Revue de presse · 28 nov. 2012 à 07:14 · 0
La publicité a encore de l'avenir. Alors que les campagnes de publicité pro-gouvernementales avaient suscité de nombreuses critiques sous Sarkozy (3 millions d'euros pour le RSA, 4,3 millions pour le pouvoir d'achat), François Hollande n'y a pas renoncé. C'est Le Parisien qui l'a annoncé le 12 novembre dernier : "une campagne média de plus de 2 millions d'euros vient d'être commandée au service d'information du gouvernement (SIG) sur les emplois d'avenir", écrivait le quotidien visiblement bien informé. Et pour cause : qu'a-t-on trouvé dans Le Parisien du lundi 26 novembre ? Une affiche de cette fameuse campagne de publicité :
L'affiche s'adresse aux associations et aux collectivités territoriales pour leur signaler qu'elles peuvent bénéficier des emplois d'avenir financés par l'Etat "à hauteur de 75% du SMIC". A noter que les communicants n'ont pas toujours la main heureuse : le logo "ea" pour "emplois d'avenir" est particulièrement mal choisi. Au lieu d'aller de l'avant, le "a" d'avenir est à l'envers. L'avenir recule...
La communication gouvernementale est-elle à ce point inaudible auprès des collectivités pour que le gouvernement ressente le besoin de financer une campagne dans Le Parisien ? Visiblement, oui. En espérant que les communes sont abonnées au quotidien...
Ce n'est pas la première fois que le Service d'Information du Gouvernement (SIG) effectue ce type de campagne. Car le statut du SIG est ambigu. Service d'Etat, il se consacre à des opérations d'intérêt public. Il contribue à faire de la pédagogie et à informer les citoyens sur toutes les décisions du gouvernement (en matière de sécurité routière par exemple). Mais le SIG sort parfois de cette neutralité administrative en élaborant des campagnes plus politiques. En 1997, le SIG avait lancé une grande campagne de publicité pour expliquer la réforme des 35 heures. Sous Nicolas Sarkozy, cette dimension politique s'est accéléré avec plusieurs campagnes pour vanter les réussites du gouvernement : RSA, pouvoir d'achat, baisse des impôts. Mais que reste-t-il de ces campagnes aujourd'hui ? Les factures, assurément. Près de 8 millions d'euros sous Sarkozy. Record à battre.
*** Sources
- Nathalie Schuck, "La gauche soigne sa com", Le Parisien, 12.11.2012
- Page de publicité dans Le Parisien, 26.11.2012