Arlette Laguiller est née en 1940, au sein d’une famille ouvrière aux Lilas en banlieue parisienne. Après son BEPC, elle doit quitter l’école dès l’âge de 16 ans. Elle entre au Crédit lyonnais comme mécanographe. Tandis que sa mère est catholique, peu experte en matière politique, son père est un anarchiste qui initie sa fille aux engagements. Lorsque la guerre d’Algérie éclate, elle est une sympathisante communiste. Pourtant, elle adhère au PSU en 1960 parce que ce parti s’engage plus vivement contre la guerre. Par la suite, au sein du Crédit lyonnais, elle devient déléguée syndicaliste de la CGT.
En 1963, elle quitte le PSU au profit des trotskystes réunis autour du journal Voix ouvrière puis Lutte ouvrière. Le parti revendique le militantisme dans les entreprises. Arlette Laguiller est alors exclue de la CGT par les communistes, elle change de syndicat et adhère à FO en 1968. Elle s’investit activement dans les luttes ouvrières au profit des travailleurs et organise notamment, avec les employés du Crédit lyonnais la grève de février 1974. En 1973, elle se présente aux élections législatives en tant que porte-parole de Lutte ouvrière. Elle se présente l’année suivante aux élections présidentielles. Elle est la première femme en France à prétendre au poste de président de la République. Elle obtient 2.3% des suffrages. Depuis cette époque, elle se présente à toutes les élections et propose le même programme : défense des travailleurs, lutte contre le capitalisme et le patronat qui exploite ses employés.
Arlette Laguiller est parvenue à devenir un personnage populaire et médiatique.
Elle organise de nombreux meetings régulièrement, réunit
ses militants pour défendre son programme, signe un éditorial chaque
semaine dans le journal Lutte ouvrière, et quand elle passe à la
télévision, s’adresse aux Français avec détermination,
répétant le même discours. Elle incarne en France l’image
des travailleurs. Depuis 1995, elle parvient aux élections à obtenir
plus de 5% des suffrages. En 2002, lorsque Chirac et Le Pen se retrouvent ensemble
au second tour, elle ne donne pas de consigne particulière et affiche ainsi
son hostilité à l’égard de la droite. En 2004, elle
se prononce en faveur du « non » au référendum sur la
Constitution européenne.
Elle se présente à l’élection présidentielle
de 2007 pour la sixième et dernière fois.
- Dictionnaire historique de la vie politique française au XXème siècle
,
sous la direction de Jean-François Sirinelli, PUF, 1995
- Dictionnaire de l’extrême gauche
, sous la direction de Serge Cosseron,
Larousse à Présent, 2007