Clic droit, clic gauche · 6 sep. 2008 à 12:47
Entre 2002 et 2007, Nicolas Sarkozy a réussi à s'imposer à droite en découpant l'électorat en tranches : son discours s'adaptait en fonction du public, et ses propositions étaient censées répondre aux préoccupations des tous les électeurs. Ils cherchaient à s'attirer les retraités, les jeunes, l'électorat populaire. Il y avait aussi des mesures pour les cadres, les chefs d'entreprise, les petits artisans. C'est de cette manière qu'il a bâti sa stratégie de conquête.
Sur le net, l'UMP a appliqué cette stratégie en découpant l'électorat en tranches : les femmes, les jeunes, les handicapés, les actifs, les blogueurs, les militants de la société civile. A chaque électorat, son site web. Quand le Parti socialiste préfère centraliser toute la vie du parti au sein d'un seul site web, l'UMP préfère se démultiplier sur le net. Il y a pas moins de 10 sites web différents, avec des noms de domaines différents, qui sont liés à l'UMP. Sans compter les sous-domaines du site de l'UMP. C'est une stratégie discutable sur Internet car avec autant de sites, la toile de l'UMP est un véritable labyrinthe et l'éparpillement de l'audience est inévitable.
Dans ce labyrinthe, il est difficile de s'y retrouver. Ainsi, le principal site de l'UMP est disponible à l'adresse www.u-m-p.org. Vous pouvez adhérer à l'UMP directement à partir de ce site. Mais si vous voulez être rattaché à la fédération numérique de l'UMP, il faut se rendre sur le site web de la fédération internet accessible à l'adresse : www.umpnet.org. Si vous voulez ouvrir un blog de militants, il faudra vous rendre sur un troisième site internet : blog-ump.typepad.fr.
Si vous voulez connaître les réformes qui ont déjà été votées, vous pouvez vous rendre sur deux sites internet différents : il y a le tableau de bord (http://tableaudebord.u-m-p.org), ou alors il y a le site vidéo baptisé www.touteslesreformes.com. Ce dernier site est une copie conforme du site du candidat Sarkozy (sarkozy.fr) et du président Sarkozy (elysee.fr).
Une fois l'inscription faite, les renseignements pris, reste à savoir à quelles catégories d'électeurs vous appartenez. Si vous êtes jeune (comprendre moins de 30 ans), vous irez sur le site des "Jeunes pop" : www.jeunespopulaires.com. Si en tant que jeunes populaires, vous aviez voulu participer aux manifestations organisées par l'UMP sur les plages cet été, il aurait fallu vous rendre sur un autre site internet : www.caravane-ump.org. Et si vous travaillez, alors vous êtes considéré comme un "Jeune actif de l'UMP" : ump.jeunesactifs.org.
Si vous êtes une femme, vous pourrez consulter le site web de l'UMP spécialement conçu pour vous : www.agora-elles.com. Il n'y a pas d'équivalent masculin. En revanche, si vous êtes handicapé, l'UMP ne vous a pas oublié : www.handipop.com. Et plus largement, si vous n'avez pas de mandat politique (c'est-à-dire quasiment la totalité des militants), vous pouvez alors vous rendre sur le site dédié à la société civile qui soutient Nicolas Sarkozy : www.nouvelle-societe.com. Ce site ressemble d'ailleurs comme deux gouttes d'eau à celui des supporters de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle.
L'UMP a donc tout prévu : à chacun son site. Si vous êtes une femme internaute, de moins de 30 ans, que vous appartenez à la société civile et que vous souhaitez relire les réformes déjà votées pour pouvoir à la fois ouvrir un blog de soutien et participer l'été à la caravane de l'UMP, vous avez l'embarras du choix pour consulter un site web de l'UMP.
Captures d'écran des principaux sites web.
L'UMP sur le net
- Quand l'UMP dépense 10 000 euros par mois pour les mots clés
- L'UMP propose des produits dérivés sur le net
- Les stratégies internet du PS et l'UMP : web-tv et e-militants
- L'UMP publie sur internet le tableau de bord du suivi des promesses de Sarkozy
Nicolas Sarkozy sur le web
- Elysee.fr, le clone de Sarkozy.fr
- Sarkozy.fr : combien a coûté le site web du candidat de l'UMP lors de la présidentielle ?
- Les étudiants et les supporters de Sarkozy ont disparu du net
- Nicolas Sarkozy, vedette de la campagne publicitaire de Lastminute.fr
- Les services de l'Elysée font du copier/coller de Wikipedia
- Sur le site internet de l'Elysée, le service de presse efface les erreurs du président
- De Chirac.com à Sarkozy.fr : les noms de domaine en politique sur internet
- L'Elysée et le gouvernement veillent désormais sur la toile
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