une stratégie pour reprendre à son compte ce terme pourtant équivoque. Elle propose donc de chanter la Marseillaise lors de ses meetings et de posséder chez soi un drapeau tricolore.

La semaine de l'UDF

Mercredi 21 mars, François Bayrou était en meeting au Zénith, à Paris. Il s'est présenté comme le candidat du peuple, contrairement à Nicolas Sarkozy, par exemple, qui ne fréquente que « les milliardaires du CAC 40 et les vedettes du show-biz ».
François Bayrou est en perte de vitesse dans les sondages. Il décide donc de se montrer plus offensif à l'égard de ses principaux adversaires, Sarkozy et Royal. Ainsi quand le candidat UMP propose de renforcer les frontières en Guadeloupe, Bayrou ironise en montrant que celui-ci est ministre de l'Intérieur depuis cinq ans. Il refuse également de surenchérir dans le débat sur l'identité nationale montrant que la France ne souffre pas de ce complexe.

La semaine de l'UMP

Lundi 19 mars, les enseignants sont en grève exprimant ainsi leur mécontentement à l'égard du décret Robien qui supprime des heures de décharge et supprime 5000 postes à la rentrée prochaine.
Cesare Battisti, ancien activiste italien, en fuite depuis 2004, a été arrêté au Brésil lundi 19 mars. Libération accuse Nicolas Sarkozy d'être resté à son poste de ministre de l'Intérieur pour être celui qui aura accompli cette mission. Tandis que Mitterrand avait promis à Battisti de trouver refuge en France, Chirac est revenu sur cette offre et a voulu le renvoyer en Italie.
Nicolas Sarkozy doit quitter officiellement le ministère de l'Intérieur pour se consacrer exclusivement à sa campagne lundi 26 mars. C'est François Baroin qui lui succèdera. Jacques Chirac a exprimé un soutien mesuré au candidat de l'UMP. En effet, dans une allocution télévisée de moins de deux minutes, il a déclaré que « l'UMP a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, et ceci en raison de ses qualités. C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien ». Il avait déjà utilisé ces mêmes termes en 1981 quand il avait été obligé de soutenir Giscard d'Estaing au second tour face à Mitterrand.
Quant à Jean-Louis Borloo, il a publié un livre programme L'architecte et l'horloger dans lequel il détaille les mesures sociales indispensables que Nicolas Sarkozy doit s'engager à mettre en place s'il souhaite le soutien du ministre de la cohésion sociale, soutien qui tarde à venir. Après le ralliement de Simone Veil, ce serait au tour de Borloo de devenir sa caution centriste.
Nicolas Sarkozy n'est pas élu président de la République qu'il a déjà préparé, avec son équipe, les premiers textes de loi. Ainsi, il a prévu une loi de finance pour supprimer les droits de succession et les taxes sur les heures supplémentaires. Une loi sur la sécurité prévoit ainsi des peines planchers et la possibilité qu'un jeune de 16 ans puisse être jugé comme un adulte. Enfin, une loi sur l'autonomie des universités est prévue.
Dominique de Villepin risque de remplacer François Barouin, pour l'intérim au ministère de l'Intérieur. En effet, celui-ci ne parvenant à constituer son cabinet, pourrait annoncer son retrait à ce poste.

La semaine de l'extrême gauche

José Bové a été le dernier candidat à obtenir ses parrainages. Il propose non seulement de mettre en avant un programme écologique, mais d'y intégrer en plus les domaines de la chasse et de la pêche, souvent laissés de côté par les Verts. L'extrême gauche compte cinq candidats qui dont aucun ne décolle dans les sondages. Ils semblent disperser les voix au lieu de les regrouper autour d'une personne.
Samedi 23 mars, Le Parisien rapporte que le PC est en très mauvaise posture. D'abord parce que Marie-George Buffet n'obtient que 3% d'intentions de vote et surtout parce que le Parti Communiste connaît une crise financière sans précédent au point de mettre en péril son existence.

La semaine du Front national

Cette semaine est bien vide pour Le Pen dans les médias. Il peut savourer simplement la certitude de pouvoir se présenter aux élections présidentielles grâce à ses 500 parrainages et l'aide de l'UMP.

Les politiques et la banlieue

En banlieue, les candidats tentent de faire campagne et d'ouvrir le débat. François Bayrou a été chaleureusement accueilli, notamment à Saint-Denis. Quant à Ségolène Royal, elle réclame son « droit de cité ». Elle y cultive sa popularité et se montre à l'écoute de la population. Mais, Nicolas Sarkozy, malgré son porte-parole Rachida Dati, n'est plus le bienvenu dans les cités depuis qu'il a traité certains jeunes de banlieue de « racailles » en octobre 2005. Ironie de l'histoire, dans le livre de Jacques Attali, C'était Mitterrand, on apprend que le futur président de la République avait déjà employé ce mot de « racaille » en 1974 pour désigner les gaullistes.

La politique via Internet

Le 20 mars, l'institut de sondage TNS/Sofres a publié une enquête sur les rapports entre les internautes et la politique. On apprend ainsi que les e-citoyens sont majoritairement plus jeunes et plus diplômés que la majorité des citoyens. Et finalement, seulement 3% des internautes ont ouvert un blog politique.
Par ailleurs, l'écrivain Alexandre Jardin a ouvert un site pour la campagne présidentielle dans le même esprit que les débats participatifs du PS puisque l'on peut donner son avis et voter sur des propositions concrètes.
Enfin, Ségolène Royal ne serait pas opposée au téléchargement gratuit de musique à condition de trouver un système permettant à l'artiste d'être rémunéré.

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