Nicolas Sarkozy et les sondages : la rechute après une année de reconquête de l’opinion

Revue de presse · 11 fév. 2009 à 09:35

Sarkozy et les sondages

En mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu président de la République, loin devant sa rivale Ségolène Royale puisqu'il obtient plus de 53% des suffrages. Mais très vite, son comportement « bling bling » et ses frasques amoureuses ternissent son image présidentielle. Nicolas Sarkozy est aussitôt discrédité dans les sondages. Pourtant, suite aux conseils de ses collaborateurs, il change d'attitude et parvient à retrouver une certaine popularité en 2008, qui s'effondre de nouveau en février 2009 comme le prouvent quatre sondages publiés récemment.

Revue de presse du mercredi 11 février 2009

- Le Figaro : Sondages : Sarkozy se prépare à des temps difficiles
- Libération : Sarkozy et Fillon plongent dans les sondages
- NouvelObs : 61% (+10) des Français défavorables à l'action de Nicolas Sarkozy
- Arrêt Sur Images : Sondage : UMP contre Parisien

Nicolas Sarkozy avait tout fait depuis un an pour remonter dans les sondages

Le 24 février 2008, le Journal du Dimanche publie un sondage selon lequel le Premier ministre devancerait de 19 points le président de la République, avec 57% d'avis positifs, un écart historique dans l'histoire, hormis en période de cohabitation. Plusieurs raisons expliquent cette chute dans les sondages : goût assumé pour le luxe et l'argent, silence sur le problème du pouvoir d'achat et autres préoccupations des Français. Les conseillers de Nicolas Sarkozy lui proposent donc, pour remonter dans les sondages, d'appliquer strictement son programme sur lequel les Français l'ont élu.
Dès lors, Nicolas Sarkozy a changé de stratégie et s'est montré beaucoup moins exubérant, laissant de côté sa vie de famille et ses voyages et demandant à ses collaborateurs de faire profil bas. Ce changement d'attitude va payer puisque progressivement, sa cote de popularité va remonter. Elle connaîtra son maximum pendant la présidence française de l'Union Européenne fin 2008. Mais l'impuissance du pouvoir exécutif face à la crise va faire rechuter sa cote de popularité.

Sondages après son intervention télévisée : l'UMP dénonce une manipulation du Parisien

Le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy s'invite à la télévision pour expliquer aux Français la crise internationale et ses conséquences sur l'économie du pays. Plusieurs journalistes, issus des chaînes publiques et privées, posent des questions au président sur la façon dont il compte répondre aux inquiétudes des Français en matière d'emploi et de pouvoir d'achat.
Le 7 février, deux sondages, l'un commandé par Le Figaro auprès d'Opinion Way et l'autre par Le Parisien au CSA, interrogent les Français sur leur ressenti suite à l'intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision. Les deux instituts donnent des résultats contradictoires : pour le premier, 53% des Français se seraient montrés convaincus par le Président alors que pour le second, ils seraient 52% à ne pas l'avoir été !
Mais l'UMP dénonce la façon de procéder du CSA qui ne se serait pas contenté de poser des questions à des personnes ayant regardé l'émission ou du moins aurait publié cette information. Opinion Way de son côté a fait le choix de n'interroger que les téléspectateurs. L'UMP a saisi la Commission des sondages. D'autre part, l'AFP révèle que dans l'enquête faite par le CSA, une réponse non publiée par Le Parisien montre que 55% des personnes ayant vu l'émission en totalité ont trouvé le président convaincant.
Selon l'UMP, donner le sentiment que les Français n'ont pas été convaincus par l'intervention télévisée explique la deuxième vague des mauvais sondages publiés deux jours plus tard.

La chute inexorable de Nicolas Sarkozy en temps de crise.

Malgré son passage à la télévision qui se voulait pédagogique et rassurant, Nicolas Sarkozy, au final, n'est pas parvenu à convaincre les Français. En effet, le lundi 9 février, trois sondages différents révèlent que la cote de popularité du président est incontestablement à la baisse.
Selon un sondage Viavoice publié dans Libération, Nicolas Sarkozy aurait perdu cinq points d'opinions positives en un mois, dix points concernant son action contre la crise. Le nouvelobs.com a demandé une enquête à LH2 révélant de son côté que 56 % des Français n'ont pas été convaincus par les réponses apportées par le président lors de son intervention télévisée.
Enfin, Le Point a commandé à Ipsos un sondage annonçant que 61% des Français sont défavorables à son action, soit dix points de plus qu'au mois de janvier.


Face à la crise internationale, Nicolas Sarkozy a fait le choix d'une politique d'aide aux entreprises et d'investissement, en écartant toute idée de relance par la consommation. Cette absence d'aide directe aux ménages est l'une des principales raisons du décrochage de Nicolas Sarkozy. Si le président de la République n'est pas responsable de la crise, il paye de nouveau son slogan de campagne sur le pouvoir d'achat. En privilégiant les aides aux entreprises, le président de la République n'agit pas directement sur le pouvoir d'achat. Pire, il va devoir affronter une hausse massive du chômage en 2009. Pour ces deux raisons, l'Elysée se prépare à des temps difficiles en terme de popularité. Et cela risque de durer.

*** Liens

Sarkozy et les sondages depuis 2007
- Sarkozy, l'homme pressé demande du temps
- Course à l'image : Nicolas Sarkozy dépassé par François Fillon
- Cote de popularité en baisse : les 3 erreurs de Nicolas Sarkozy
- Sondages contradictoires sur Sarkozy : les médias choisissent leurs chiffres

Le rôle des sondages dans la vie politique
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- Opinion Way : les internautes sondés sont-ils tous de droite ?
- Le français des sondages : l'abonné au téléphone fixe de plus de 34 ans
- Le rôle des instituts de sondage pendant la campagne présidentielle

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