Enquête · 16 déc. 2008 à 23:17
Après le score calamiteux de Robert Hue lors de la présidentielle 2002, Marie-George Buffet a pris la tête du Parti Communiste. Depuis six ans, elle tente de maintenir le cap malgré la crise profonde traversée par le parti. En 2007, son score à la présidentielle a été encore plus mauvais que celui de Robert Hue. Pourtant, elle a réussi à être reconduite à la tête du parti le week-end dernier.
Portrait.
Marie-George Buffet est née la 7 mai 1949 à Sceaux, au sein d'une famille nombreuse de sept enfants. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle fait des études d'histoire à la Sorbonne. C'est en tant qu'étudiante, suite aux événements de mai 1968 et de la guerre du Viet-Nam qu'elle décide de s'engager en politique. Elle adhère alors au Parti communisme en 1969. Entre 1970 et 1972, elle préside la fédération des résidences universitaires de France.
C'est en 1977 qu'elle commence sa carrière politique : elle est élue adjointe au maire de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine. Elle est chargée des affaires sociales. Elle lutte alors contre les expulsions et milite pour le droit de vote des résidents étrangers. Elle gravit les échelons pour devenir conseillère municipale du Plessis Robinson puis conseillère régionale jusqu'en 1993. A ces différents postes, elle défend les immigrés, les femmes et les minorités.
En 1987, elle est élue au comité central du 26ème congrès du Parti communiste. Elle est nommée au Bureau national en 1994 tandis que Robert Hue y est secrétaire national. Deux ans plus tard, elle est elle aussi secrétaire, chargée de la vie du parti. Elle peut vraiment imposer ses idées : en particulier la règle de la parité entre hommes et femmes. A Draveil, elle dirige l'école des cadres du parti qu'elle souhaite « ouvrir aux non-communistes ». Son objectif est de faire du PC un parti ouvert aux autres.
En juin 1997, elle remporte très largement, avec 65% des voix, la 4ème circonscription de Seine-Saint-Denis. Elle est donc députée et peut donc siéger à l'Assemblée nationale. La même année, Lionel Jospin la nomme ministre de la Jeunesse et des Sports. A cette époque, il y a trois ministres communistes dans le gouvernement.
Au lendemain du Non au référendum sur la Constitution européenne, les anti-libéraux qui s'étaient réunis au sein de comités, ont décidé de poursuivre leur action afin de présenter une candidature unique d'extrême gauche. Mais les divergences tactiques et le poids des partis politiques ont rendu cette tentative obsolète. Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont rapidement annoncé leur candidature. Marie-George Buffet a tenté de se présenter comme la candidate unique de ses comités anti-libéraux. Mais devant l'incapacité des comités à trouver une candidature qui fasse consensus, elle a décidé de se lancer dans la bataille sous les couleurs du Parti Communiste. Avec 1,97%, Marie-George Buffet rate son pari et se retrouve largement distancé par Olivier Besancenot et Arlette Laguiller.
Malgré le très mauvais score qu'elle a obtenu au premier tour de l'élection présidentielle (1,93 % des suffrages), Marie-George Buffet est reconduite à la tête du PC en décembre 2008. Face à elle, trois autres listes avaient été déposées : celle de Marie-Pierre Vieu, d'André Gérin et de Nicolas Marchand. Marie-Pierre Vieu, plus que les deux autres candidats opposés à Marie-George Buffet, fait partie du groupe des « transformateurs » qui veulent un renouvellement du PC. Avec 16,4 % des suffrages, les « transformateurs » estiment que le parti communiste souhaite s'ouvrir et changer en profondeur. Toutefois, c'est la liste de Marie-George Buffet, très attachée à l'identité du parti, qui a remporté l'élection avec 67,7% des voix. Son objectif à présent est de rajeunir et de renouveler la direction afin de donner une image plus dynamique du parti communiste, en perte de vitesse.
Toutefois, Marie-George Buffet, qui milite au PC depuis près de quarante ans, ne pense pas aller au bout de ses trois ans de mandat à la tête du parti.
En vue de la préparation des élections européennes de 2009, Marie-George Buffet propose de présenter des listes avec Jean-Luc Mélenchon et l'ensemble des forces qui ont voté « non » à gauche au référendum sur la Constitution européenne en 2005 pour former un front commun contre l'Europe du traité de Lisbonne.
Le PC et le parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon sont fortement menacés par Olivier Besancenot qui vient de créer le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Pour tenter de conserver des sièges, Marie-George Buffet souhaite négocier avec le NPA, le Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement et les Alternatifs (altermondialistes).
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