La stratégie du PS pour contrer François Bayrou

Zapping radio · 16 mar. 2007 à 19:01

PS et UDF

Depuis la rapide ascension de François Bayrou dans les sondages, les socialistes s'inquiètent et s'interrogent sur la façon dont ils doivent contre-attaquer. Malgré le soutien des éléphants, Ségolène Royal stagne dans les sondages. La pression est perceptible au sein du PS et d'aucuns s'attendent à ce que le second tour des élections présidentielles se jouent sans la candidate socialiste. Deux chroniques sur RTL de Marie Bénédicte Allaire expliquent cette inquiétude et les stratégies pour remonter dans les sondages.

Comment mettre en avant le programme socialiste ?

Le premier problème auquel se heurte l'entourage de la candidate socialiste est l'incapacité d'évoquer concrètement ses propositions. Ils sont amenés à répondre aux propositions de Nicolas Sarkozy comme par exemple l'instauration d'un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale, ou à la montée de François Bayrou dans les sondages. D'autant que les enquêtes d'opinion montrent que pour battre Nicolas Sarkozy, les électeurs estiment que le vote Bayrou est plus efficace que celui de la candidate socialiste.
Ségolène Royal, de son côté, a décidé de ne pas se positionner par rapport à François Bayrou préférant décliner les différentes propositions de son programme.

Deux stratégies contradictoires : celles de DSK et Fabius

On se souvient qu'au moment du référendum sur la constitution européenne, Fabius a défendu une ligne anti-libérale et DSK une ligne de centre gauche. Mais, aujourd'hui, ils doivent tenter de s'accorder afin de contrer l'avancée de François Bayrou.
Laurent Fabius considère qu'il faut renvoyer le candidat UDF dans le camp de la droite. Pour remonter dans les sondages, Ségolène Royal doit donc faire une campagne plus à gauche afin de mieux se démarquer. Ainsi, le 14 mars, l'ancien Premier ministre a déclaré sur LCI : « Il faut qu'on appuie sur nos points forts de gauche. Et en même temps qu'on dise clairement que nous avons en face de nous, deux adversaires de droite : M. Sarkozy et M. Bayrou qui est un homme de droite, qui a un passé de droite et qui a des propositions qui sont de droite ».
DSK en revanche prône une ligne sociale démocrate de centre gauche estimant qu'il faut prendre au mot François Bayrou qui refuse un clivage droite-gauche. Il invite donc le candidate centriste à rejoindre la candidate socialiste.

Les arrière-pensées des éléphants

Ce qui se joue entre Fabius et DSK c'est l'avenir du parti socialiste et l'après élection. Si la gauche échoue, on prédit un grand chamboulement au sein du PS et les deux anciens candidats aux primaires placent déjà leurs pions et agissent de façon stratégique afin de rafler la mise. D'autant que certains s'attendent à une alliance possible entre DSK et François Bayrou. En effet, celui-ci dans une interview accordée au Nouvel Observateur, appelle les « sociaux démocrates » du PS à le rejoindre en déclarant : « Je crois profondément que les sociaux-démocrates vont se révéler à l'occasion de cette élection. Ils en ont ras-le-bol de la manière dont le PS fonctionne. Ils vont donc déclarer ouvertement qu'ils sont sociaux-démocrates. Et ceux-là ont évidemment leur place dans le rassemblement qui va s'imposer ». Pour le moment, DSK nie cette alliance mais à ce stade de la campagne, rien n'est encore joué. En cas d'absence de Ségolène Royal au second tour, tout est possible.

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