Jean-Marie LE PEN

Origines

Jean-Marie LE PEN

Jean-Marie Le Pen est né le 20 juin 1928 à la Trinité-sur-Mer, en Bretagne, dans le Morbihan. Il est issu d'une famille modeste : sa mère, Anne-Marie Hervé est couturière, son père, Jean-Marie Le Pen, est patron de pêche. Il est fils unique et est élevé dans les valeurs traditionnelles. Le 23 août 1942, son père meurt lors d'un accident en mer : le bateau aurait heurté une mine allemande. Jean-Marie Le Pen, âgé de 14 ans, devient alors pupille de la Nation.
Enfant très agité, turbulent et rebelle, malgré des résultats scolaires très honorables, il est renvoyé de plusieurs établissements. Ayant obtenu son baccalauréat en 1947, il arrive à Paris passer une licence en Droit. Parallèlement, il est diplômé d'études supérieures des sciences politiques.

Ses premiers pas en politique

Très vite, Le Pen s'engage politiquement, dans l'extrême-droite nationaliste. A l'université de Droit, il distribue Aspects de la France avec les étudiants Royalistes. En 1949, il est élu président de la Corporation des étudiants en Droit. Il s'investit donc très vite dans le monde politique.
Dès 1951, il se trouve mêlé à un incident lors du Congrès de l'UNEF (syndicat d'étudiants de gauche) et doit céder son poste de président de la Corpo.
A la fin de ses études, il hésite entre une carrière civile d'avocat et une carrière militaire. Il passe six mois à l'Ecole d'application de l'infanterie de Saint-Maixent. Il part ensuite pour l'Indochine comme parachutiste en mai 1954. Dès la signature des accords de Genève le 21 juillet, mettant fin à la guerre, Le Pen devient rédacteur politique à Saigon du journal Caravelle. Très vite, il rentre en France s'engager aux côtés de Pierre Poujade. Cette expérience en Indochine renforce ses convictions sur les bienfaits du colonialisme.
Pierre Poujade permet à Jean-Marie Le Pen de percer réellement en politique : il le nomme à la tête de l'Union de la défense de la jeunesse française. Le nouvel élu fait sa première campagne législative en janvier 1956 et obtient un siège de député à Paris. A 28 ans, il est le plus jeune député de France. Dès lors, il se distingue à l'Assemblée par un discours qui restera toujours le sien : la défense des valeurs françaises, l'ordre et l'autorité militaire, la chasse aux communistes.

Son combat pour l'Algérie française

En septembre 1956, il se retire provisoirement du parlement pour combattre en Algérie. Il est d'abord obligé de combattre en Egypte puis arrive à Alger en décembre. Il y est officier de renseignement. Il participe à des interrogatoires violents. A son retour à Paris, le 19 avril 1957, il déclare dans Combat : « il n'y a que les hypocrites et les parisiens pour croire que, même à Paris, un interrogatoire est une chose agréable » et insiste sur la nécessité de la torture afin de réduire à néant le terrorisme.
Dès lors, il quitte Poujade et son parti afin de devenir le secrétaire général du Front national combattant (FNC), organisation regroupant des politiques convaincus que l'Algérie doit rester française. Il soutient alors la candidature d'Hamed Djebbour, de confession musulmane, aux élections législatives partielles de 1958. A cette occasion, il se serait battu et y aurait perdu son oeil droit.
Jean-Marie Le Pen a toujours été un activiste : tandis qu'une partie des Français se résignent à donner l'indépendance à l'Algérie, avec le FNC, il descend les Champs Elysées le 14 mai 1958 pour défendre l'Algérie française. Avec Jean-Maurive Demarquet, il tente par deux fois de se rendre à Alger poursuivre le combat mais la police militaire les rembarre. Quand De Gaulle revient au pouvoir, ils refusent de signer son investiture et ne s'avouent pas vaincus.
En effet, en novembre 1958, Le Pen est réélu député dans le Ve arrondissement de Paris dans le parti d'Antoine Pinay, le Centre national des indépendants et paysans (CNI). Il continue les manifestations pour défendre l'Algérie française mais est mis en garde à vue pour avoir appelé à l'insurrection mais surtout pour avoir fait des « menaces de mort sous condition ». Il obtient cependant un non-lieu en mars 1961.
De même, en juin 1960, il est à l'origine de la création du Front national pour l'Algérie française. Finalement, Le Pen doit se résoudre lorsque la France signe les accords d'Evian en mars 1962 proclamant officiellement l'Algérie indépendante.
Mais ses prises de position lui portent préjudice : il perd les élections législatives de 1962 et traverse dès lors une « longue traversée du désert ». Il débute une carrière d'entrepreneur : il crée en 1963 la Société d'études et de relations publiques qui publie des discours et des chants militants.

