Municipales 2008 : le rapport de force droite/gauche

Enquête · 16 oct. 2007 à 19:52

Municipales 2008

Les élections municipales auront lieu les 9 et 16 mars 2008. Il s'agit du premier test grandeur nature pour Nicolas Sarkozy, moins d'un an près son élection. La politique d'ouverture du chef de l'Etat est censée affaiblir la gauche. Mais la droite redoute ses élections. A six mois des municipales, le PS et l'UMP procèdent aux derniers arbitrages pour les candidatures.
Etat des lieux du rapport de force droite/gauche.

Les précédentes élections de 2001.

En 2001, malgré la défaite dans deux villes symboliques (Paris et Lyon), la droite avait très largement remporté les élections municipales. 35 villes de plus de 30 000 habitants avaient basculé à droite comme Aix-en-Provence, Agen, Blois, Chartres, Quimper ou encore Toulon.
En 2008, le contexte politique sera plus difficile pour la droite. Après un an de gouvernement, les mécontents auront envie de sanctionner l'actuelle majorité. Non seulement les villes comme Paris ou Lyon paraissent imprenables, mais la droite pourrait perdre des villes comme Bordeaux ou Strasbourg. Toutefois, la majorité espère que le rapport de force droite/gauche sera plus équilibrée que lors des dernières élections intermédiaires. En 2004, 20 régions sur 22 avaient basculé à gauche lors des élections régionales pour sanctionner le gouvernement Raffarin.

La gauche est favorite à Paris et à Lyon

A Paris, la réélection de Bertrand Delanoë est quasiment assurée. Le maire sortant a un bon bilan et son adversaire de l'UMP, François de Panafieu, ne fait pas l'unanimité au sein de son propre camp. Après des débuts plutôt difficiles (couloir de bus, échec de la candidature de Paris pour les JO 2012), la majorité PS-Verts affiche un bilan positif grâce notamment au succès de Paris-Plage, de la nuit blanche ou plus récemment du service Velib.
A Lyon, le maire sortant, Gérard Colomb, fait figure de favori. Dominique Perben, l'ancien garde des Sceaux et ancien ministre des transports dans les gouvernements Raffarin et Villepin, n'a pas réussi son implantation locale. L'UMP a peu de chances de récupérer la ville, et le MoDem de Bayrou se cherche un nouveau candidat après le retrait de la vie politique d'Anne-Marie Comparini.

La gauche domine le Nord et l'Ouest

Le Nord et l'Ouest de la France restent des bastions de gauche. Le PS espère d'ailleurs récupérer les villes de Quimper et Caen. À Rouen, gagnée en 2001 par le centriste Pierre Albertini, la fabiusienne Valérie Fourneyron devrait partir en bonne position. A Lille, Martine Aubry, dont la carrière nationale est entre parenthèse, devrait pouvoir se faire réélire sans problème. Dans ses régions plutôt à gauche, l'objectif du PS est de récupérer les villes moyennes perdues en 2001.

La droite domine l'Est et le Sud

La droite domine très largement les régions de l'Est et du Sud de la France. A Marseille, le tandem Jean-Claude Gaudin-Renaud Muselier devrait facilement se faire réélire. La candidature du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, ne devrait pas perturber l'UMP locale. Dans les autres villes du Sud de la France, la situation n'est guère plus brillante pour la gauche. Avec l'effondrement du FN, qui profite à l'UMP, la gauche pourrait être totalement absente de la façade méditerranéenne, de Perpignan à Menton. L'UMP pourrait notamment gagner la ville de Montpellier.

A l'Est, la domination de la droite reste très forte. La mairie de Strasbourg devrait rester à l'UMP. A Belfort, où Jean-Pierre Chevènement a renoncé à se représenter, l'UMP pense avoir un coup à jouer.

L'incertitude du Sud-Ouest

C'est surtout dans le Sud-Ouest de la France que la bataille sera la plus serrée entre la gauche et la droite. Jusqu'à présent, le Sud-Ouest avec des villes comme Bordeaux et Toulouse, était plutôt à droite. Mais les dernières élections législatives et l'élection présidentielle ont montré une forte poussée de la gauche. Ségolène Royal a réalisé son meilleur score dans le Sud-Ouest.
A Toulouse, ville historique de droite, le PS espère profiter des luttes de clan pour ravir la mairie à l'UMP. Le maire UMP, Jean-Luc Moudenc, a été battu aux législatives dans la circonscription traditionnelle du maire. La rivalité entre les deux maires précédents, Dominique Baudis et Philippe Douste-Blazy a laissé des traces à droite.
A Bordeaux, la défaite d'Alain Juppé aux législatives de juin 2007 a fragilisé sa position de maire. Le PS espère confirmer son implantation en remportant la mairie, même si le combat sera plus difficile que lors des législatives.

Enfin, dernière inconnue du scrutin, le résultat du MoDem de Bayrou. Un temps envisagé, une alliance entre le PS et le MoDem dans certaines villes semble exclue. Isolé, le MoDem présenterait alors des candidats dans les principales villes de France sans grand espoir de victoire. Seul François Bayrou pourrait créer la surprise en se présentant aux municipales à Pau. En cas de candidature, il pourrait obtenir le soutien de l'UMP locale et remporter l'élection.

*** Liens

- Nicolas Sarkozy choisit David Martinon pour les municipales à Neuilly
- Municipales à Paris : Delanoë favori, Panafieu critiquée


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