Médias : le traitement de la grève par Jean-Pierre Pernaut

Vidéos · 1er déc. 2007 à 18:09

Pernaut et les grévistes

Jean-Pierre Pernaut est journaliste à TF1, en tant que tel, il est censé animer son journal de la manière la plus objective possible, en présentant et en analysant des faits. Mais pendant les grèves, ces lancements ou ces commentaires de fin de reportage ont particulièrement agacé les grévistes. Il n'a cessé de donner son opinion et de fustiger l'attitude de ceux qui ont bloqué la France.



Chronologie des éditions du 13 heures pendant les grèves

- Tout a commencé le 12 novembre, lorsque syndicats et grévistes annoncent les premiers arrêts de travail, Jean-Pierre Pernaut titre son troisième sujet du JT : « A partir de mercredi, une grève illimitée » et de commenter en haussant les épaules : « Et, une nouvelle fois, ce sera aux usagers de se débrouiller pour aller travailler (...). Les grévistes d'aujourd'hui protestent contre la réforme des régimes spéciaux qui était dans le programme de Nicolas Sarkozy et c'est pour cela qu'il a été élu ».
- Le 13 novembre, il déclare : « plusieurs sondages confirment l'hostilité des usagers à cette grève et revendiquent la liberté de voyager ». Il ne manque pas au passage de rappeler que les Français ont voté pour Nicolas Sarkozy en partie pour cette réforme.
- Le 14 novembre, le journaliste estime que les grèves doivent prendre fin puisque les négociations commencent avec le gouvernement.
- Le 15 novembre, il s'emporte : « Les usagers commencent à en avoir ras le bol ». Il répète cette même phrase le lendemain et veut montrer cette « immense pagaille » des transports grâce à des reportages sur les embouteillages sur les routes. Les jours suivants, il continue de prendre partie en répétant que les gens se lassent d'une grève où les fonctionnaires ne travaillent pas, n'assurent pas l'accueil des élèves à la cantine...
- Le 21 novembre, vindicatif, il remarque : « moins de 23 % de grévistes, mais cela continue à provoquer la pagaille. Cela devient fatigant pour tout le monde. Sept Français sur dix pensent que la grève n'est pas justifiée, selon un sondage Opinion Way, et, pourtant, elle continue ».
- Le 22 novembre, il poursuit : « le métro est encore aux 3/4 bloqué, alors qu'il y a à peine 10 % de grévistes ». Par provocation, Jean-Pierre Pernaut lance un reportage sur la grève vue de Caumont-L'Eventé, un petit village du Calvados « où les vaches ne regardent jamais passer les trains, et pour cause : il n'y en a pas ».

Ce traitement spéficique n'a échappé à personne

Devant de tels propos, les critiques contre le présentateur du JT de TF1 ont fusé. Les Guignols de l'Info ont mis en scène sa marionnette, reprenant ses propres mots énoncés au journal mais précisant à la fin de la séquence : « N'oubliez pas de voter à droite ».
Jean-Pierre Pernaut semble être la caricature même de TF1, chaîne appartenant à l'ami du président de la République, Martin Bouygues.




Jean-Pierre Pernaut tente de se justifier

Invité sur Europe 1, il a tenté tant bien que mal de se justifier...

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