Revue de presse · 30 juin 2010 à 23:14
Le télescopage de deux actualités est parfois malheureux. En ce début de semaine, Nicolas Sarkozy a annoncé une "forte réduction du train de vie de l'Etat" dans une lettre remise au Premier ministre. Le chef de l'Etat demande notamment au Premier ministre de réduire les dépenses des ministères. Suite à la succession d'affaires plus ou moins embarrassantes mettant en cause des ministres dépensiers, Sarkozy veut montrer l'exemple. Pas de chance, le jour même, Le Parisien annonçait que les aménagements de son nouvel avion, l'Air Force One présidentiel à 176 millions d'euros, étaient sur le point d'être terminés.
Moins de voitures pour les ministres, mais appareil dernier cri pour le président.
Quoi de mieux que de réduire les dépenses pour contenir les déficits. Nicolas Sarkozy a décidé de donner un nouveau tour de vis : réduction de 10% des dépenses d'intervention de l'appareil d'Etat, fusions de corps, simplifications administratives, non remplacement d'un fonctionnaire deux, etc. L'Etat est désormais au régime sec. Mais pour que le gouvernement montre l'exemple, Sarkozy a décidé de réduire le train de ces ministres.
Le Monde explique ainsi que "les logements de fonction des membres du gouvernement seront assujettis à l'impôt sur le revenu et à la taxe d'habitation. L'Etat ne prendra "plus en charge à leur profit la location de logements dans le parc privé", ni aucun des "frais liés à leur vie privée". M. Sarkozy précise que "la violation de cette règle sera immédiatement sanctionnée".
Les dépacements des ministres devront également avoir lieu dans des conditions plus modestes ; et les "cérémonies, réceptions ou manifestations" réduites à la portion congrue".
Fini les cigares à 12 000 euros de Christian Blanc, les polémiques logements de fonction de Christian Estrosi ou de Fadela Amara. Désormais, le pouvoir est exemplaire. Sauf qu'au même moment, Le Parisien révélait que le nouvel avion présidentiel à 176 millions d'euros s'apprêtait à entrer en service.
Son coût est colossal : 176 millions d'euros. Mais Nicolas Sarkozy souhaitait avoir son Air Force One, un avion présidentiel suréquipé destiné à remplacer les autres appareils vieillissants de la flotte présidentielle. Un Airbus A330 a donc été acheté à Air Caraïbes et est en phase d'aménagements depuis plus d'un an dans les hangars de l'aéroport Bordeaux-Mérignac (Gironde). Selon Le Parisien, le premier vol d'essai devrait avoir lieu courant juillet, au plus tard début août. Si le calendrier est respecté, Nicolas Sarkozy devrait pouvoir monter à bord à l'automne.
Il aura donc fallu plus d'un an pour que "les équipes de Sabena Technics, déjà chargée d'entretenir les Airbus de l'armée de l'air, transforment l'A-330 en avion VIP (...) Pour respecter le cahier des charges de l'Elysée, il a fallu désosser entièrement la cabine. A présent, une soixantaine de fauteuils business remplacent les 324 sièges initiaux et une grande salle de réunion a été dessinée. A bord, le président disposera d'une chambre et d'une vraie douche. Côté technologie (fax, téléphone, ordinateur), on a choisi le dernier cri, et les passagers auront la possibilité de surfer sur le Net à 10000 m d'altitude. Enfin, la carlingue a été renforcée et l'avion équipé d'un système de leurre antimissiles".
A 176 millions d'euros l'avion, la réduction du train de vie de l'Etat a encore de belles marges devant elle.
L'Air Force One de Sarkozy
- Un achat prévu en 2008, et révélé par Le Canard enchaîné
- Le petit mensonge de Rama Yade pour justifier le financement de l'Air Force One
- Entre l'achat de l'avion et les aménagements, le coût devrait dépasser les 175 millions d'euros
BONUS : Quand Nicolas Sarkozy prend un avion de ligne, un avion de la République le suit à vide
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Quiz : Combien gagne un collaborateur d'un ministre ?
