
En acceptant la proposition du Premier ministre luxembourgeois et de Nicolas Sarkozy d’accéder à la présidence du FMI en 2007, DSK obtenait un poste d’envergure internationale après son échec à la primaire socialiste. Mais l'affaire du Sofitel a mis un terme à sa carrière politique.
Dominique Strauss-Kahn est né en 1949 à Neuilly-sur-Seine mais il passe son enfance entre le Maroc et Monaco. Sa famille rentre en France suite à un terrible tremblement de terre à Agadir. Après avoir fait des études de commerce à HEC, il poursuit des études politiques à l’IEP de Paris puis du droit public et de sciences économiques. Il obtient son agrégation de sciences économiques. Il a enseigné à l’Université de Nancy puis à celle de Nanterre, à l’ENA et à l’IEP de Paris. En 1971, il travaille au Centre de recherche sur l’épargne. Il devient président de la Commission des finances. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Paul Hermelin (qui deviendra son directeur de cabinet à l’Industrie en 1991) et de Denis Kessler (avec qui, onze ans plus tard il publiera L’épargne et la retraite). Parallèlement à sa carrière politique, DSK est avocat à la Cour en 1993. Il crée le cabinet DSK Consultants pour exercer le métier d'avocat d'affaires.
Dominique Strauss-Kahn commence sa carrière politique aux côtés 
de Jean-Pierre Chevènement au Centre d'études, de recherches et 
d'éducation socialiste. Il quitte bientôt le parti pour se rapprocher 
du premier secrétaire du Parti socialiste, Lionel Jospin.
Il se présente aux élections législatives de 1986 et est 
élu député de Haute-Savoie. Il se présente de nouveau 
en 1988, dans le Val-d'Oise. Il est réélu. Au cours de ces deux 
années, il est secrétaire national du PS, chargé des études 
et du programme. Entre 1988 et 1989, il est chargé de l'économie 
et des finances. En 1991, François Mitterrand le désigne comme ministre 
délégué à l'Industrie et au Commerce extérieur 
dans le gouvernement d'Édith Cresson puis dans celui de Pierre Bérégovoy.
En 1993, Michel Rocard demande à DSK de présider le « groupe 
des experts du PS ». Il perd les élections législatives dans 
la circonscription de Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. Pourtant en 1995, 
il est élu maire de Sarcelles.
Il épouse alors la journaliste Anne Sinclair, qui doit renoncer à 
son émission Sept sur Sept lorsque son mari devient ministre de l'Économie 
et des Finances en 1997. De son côté, il quitte sa fonction de maire. 
Lorsqu’il devient Premier ministre, Lionel Jospin appelle DSK dans son gouvernement 
et le nomme ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Grâce 
au retour de la croissance et à la baisse du chômage, Dominique Strauss-Kahn 
fait désormais partie de ceux qui comptent dans le paysage politique. Il 
est par conséquent en tête des listes des socialistes aux élections 
régionales de 1998 en Ile-de-France. Il remporte la victoire.
En tant que ministre, il réussit à mettre en œuvre la TVA à 
5.5% sur les travaux de rénovation dans le bâtiment ce qui permet 
de relancer l'activité du secteur et de redresser les comptes budgétaires. 
Il privatise pourtant France Telecom alors que le Premier ministre avait garanti 
le contraire. De même il s’oppose aux 35 heures mis en place par la 
ministre Martine Aubry. Ses méthodes sont plus libérales que celles 
du parti socialiste en général. Il rassemble néanmoins jospiniens 
et rocardiens au sein du courant Socialisme et Démocratie.
Le 2 novembre 1999, DSK donne sa démission au Premier ministre : il a été 
mis en cause dans les médias dans une affaire sur des rémunérations 
de complaisance par la MNEF (mutuelle nationale des étudiants de France) 
puis dans l’affaire Elf. Finalement, il est complètement blanchi 
et les affaires ont abouti à un non-lieu deux ans plus tard. 
En 2002, tandis que Jacques Chirac est réélu président de 
la république, l’UMP remporte les élections législatives. 
La Droite est donc au pouvoir. L’opposition doit s’organiser. Dominique 
Strauss-Kahn est secrétaire national du PS puis membre du bureau national 
du PS enfin secrétaire national du PS, chargé des élus entre 
2005 et 2007. C’est avec Martine Aubry et Jack Lang qu’il s’occupe 
du projet socialiste pour 2007.
Proche de Michel Rocard, il fonde avec lui le club de réflexion À 
gauche en Europe et préside avec Jean-Christophe Cambadélis, le 
courant Socialisme et Démocratie. Proeuropéen, il s’engage 
en faveur du « oui » au traité de la Constitution pour l'Europe. 
En 2006, la campagne présidentielle s’organise au sein du PS. Trois 
candidats se présentent aux primaires : Dominique Strauss-Kahn, Laurent 
Fabius et Ségolène Royal. DSK est un candidat social-démocrate. 
Il est ainsi fortement soutenu par Michel Rocard, Robert Badinter et le Socialisme 
et démocratie jeunes. Finalement, après trois débats opposants 
les candidats du PS, le 16 novembre 2006, DSK n’obtient que 20.83% des voix 
des militants contre 60,60% pour Ségolène Royal.
