Quand François Mitterrand parlait de racaille en 1974

breve · 22 mar. 2007 à 20:59

Couverture de livre

En utilisant le terme de "racaille" en octobre 2005, Nicolas Sarkozy a déclenché une polémique qui le poursuit encore aujourd'hui. En feuilletant le livre de Jacques Attali sur François Mitterrand, on apprend alors que le futur président de la République avait déjà employé ce mot de "racaille"... en 1974.

Racaille : éléments de définition

Le terme de "racaille" a plusieurs sens. Ce mot péjoratif désigne soit un groupe, soit un individu méprisable, ayant un comportement illégal. Aujourd'hui, ce mot familier est souvent utilisé pour désigner des jeunes délinquants.

La racaille selon Sarkozy (2005)

Le 25 octobre 2005, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur se rend à Argenteuil dans le Val d'Oise. Interpellé par une habitante de la cité, il lâche alors cette phrase : "Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien on va vous en débarrasser !". Aussitôt ce terme a été repris en boucle. Beaucoup d'observateurs lui ont reproché ce terme péjoratif qui englobait tous les jeunes des quartiers. Le candidat de l'UMP doit régulièrement se justifier de l'utilisation de ce mot et est désormais indésirable en banlieue.

La racaille selon Mitterrand (1974)

Au soir du premier tour de l'élection présidentielle de 1974, François Mitterrand arrive en tête avec 43,24% des voix, juste devant Giscard d'Estaing. Les observateurs pensent alors que la victoire de la gauche est possible. Mais selon Jacques Attali, Mitterrand n'y croit guère et aurait alors déclaré :
"Certains gaullistes vont m'aider, mais la plupart sont de la racaille ralliée à Giscard pour le temps de l'élection. Ils truqueront les voix des DOM-TOM et les votes par correspondance. Cette élection est une mascarade. Et on appelle ça une démocratie".
(extraits de la page 36 du livre de Jacques Attali, C'était Mitterrand).

Et voilà comment 31 ans avant la polémique sur la racaille de Sarkozy, Mitterrand avait déjà qualifié les gaullistes de ce terme péjoratif si décrié.

*** Source

- Jacques Attali, C'était François Mitterrand, Paris, Fayard, 2005 (page 36)

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