Biographie de Vincent Peillon.
Vincent Peillon est une personnalité à part au PS. Discret, calme,
ce docteur en philosophie apparaît décalé par rapport à
un monde politique où les rapports de force et les conflits de personne
sont souvent très violents.
Vincent Peillon est né le 7 juillet 1960 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine.
Après des études de philosophie, il obtient l'Agrégation
et poursuit par une thèse. Docteur en philosophie, il enseigne cette discipline
pendant une dizaine d'années, entre 1984 et 1997. Mais parallèlement
à son métier d'enseignant, Vincent Peillon met un pied en politique,
au côté d'Henri Emmanuelli.
En 1992, il devient assistant d'Henri Emmanuelli, président de l'Assemblée
Nationale. Deux ans plus tard, il devient membre du bureau national du PS et délégué
auprès du premier secrétaire, Lionel Jospin de 1995 à 1997.
Calme, modéré, Vincent Peillon est apprécié pour le
sérieux de son travail.
En 1997, lors des législatives anticipées, Vincent Peillon profite
du raz-de-marée de la gauche en étant élu député
de la 3ème circonscription de la Somme. Pendant son mandat, il préside
une mission d'information sur la délinquance financière et les paradis
fiscaux en Europe. Avec Arnaud Montebourg et André Vallini, il va enquêter
sur les paradis fiscaux qui blanchissent l'argent sale. Le rapport final a permis
à ces trois auteurs, Peillon, Montebourg et Vallini, de se faire remarquer
au sein d'une Assemblée composée de plus de 200 députés
socialistes.
Mais la vie d'un député est parfois difficile. En 2000, Vincent
Peillon cumule les fonctions de député de la Somme et porte-parole
du PS. La gauche plurielle vient de voter une loi restreignant l'ouverture de
la chasse qui suscite le mécontentement des chasseurs. Le 22 avril 2000,
Vincent Peillon est en déplacement dans la Somme. Le député
se rend seul dans sa Renault Espace dans la ville d'Ault pour l'inauguration d'une
déchetterie. Mais plus d'une centaine de chasseurs l'attend : jets de pierre,
coups de pieds dans la voiture, menaces de mort, le député doit
être évacué en hélicoptère. Cinq gendarmes sont
blessés lors de l'incident.
Parallèlement à ses activités de député, Vincent
Peillon gravit les échelons au PS. Membre du bureau national dès
1994, secrétaire national aux études du PS de 1997 à 2000,
il exerce la fonction de porte-parole du parti de 2000 à 2002.
Mais au lendemain de la défaite de Lionel Jospin à la présidentielle
et de sa propre défaite aux législatives de juin, Vincent Peillon
démissionne de son poste de porte-parole. Partisan d'un profond renouvellement
au Parti Socialiste, il publie une tribune en octobre 2002 dans Libération
intitulée "Pour un Nouveau Parti Socialiste". Quelques mois plus
tard, les co-signataires de cette tribune (Montebourg, Dray, Peillon), rejoints
par Benoît Hamon, créent un courant au PS, le Nouveau Parti Socialiste
(NPS). Lors des congrès du parti de 2003 et 2005, le NPS a tenté
de peser dans les débats en déposant ses propres motions. Aujourd’hui,
des quatre fondateurs de ce courant (Peillon, Montebourg, Dray, Hamon), Vincent
Peillon et Benoît Hamon sont les seuls à être resté
au sein du NPS. Julien Dray a rejoint Ségolène Royal et Arnaud Montebourg
a créé son propre courant après le congrès du Mans
de 2005 qui a vu sa proposition de VIe République rejetée par la
direction.
Malgré le sérieux de son travail, Vincent Peillon n’arrive pas à se faire accepter dans sa circonscription de la Somme. En 2002, il perd son siège de député en n'obtenant que 47,54% au second tour. En 2007, il retente de récupérer sa circonscription mais il échoue une nouvelle fois, à une centaine de voix près. Entre ces deux élections législatives, Vincent est tout de même devenu député européen en 2004 grâce à sa position d'éligible sur la liste du PS. Mais ses échecs successifs aux législatives ont quelque peu affaibli la position de Vincent Peillon au sein du Parti Socialiste car la force d'un homme politique se mesure à sa capacité à se faire élire. Toutefois, son mandat de député européen lui permet de garder contact avec la politique nationale.
Lors de la campagne présidentielle de 2007, Vincent Peillon a apporté
son soutien à Ségolène Royal dès le mois d'août
2006. En cas de victoire de Ségolène Royal, Peillon se voyait bien
Premier Secrétaire du PS, poste qu'il convoite depuis 2005. Afin de le
récompenser de son soutien, Ségolène Royal lui confie l'un
des trois postes de porte-parole pendant la campagne. Mais dans cette fonction,
cet homme politique discret est resté en retrait par rapport au trublion,
Arnaud Montebourg.
Après la défaite de Ségolène Royal, Vincent Peillon
s’est très peu exprimé. Ne faisant pas partie du premier cercle
de la présidente de la région Poitou-Charentes, il a pris ses distances
avec elle pour prendre un peu de recul. S’il souhaite une profonde rénovation
du parti, il espère surtout être en bonne position pour devenir Premier
secrétaire en 2008 si les principaux leaders (Royal, Fabius, Delanoë)
décident de se neutraliser en faisant nommer un Premier secrétaire
de transition jusqu’en 2010, date de l'investiture socialiste pour désigner
le candidat de la présidentielle de 2012.