Nicolas Sarkozy veut délocaliser plusieurs conseils des ministres

Revue de presse · 7 sep. 2007 à 10:56

Conseil des ministres à Strasbourg

Pour la première fois depuis 1976, le conseil des ministres hebdomadaire ne s'est pas tenu à l'Elysée comme à son habitude mais a été délocalisé à Strasbourg. Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il souhaité un conseil des ministres en région ?

Revue de presse du vendredi 07 septembre 2007

Toute la presse revient aujourd'hui sur la tenue de ce conseil des ministres à Strasbourg. "Le gouvernement joue la proximité à Strasbourg" annonce Le Nouvel Observateur. C'est l'occasion pour le gouvernement de faire "plusieurs annonces pour la ville de Strasbourg" (Libération). Nicolas Sarkozy a lui-même fait le choix de cette ville pour son premier conseil des ministres délocalisé. Le Monde tente d'expliquer pourquoi : "Nicolas Sarkozy en Alsace pour se réconcilier avec l'UMP locale". Le chef de l'Etat a encore cherché à faire un coup médiatique et Le Figaro croit savoir que c'est le début d'une longue série : "Nicolas Sarkozy promet un conseil des ministres outre-mer".

Pourquoi délocaliser le conseil des ministres ?

Chaque semaine, le conseil des ministres réunit, sous la présidence du chef de l'Etat, tous les membres du gouvernement pour évoquer les projets de lois. Il se tient tous les mercredis matins au Salon Murat du Palais de l'Élysée. C'est Valéry Giscard d'Estaing, le premier, qui a eu l'idée de délocaliser le conseil des ministres en Province. Il l'a fait trois fois au début de son mandat (1974-1976) à Lyon, Evry et à Lille. Depuis 1976, tous les conseils des ministres s'étaient déroulés à l'Elysée. Ce matin, Nicolas Sarkozy a donc tenu le conseil des ministres dans une salle de la préfecture de Strasbourg. L'objectif affiché est de montrer que le gouvernement est à l'écoute et ne reste pas enfermé. Le pouvoir exécutif se veut proche du peuple en se déplaçant sur le terrain. Cet événement est donc avant tout symbolique, dans un pays où la centralisation du pouvoir est souvent dénoncée. Le président de la République a choisi Strasbourg pour tenter une réconciliation avec les élus locaux de droite qui n'avaient pas apprécié la nomination au gouvernement du maire socialiste de Mulhouse, Jean-Marie Bockel.

Plusieurs annonces pour la ville de Strasbourg

Lors de ce déplacement à Strasbourg, un certain nombre d'annonces ont été faites par le gouvernement. Le président de la République a ainsi confirmé le lancement des travaux pour le prolongement du TVG-Est (106km supplémentaires). Par ailleurs, une école européenne devrait voir le jour prochainement dans la capitale alsacienne. Pour limiter le trafic routier, le gouvernement devrait également expérimenter une taxe spécifique pour les poids lourds empruntant les autoroutes alsaciennes afin de limiter le trafic et la pollution.

Combien a coûté cette délocalisation ?

Aussitôt le conseil des ministres terminé, le Parti Socialiste a protesté contre le coût d'une telle manifestation médiatique en soulignant l'inutilité d'un tel déplacement. Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a refusé de communiquer le coût de cette délocalisation. Il a juste précisé que le surcoût se limitait à des billets de TGV et d'avions de ligne pour permettre aux membres du gouvernement et aux collaborateurs des ministres de s'y rendre. Il a oublié de préciser que cet événement a aussi nécessité un déploiement sans précédent des forces de l'ordre à Strasbourg.

Les prochains conseils des ministres en région

Malgré ce début de polémique sur le coût de cette journée, Nicolas Sarkozy semble vouloir réitérer l'expérience. Il a ainsi annoncé la tenue d'un conseil des ministres en Corse en octobre prochain. Et il envisage de présider un conseil des ministres en Outre-mer.

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