Municipales à Neuilly : David Martinon se fait chahuter par les militants UMP

L'élection d'un candidat UMP pour les municipales à Neuilly-sur-Seine est une formalité. Fief historique de Nicolas Sarkozy, la riche ville de Neuilly a toujours voté à droite. Le maire sortant et ancien adjoint de Nicolas Sarkozy, Louis-Charles Bary, âgé de 81 ans, ne se représente pas. Le poste laissé vacant a donc suscité de nombreuses convoitises et à ce petit jeu, c'est le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, qui a réussi à s'imposer en étant adoubé par Nicolas Sarkozy en personne.

La victoire est donc acquise. Mais David Martinon ne devait sans doute pas soupçonner les multiples embuches auxquelles il doit faire face depuis sa déclaration de candidature. Il a d'abord fallu calmer les militants UMP qui espéraient la candidature d'Arnaud Teullé, responsable de la section locale UMP et bénéficiant d'une bonne cote de popularité. Face à lui, David Martinon fait figure d'intrus. Bien qu'étant des sarkozystes pures et durs, les militants UMP n'ont pas apprécié ce parachutage et le font savoir depuis plusieurs semaines.

Lors de son investiture à la mairie de Neuilly, le 30 septembre 2007, David Martinon avait du écourter son intervention devant le chahut et les sifflets de militants UMP mécontents de son arrivée. Le mois suivant, le 17 octobre, il commet un impair lors d'une réunion avec des militants UMP. Pour prouver sa bonne foi et son engagement, il a la maladresse de déclarer que sa venue à Neuilly est un sacrifice financier. Certains dans la salle n'ont pas hésité à le rembarrer immédiatement : "Fais des économies, rentre chez toi !" a-t-on pu entendre.

Le 19 novembre, un reportage d'Envoyé Spécial sur France 2 présente la ville de Neuilly comme un ghetto de riche. On y voit David Martinon, en compagnie d'un des fils de Nicolas Sarkozy, y faire campagne. Mais les habitants de Neuilly n'ont pas apprécié le reportage les présentant comme des nantis.

Depuis, David Martinon fait profil bas et évite soigneusement la presse nationale. Malgré cela, un nouvel incident s'est produit le 6 janvier dernier sur France 2. En duplex de Neuilly, son intervention a une nouvelle fois été perturbée par deux militants UMP qui faisaient de grands signes derrière en réclamant un "débat public" sous-entendu, un vote des militants UMP pour choisir leur candidat aux municipales. Loin d'être une promenade de santé, la campagne à Neuilly s'avère être un véritable chemin de croix pour David Martinon.

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