Municipales à Paris : Delanoë favori, Panafieu critiquée

Revue de presse · 29 août 2007 à 11:19

Municipales 2008 à Paris

Les prochaines élections municipales auront lieu en mars 2008. A Paris, Bertrand Delanoë fait figure de favori pour un deuxième mandat alors que la candidate UMP, Françoise de Panafieu, est de plus en plus critiquée au sein de son propre camp. Pourtant, l'échec de la candidature de Paris 2012 pour l'organisation des JO, les tensions au sein de la majorité entre le PS et les Verts pouvaient laisser penser que Bertrand Delanoë sortait affaibli de sept années de mandat. Dans le même temps, la désignation anticipée, deux ans avant l'échéance, de la candidate UMP devait permettre à la droite de se mettre en ordre de bataille. Mais l'actuel maire de Paris est en train de déjouer ce scénario.


Aujourd'hui, toute la presse revient sur le rapport de force à Paris entre la gauche et la droite. Le Figaro titre en Une : "Municipales à Paris, le doute s'installe à droite". "A sept mois des municipales, Françoise de Panafieu toujours contestée à droite" confirme Le Monde. Dans le même temps, le succès du lancement de Vélib à Paris renforce Delanoë comme l'affirme Libération en Une : "Delanoë dopé au Vélib".

A gauche : Delanoë en position de force

En bon stratège politique, Bertrand Delanoë avait placé les chantiers qui pouvaient susciter la colère des riverains en début de mandat : couloir de bus, travaux du tramway. Un an avant les élections municipales, le maire de Paris avait demandé à ses équipes de faire en sorte de terminer ces travaux. C'est chose faite : les couloirs de bus font désormais partie du quotidien des Parisiens et le tramway est en service. Les angles d'attaque de la droite se sont donc réduits. La baisse de fréquentation liée au mauvais temps pour l'édition 2007 aurait pu relancer la polémique sur le coup de Paris Plage. Or, c'est un tout autre sujet qui a dominé l'été.
En effet, le maire de Paris a réalisé un véritable coup de maître avec le lancement de Vélib, le service de vélo en libre accès. Moyennant un abonnement annuel de 30 euros, les Parisiens peuvent emprunter un vélo gratuitement pendant 30 minutes en partant de n'importe quel endroit de Paris et le laisser dans une station Vélib à proximité du lieu d'arrivée. Lancé en juillet, Vélib est un véritable succès, au-delà des espérances de la municipalité. Plus de 10 000 vélos ont été mis en service et près de 1,5 million de parisiens et de touristes l'ont déjà utilisé en deux mois. 53 000 Parisiens ont déjà pris leur abonnement à l'année et un vélo est emprunté en moyenne sept fois dans la journée. Libération affirme même qu'un tiers des emprunts se fait entre 22h et 2h du matin pour les retours de soirée. Ce service est donc en train de bouleverser considérablement les modes de déplacement à Paris.

A droite : la candidature de Panafieu est contestée

En mars 2006, Françoise de Panafieu a officiellement été désignée candidate de l'UMP à la mairie de Paris par les militants. Si sa victoire est incontestable, elle a rapidement été remise en cause par des responsables UMP. Ils lui reprochent sa stratégie contre-productive, notamment lorsqu'elle conteste les mesures les plus populaires de Delanoë comme le Vélib. De plus, certains s'étonnent de l'absence de véritable contre-projet à celui de Delanoë alors que Françoise de Panafieu a été désignée depuis plus d'un an.
Deux candidatures planent au-dessus de la tête de la candidate officielle. Bernard Debré, frère de l'actuel président du Conseil Constitutionnel, a toujours contesté la légitimité de Françoise de Panafieu et mène la charge contre elle depuis plus d'un an. Il n'exclut pas une candidature dissidente. L'autre candidature éventuelle est celle de Jean-Louis Borloo, l'actuel ministre du développement durable. Depuis des années, on dit que Borloo serait intéressé par Paris sans que ce dernier n'ait exprimé de souhaits très clairs.
La situation à droite est donc compliquée. Désignée démocratiquement par les militants, Françoise de Panafieu a le soutien de Nicolas Sarkozy qui avait lui-même organisé la primaire lorsqu'il était président de l'UMP. Mais pour l'instant, la candidate officielle de l'UMP ne semble pas en mesure de réunir son camp et encore moins de pouvoir battre Bertrand Delanoë.

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