Le rôle des instituts de sondage dans la campagne électorale

Télévision · 7 mar. 2007 à 17:01

CSA et Sofres

Lundi 5 mars 2007, Yves Calvi consacrait son émission C dans l'air au rôle des instituts de sondage dans la campagne. Depuis le 21 avril 2002, les Français sont traumatisés par l'accession au 2nd tour du candidat nationaliste, Jean-Marie-Le Pen qui, dans les sondages n'était crédité qu'entre 10 et 15% des intentions de vote. On le croyait le 4ème homme et Jean-Pierre Chevènement le 3ème, les résultats des élections ont surpris sondeurs comme électeurs : Jean-Marie Le Pen a pu participer au 2ème tour tandis que Jean-Pierre Chevènement n'avait obtenu que 5,33% des suffrages. Dès lors, les gens se méfient des sondages, d'autant que Ipsos a pris la décision d'en publier quotidiennement. Les invités d'Yves Calvi travaillent dans quatre instituts de sondage : Jérôme Fourquet est directeur adjoint à l'Ifop, Pierre Giacometti est directeur général d'Ipsos, Roland Cayrol est président associé de l'institut CSA et Jérôme Sainte-Marie est directeur de BVA opinion.

Les objectifs d'un sondage quotidien

Pour la première fois en France, un institut, Ipsos, publie un sondage quotidiennement et consultable sur Internet. Cette entreprise vise trois objectifs : d'abord, elle permet de décrypter les tendances de fond, ensuite, elle permet à l'institut de se prémunir contre les interprétations souvent trop rapides, liées à l'instabilité de l'instrument. En effet, les sondages n'étant pas une science exacte, en proposer régulièrement rétablit une réalité, du moins la rend plus précise.
En bas de chaque sondage, une phrase, en gras, rappelle que les enquêtes ne sont pas prédictives, elles permettent d'« apprécier une dynamique de campagne à un moment donné » précise Jérôme Fourquet.
Enfin, les sondages sont un signe de démocratie, régulièrement, les Français sont invités à exprimer leur opinion, et pas seulement le jour du vote.

Les techniques des instituts de sondage

Les instituts posent des questions fermées, étudiées et choisies de manière quasi scientifiques. Après avoir définies les questions, ils contactent des gens en composant des numéros de téléphone (fixe comme portable) de façon aléatoire, puis ils remplissent des quotas pour constituer un mini France du vote. L'échantillon représentatif est calculé par rapport aux statistiques établies par l'INSEE. Les clients sont exigeants vis-à-vis des sondages parce que la question coûte environ 1 000 euros et que le résultat peut changer la Une d'un quotidien ou le discours d'un candidat.
Une fois que l'enquête est finie, on étudie les chiffres bruts. Les sondeurs sont obligés de retoucher les résultats parce que le FN est sous-évalué. En effet, il n'y avait que 10 à 12% des électeurs qui déclaraient voter pour Jean-Marie Le Pen en 2002 alors qu'il a obtenu près de 17% des suffrages. De même, la gauche est surestimée.

Les limites du sondage

Certains partis sont surévalués tandis que d'autres au contraire sont sous-estimés. Dans l'isoloir, l'électeur peut changer d'avis, faire comme bon lui semble. De plus, tandis que les instituts se sont adaptés au phénomène de Le Pen, ils ne savent pas encore comment envisager les sondés qui déclarent vouloir voter pour François Bayrou. Alors qu'il est aujourd'hui estimé à 20% des intentions de vote, on ne sait, par manque de référence, ce que ces estimations signifient réellement et les instituts ne sont pas encore capables de rééquilibrer ces chiffres. De plus, quand un électeur monte en cote dans les sondages, les électeurs potentiels ont davantage envie de voter pour se candidat. Et inversement, moins un candidat a la cote, moins on pense voter pour lui.

Il est difficile d'évaluer l'influence des sondages sur les électeurs. La multiplication des sondages peut perturber le déroulement de la campagne et dérouter des électeurs qui se retrouvent submerger par une avalanche de chiffres. Pour autant, les sondages sont des éléments indispensables d'une démocratie qui se doit d'être transparente.

*** Liens

Articles de Politique.net
- Bayrou à 20%
- 37% des Français se prononcent en faveur d'une alliance entre la gauche et la droite
- 70% des personnes interrogées reprochent à Ségolène Royal de ne pas se montrer assez concrète dans ses propositions
- 57% des Français sont favorables à une augmentation d'impôts
- 82% des Français considèrent que les médias accordent plus de place à Nicolas Sarkozy et à Ségolène Royal qu'aux autres

Sur le web
- Site de l'émission C Dans l'air (France 5)
- Site de l'institut CSA
- Site de l'institut TNS/Sofres
- Site de l'institut IFOP

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