Comment Nicolas Sarkozy est-il perçu à l'étranger ?

Revue de presse · 6 mai 2008 à 16:09

Sarkozy et la presse internationale

A l'occasion du premier anniversaire de l'entrée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, toute la presse fait le bilan en demi-teinte de ses premiers mois, avec en arrière-fond des records d'impopularité. Mais comment le président est-il perçu à l'étranger, par ses homologues et par la presse internationale ?

Revue de presse du mardi 06 mai 2008

- Le Monde : La presse internationale juge sévèrement l'an I de la présidence Sarkozy
- Le Post : Sarkozy vu par la Presse étrangère au mois de mars 2008
- Rue 89 : Nicolas Sarkozy tel que le voyait la presse internationale en août 2007

La méfiance de l'Allemagne

Trop imprévisible, trop arrogant, Nicolas Sarkozy a une image contrastée en Allemagne. Ses relations avec Angela Merkel, malgré un rapprochement le 1er mai, ne sont pas au beau fixe. La chancelière a peu apprécié la manière dont le président de la République a tiré la couverture à lui lors de l'élaboration du traité de Lisbonne. De même, le projet d'Union pour la Méditerranée a contribué à détériorer les relations avec l'Allemagne, le pays étant écarté du projet dans la première version présentée par Nicolas Sarkozy.

Le scepticisme de l'Angleterre

Avant l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy bénéficiait d'une très bonne image auprès des britanniques, notamment en raison de sa proximité avec Tony Blair. Les anglais s'attendaient à un changement radical et vantaient la dimension la plus libérale de son projet politique. Depuis, la presse anglaise ne cesse de faire ses titres sur les déboires du président et la désillusion d'une politique moins réformatrice et moins ambitieuse que prévu. Ce scepticisme a toutefois été tempéré par la réussite de la visite officielle du chef de l'Etat fin mars avec Carla Bruni.

Le bon accueil de l'Espagne et l'Italie

L'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi devrait rapprocher la France et l'Italie, le précédent président du Conseil, Romano Prodi, ayant peu d'atomes crochus avec Nicolas Sarkozy. Le style du Cavalière correspond mieux à celui du président de la République.
En Espagne, bien que Jose Luis Zapatero ne soit pas du même bord que Nicolas Sarkozy, les relations entre les deux pays sont au beau fixe, grâce à la position de fermeté du chef de l'Etat vis-à-vis du terrorisme de l'ETA et à sa volonté de sortir du traditionnel couple franco-allemand comme moteur de l'Europe, pour accorder plus de place aux autres pays, notamment l'Espagne.

Le soutien des Etats-Unis, la prise de distance de la Russie et de la Chine

Aux Etats-Unis, l'élection de Nicolas Sarkozy a marqué la fin de la défiance entre les deux pays, suite à la position française sur la guerre en Irak. Beaucoup plus atlantiste que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy répète à l'envie que les Etats-Unis restent un modèle pour lui.
En revanche, avec la Russie et la Chine, une certaine défiance vis-à-vis du chef de l'Etat est perceptible. Malgré l'empressement de Nicolas Sarkozy pour appeler Vladimir Poutine après sa victoire aux législatives, l'homme fort de Russie garde une certaine distance à l'égard d'un interlocuteur jugé imprévisible. La rencontre de Nicolas Sarkozy avec des membres d'une ONG de défense des droits de l'homme n'avait pas été du goût du Kremlin. Même défiance en Chine, où l'épisode de la flamme olympique et de la menace de boycott de la cérémonie d'ouverture ont refroidi les relations entre les deux pays.

Une presse internationale souvent assassine avec Nicolas Sarkozy

A l'occasion du premier anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy, la presse étrangère est assez dure avec le président de la République. Le Financial Times ironise sur sa volonté de rupture satisfaite "au moins sur un point : sa popularité a plongé bien plus vite et plus bas que celle de ses cinq prédécesseurs au cours des cinquante ans de la Ve République". Et le quotidien britannique de conclure que la tactique qui consiste à faire toutes les réformes en même temps a abouti à de "micro-réformes" inachevées.
En Suisse, Le Temps est tout aussi sévère et considère qu'en douze mois, "le pays n'a guère changé". Le quotidien El-Pais est quant à lui assassin et dresse un bilan très noir du chef de l'Etat passé du "Paradis à l'enfer".
Dans la presse suédoise, son image "Bling bling" est vivement critiquée. Un quotidien suédois a notamment écrit que "c'est un homme politique spectaculaire qui est devenu un spectacle égocentré". Aux critiques sur sa politique s'ajoutent donc des réserves sur sa manière d'occuper la fonction présidentielle.


D'une manière générale, le bilan de Nicolas Sarkozy est jugé négatif et la plupart de ses homologues se méfient de son caractère imprévisible. Au chef de l'Etat de démentir toutes ces critiques en réussissant la présidence française de l'Union Européenne qui doit débuter juillet.

*** Liens

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- Sarkozy en Inde : dans les coulisses d'un voyage officiel
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