Boycott des JO de Pékin : Nicolas Sarkozy avait bien posé 3 conditions

Le Canard enchaîné · 9 avr. 2008 à 11:09

Pekin 2008

De nombreux incidents se sont déroulés sur le parcours de la flamme olympique à Paris. Alors que plus de 4000 policiers étaient déployés dans la capitale, les autorités n'ont pu empêcher les manifestations contre l'attribution des Jeux Olympiques à Pékin. Pour des raisons économiques, les gouvernements occidentaux restent très conciliants à l'égard de la dictature communiste chinoise. Mais suite à la répression au Tibet, la question du boycott de la cérémonie d'ouverture est posée.
Le week-end dernier, Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, évoquait les 3 conditions posées aux Chinois pour que le président de la République accepte de se rendre à la cérémonie d'ouverture à Pékin. Le lendemain, désavouée par l'Elysée, elle a dû revenir en arrière. Mais selon le Canard Enchaîné, le président de la République avait bien posé 3 conditions.


Source : "Rama Yade au Tibet", Le Canard Enchaîné n°4563, 9 avril 2008

Rama Yade pose 3 conditions dans une interview au journal Le Monde

Au cours d'une interview accordée au journal Le Monde du 6 avril, la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, avait posé 3 conditions pour que Nicolas Sarkozy assiste à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin. Ainsi, elle a déclaré que "trois conditions sont indispensables pour qu'il s'y rende : la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les événements tibétains et l'ouverture du dialogue avec le dalaï-lama".

Rama Yade revient en arrière dans un communiqué

Le jour de la parution de l'interview, Rama Yade a dû démentir toutes conditions imposées à la Chine dans un communiqué : "Je tiens à indiquer que, lors de l'entretien que j'ai donné à un journaliste du Monde, le terme de 'conditions' n'a pas été employé".
Ce n'est pas la première fois que Rama Yade publie des démentis après des déclarations tonitruantes. Réputée pour son franc-parler, la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme a souvent été "recadrée" par le Premier ministre depuis son entrée au gouvernement en juin dernier. La presse évoque souvent la nouvelle "bourde" de Rama Yade. Sauf que cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une erreur de la secrétaire d'Etat.

Nicolas Sarkozy avait bien posé 3 conditions

Selon le Canard Enchaîné du 9 avril 2008, Rama Yade a énoncé 3 conditions indispensables après avoir reçu un argumentaire émanant directement de l'Elysée. Cette note avait été rédigée par le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et par le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte. Intitulée "Eléments de langage", l'argumentaire précisait bien 3 conditions : "la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les événements tibétains et l'ouverture du dialogue avec le dalaï-lama". Rama Yade n'a donc fait que reprendre les termes exacts de la note de l'Elysée. Sauf qu'entre temps, le président de la République a estimé que cette position était trop rigide et qu'il ne voulait pas imposer de conditions indispensables à la Chine. Rama Yade a donc été contrainte de démentir...

*** Liens

- Rama Yade et Fadela Amara, les nouveaux visages du gouvernement
- La bourde de Rama Yade sur l'utilisation de répulsif anti-SDF
- Kadhafi en France : le jeu de rôle de Sarkozy, Kouchner et Rama Yade

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