Au cours de la campagne, DSK ne cessera de critiquer la candidate aux élections 
présidentielles, déplorant son manque d’expérience, 
son inaptitude à endosser une tâche aussi importante. Celle-ci fait 
sa campagne seule, loin des éléphants. Sur les conseils de ses plus 
proches collaborateurs, elle accepte leur aide mais en vain. DSK est notamment 
sollicité pour étudier le budget prévu, elle n’en tient 
pas compte. Lorsque François Bayrou annonce, juste avant le premier tour, 
qu’il accepterait de s’allier avec certains membres socialistes et 
notamment DSK, celui-ci est hésitant mais il garde sa position jusqu’à 
la défaite de Bayrou puis de Ségolène Royal pour accepter 
de participer au gouvernement de Nicolas Sarkozy. 
Suite à la défaite du PS aux élections présidentielles, Dominique Strauss-Kahn appelle à une rénovation du parti en s’ouvrant vers une voie plus social-démocrate. Aux élections législatives de 2007, il se présente de nouveau dans la huitième circonscription du Val d'Oise. Il remporte les élections avec 55.5% des voix.
Le président de la République, dans sa politique d’ouverture, 
  a proposé à Dominique Strauss-Kahn de se présenter en tant 
  que candidat de la France à la tête du Fonds monétaire international 
  (FMI). L’Europe lui a apporté majoritairement son soutien le 10 
  juillet 2007. De même, les États-Unis, la Chine et une grande partie 
  des pays d'Afrique défendent cette candidature. La Russie, en revanche, 
  a présenté un autre candidat, Joseph Tosovsky pour que cette élection 
  ne soit pas un plébiscite.
  Elu haut la main, il est donc devenu directeur du FMI pour une durée 
  de 5 ans. Mais il n'a pas renoncé à ses ambitions nationales et 
  garde toujours un oeil sur le PS. même si ses nouvelles responsabilités l'obligent à démissionner de son poste de député du Val d'Oise.
Très rapidement, une affaire de moeurs éclabousse sa réputation aux Etats-Unis : dans son édition du 18 octobre 2008, le Wall Street Journal révèle qu'une enquête interne a été ouverte au FMI mettant en cause son directeur. En effet, Dominique Strauss-Kahn est soupçonné d'entretenir une liaison avec l'une de ses subordonnées, Piroska Nagy, ex responsable du département Afrique du Fonds. L'affaire prend de l'ampleur en France comme à l'international si bien que DSK est obligé de présenter des excuses publiques. Finalement, celui-ci est disculpé puisque l'enquête montre que Pirosha Nagy n'a pas bénéficié de traitement de faveur et n'a pas été victime de « harcèlement, ni de favoritisme, ni aucun autre abus de pouvoir ». Toutefois, le FMI reproche à son directeur une « grave erreur de jugement » dans cette affaire.
Pendant la crise mondiale, le FMI veut porter secours aux pays les plus endettés. En Grèce, par exemple, il accorde un prêt de 30 milliards d'euros en échange de quoi, le pays doit s'engager à baisser les salaires des fonctionnaires, les charges sociales et allonger la durée du temps de travail. Au sein du parti socialiste français, le directeur du FMI est considéré avec une certaine suspicion notamment par 
Parce qu'il est tenu au silence, DSK ne peut se prononcer sur sa candidature à la présidentielle de 2012. Les sondages le placent, jusqu'en mai 2011, largement en tête des possibles candidats socialistes à l'élection. Il est même donné gagnant parmi tous les candidats au second tour. Pourtant, ses obligations au FMI l'obligent à se taire. Ce ne sera qu'en été 2011, qu'il est censé annoncer s'il est candidat aux primaires socialistes. En effet, les candidatures officielles doivent être déposées entre le 28 juin et le 13 juillet 2011. Suite à un accord passé avec Martine Aubry, ce sera lui ou la secrétaire du parti qui se présentera aux primaires.
Cependant, en mai 2011 tout bascule pour le patron du FMI. Celui-ci est d'abord attaqué sur sa fortune. Le Parisien publie une photo montrant Dominique Strauss-Kahn et son épouse Anne Sinclair à bord d'une Porsche, en route vers un QG potentiel pour la campagne présidentielle. Cette photo crée la polémique et les journaux font les choux gras de cette anecdote.
Mais c'est le 14 mai 2011 que la carrière internationale comme nationale de Dominique Strauss-Kahn est stoppée nette. Le patron du FMI est inculpé d'agression sexuelle par le parquet de New York. Arrêté par la police, il est soupçonné d'acte sexuel criminel, de tentative de viol et de séquestration, suite aux accusations d'une femme de chambre de 32 ans, employée dans un hôtel Sofitel de Manhattan. Finalement, DSK est relâché et finira par négocier avec les avocats de la plaignante. De retour en France, DSK est rattrapé par une autre affaire, celle du Carlton de Lille. Il est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour proxénétisme aggravé. En attendant son procès, DSK s'est lancé dans les affaires en tant que conférencier de luxe et conseiller spécial.
Sources
« Strauss-Kahn ou la tentation de Washington », in Le Figaro du 11 juillet 2007
« Dominique Strauss-Kahn présente ses excuses », in Le Figaro du 21 octobre 2008
« Sondages : DSK reste le mieux placé des socialistes », in Le Monde du 18 février 2011
« Affaire DSK : Le gens vont penser qu'il n'y a pas de fumée sans feu », in Le Point du 16 mai 2011
« DSK veut se défendre vigoureusement » , in Le Point du 16 mai 2011
« Carlton : DSK renvoyé en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé" », Le Monde, 26 juillet 2013
« DSK, fini la politique, vive le business ! », in Capital n°265, octobre 2013