Leader du Front National

Jean-Marie Le Pen retrouve le monde politique. Il soutient la campagne de Jean-Louis Texier-Vignancourt pour les élections présidententielles de 1965. Mais, ce dernier finit par l'écarter le trouvant trop extrêmiste. Le Pen se trouve ainsi isolé mais reste attiré par les partis néo-fascistes et nationalistes. Grâce à sa tenacité, il parvient à se faire élire président du Front National le 27 octobre 1972. Néanmoins, l'extrême-droite est divisée entre plusieurs groupuscules. Le Pen ne parvient pas à fédérer les différentes tendances. Lorsqu'il se présente aux élections présidententielles en mai 1974, c'est la désillusion : il obtient 0,75% des voix.
Les résultats aux différentes élections montrent que le FN est un parti marginal. Mais, à la fin des années 70, grâce à l'héritage qu'il reçoit d'un ancien partisan du FN, Hubert Lambert, dirigeant des Ciments Lambert, il parvient à financer ses campagnes et à vivre convenablement.
Dans les années 80, le FN trouve enfin un électorat protestataire face à la nouvelle situation en France : hausse du chômage, crise sociale, inflation... Tous ces problèmes permettent à Le Pen de trouver un responsable : l'immigration. Aux élections municipales de 1983, il obtient le score de 11,3% des voix dans le XXe arrondissement de Paris. Grâce à cette percée, les médias commencent à s'intéresser au FN. Le Pen est ainsi invité à Europe 1 en automne 1983 et à l'émission télévisée, « L'Heure de Vérité », le 13 février 1984. Lors des élections européennes, le FN obtient 11% des voix et Le Pen devient député au Parlement européen.
A partir de cette époque, il ne cesse de gravir les échelons. En 1986, il est élu député à Paris. Grâce au mode de scrutin proportionnel, le FN est parvenu à obtenir des sièges dans les différentes assemblées mais au retour à un mode de scrutin majoritaire, Le Pen n'a plus été élu député.
Contrairement à de nombreux politiques voulant accéder à de hauts postes du gouvernement, il se détourne des affaires locales pour ne se consacrer qu'aux nationales. Son objectif est de devenir président de la République. Or, c'est à ces élections que le FN remporte toujours les scores les plus élevés (autour de 15%).
En 2002 d'ailleurs, il crée la surprise : il arrive, avec Chirac, au second tour des élections présidentielles avec 16,9% des suffrages. La France se mobilise contre lui et la plupart des candidats de droite comme de gauche appellent à voter Chirac. Le Pen s'étant à de nombreuses reprises exprimé sur les fours crématoires qui ne seraient qu'un « point de détail de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale », sur l'« inégalité des races » et sur le rejet des malades du Sida, a plusieurs fois été pousuivi et condamné par la justice. Les Français, avertis de ses frasques, votent à plus de 82% en faveur du candidat Jacques Chirac contre le candidat FN.
En 2007, Jean-Marie Le Pen se présente pour la cinquième fois aux élections présidentielles.