Le Canard enchaîné · 16 nov. 2011 à 23:46
Après deux plans de rigueur et la chasse aux fraudeurs à la sécu, la France va-t-elle pouvoir préserver son triple A ? Dans le doute, on a peut-être trouvé une nouvelle source d'économies : et si Sarkozy évitait de prendre un avion présidentiel, deux hélicos et deux voitures blindées pour faire un simple voyage en province ?
C'était le 13 octobre dernier et l'information est relativement passée inaperçue. Lors d'un déplacement consacré à la culture dans la ville de Chaumont en Haute Marne (ville dont le maire n'est autre que Luc Chatel), l'Elysée n'a pas regardé à la dépense. Un récit qui était à lire dans Le Canard enchaîné du 26 octobre :
"Comment faire compliqué et très cher pour parcourir 262km ? Sarko aurait pu prendre un Falcon et atterrir directement sur l'aérodrome de Chaumont-Semoutiers. Mais il a préféré emprunter son Airbus présidentiel pour atterrir sur la base militaire de Saint-Dizier, à 75km de là, puis monter à bord d'un des deux hélicos spécialement acheminés de Paris pour se rendre à Chaumont, où l'attendait une voiture blindée. Or, comme la météo était incertaine, une autre voiture blindée l'attendait aussi sur la base de Saint-Dizier, au cas où le chef de l'Etat aurait dû faire le tronçon Saint-Dizier-Chaumont par la route ! Et un gendarme avait été posté à chaque carrefour, sur les 75 kilomètres séparant les deux villes... Pour rien, au bout du compte".
Cerise sur le gâteau, Nicolas Sarkozy a fait faire des travaux aux abords du gymnase du lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont, lieu où se déroulait sa table ronde. "Pour éviter que le Président ne fasse un (petit) détour en passant par l'entrée principale afin d'arriver dans ce gymnase, un escalier spécial de ciment, avec rampe, et un chemin goudronné avaient été spécialement construits à son usage exclusif", raconte Le Canard. Un escalier qui lui a permis d'atteindre le vestiaire des filles aménagées en loge afin d'être coiffé et maquillé.
Résultats du déplacement : 17 secondes au JT de LCI et un tacle à Martine Aubry. Ca fait cher la pré-campagne, non ?
*** Source
- "Chaumont et merveilles", Le Canard enchaîné n°4748, 26 octobre 2011, page 5