Biographie d'Anne Hidalgo.
Dans un parti dominé par des hommes, Anne Hidalgo est l’une des rares
femmes qui montent au Parti Socialiste. Première maire adjointe à
la mairie de Paris depuis 2001, bras droit de Bertrand Delanoë, son ascension
rapide au PS n’a débuté qu’en 1994. Aujourd’hui,
celle qui peut prétendre à la succession de Bertrand Delanoë
à la mairie de Paris quand celui-ci se consacrera à un destin national,
continue à creuser son sillon à gauche, et se tient prêt pour
assurer la relève le cas échéant.
Anne Hidalgo est née le 19 juin 1959 à San Fernando, près
de Cadix. Deux ans après sa naissance, elle quitte l’Espagne avec
ses parents et sa sœur Marie pour s’installer à Lyon où
elle fait toutes ses études. Anne Hidalgo a une formation universitaire.
Elle est diplômée d’une Maîtrise de sciences sociales
du travail qu’elle passe à Lyon ainsi que d’un DEA de droit
social et syndical qu’elle obtient à Nanterre (en région parisienne).
En 1982, elle passe le concours national de l'Inspection du travail et après
avoir fait son stage dans la Loire, devient titulaire de son poste d'inspectrice
du travail en 1984. Elle est nommée dans le Val de Marne. C’est cette
année-là qu’elle s’installe dans le 15ème arrondissement
de Paris.
Elle exerce son métier d’inspectrice pendant 9 ans. En 1991, elle
est nommée directrice de l’Institut national du travail, de l’emploi
et de la formation professionnelle à Paris. En 1993, elle fait partie de
la délégation à la formation professionnelle au ministère
du Travail. Elle doit notamment communiquer avec les partenaires sociaux en ce
qui concerne les politiques de formation professionnelle. Etroitement liée
aux organisations syndicales comme aux différentes entreprises, elle négocie
les accords de ces formations. Deux ans plus tard, elle part à Genève
où elle est mandatée au bureau international du travail pour trois
mois. Sa mission consiste à réfléchir sur l’égalité
professionnelle entre les hommes et les femmes. En 1996, elle est chargée
de mission auprès du Directeur du personnel de la Compagnie Générale
de Eaux. Elle s’occupe alors du Droit social et des relations sociales au
sujet des 35 heures et des différents problèmes concernant le droit
du travail.
Elle entre au Parti socialiste en 1994. Dès 1997, elle collabore avec Martine
Aubry en devenant conseillère technique de son Cabinet. Au ministère
de l’Emploi et de la Solidarité, elle s’occupe des dossiers
concernant la formation professionnelle.
L’année suivante, elle entre au cabinet de Nicole Péry. Celle-ci
est la Secrétaire d’Etat auprès de Martine Aubry. Anne Hidalgo
est chargée des Droits des femmes et de la Formation professionnelle. Elle
travaille sur l’élaboration de lois sur la parité, les emplois
jeunes…
En 2000, elle collabore avec la Garde des Sceaux, Marylise Lebranchu. Elle s’occupe
des dossiers concernant les questions sociales. Elle doit notamment organiser
les négociations entre syndicat et patronat au sujet des 35 heures. En
2002, lors de la campagne présidentielle, Lionel Jospin la choisit pour
être son porte-parole pour les questions d’éducation.
En 2003, elle est désignée au sein du parti socialiste pour occuper le poste de secrétaire nationale chargée de la culture et des médias. Elle prend notamment position en ce qui concerne le téléchargement. En 2005, lors des débats sur la loi DADVSI (Droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information), elle s’oppose à son parti qui souhaite amender sur la licence globale pour le téléchargement. Pour elle, la licence globale qui permettrait aux « pirates » de télécharger de la musique en toute légalité contre une somme forfaitaire, serait une véritable menace pour la culture. Les socialistes se rangent derrière son point de vue au Sénat mais pas à l’Assemblée nationale.
Si Anne Hidalgo s’intéresse aux affaires sociales ainsi qu’aux
questions concernant le droit du travail, c’est surtout une carrière
d’élue locale qui va l’a faire connaître du grand public.
En mars 2001, aux élections municipales, elle se présente dans le
15ème arrondissement de Paris et obtient 26,5 % des suffrages au premier
tour face à trois listes de droite. Elle est battue au second tour par
la liste réunissant Édouard Balladur et le maire sortant René
Galy-Dejean. Néanmoins, elle est élue conseillère municipale
d'opposition du 15e arrondissement. Bertrand Delanoë la nomme première
adjointe à la Mairie de Paris. Elle est chargée de s’occuper
de la parité hommes/femmes.
Lors des élections législatives de juin 2002, elle se présente
de nouveau dans la 12ème circonscription de Paris (comprenant le 15ème
arrondissement) mais perd de nouveau face à Edouard Balladur qui remporte
l’élection, dès le premier tour, avec 54,2 % des suffrages.
En 2004, aux élections régionales, elle est élue en Ile-de-France
sur la liste de Jean-Paul Huchon.
Anne Hidalgo se présente de nouveau aux élections municipales à Paris dans le 15ème arrondissement. Elle est tête de liste du Parti socialiste. Face à elle, deux candidats : le député UMP, Philippe Goujon et le maire sortant René Galy-Dejean, exclu de l’UMP lors de sa défaite aux élections législatives en 2007. Anne Hidalgo rassemble sur sa liste toutes les sensibilités de gauche : socialistes, communistes, radicaux et MRC (Mouvement républicain et citoyen). Même si Philippe Goujon est donné favori dans un arrondissement de tradition de droite, la candidate compte remporter l’élection grâce à ses soutiens partisans ainsi que sa bonne connaissance de l’arrondissement, de ses problèmes ainsi que de ses besoins. Pour sa défense, elle dénonce le fait que les principaux candidats appartenant à la liste de Philippe Goujon n’habitent pas le 15ème arrondissement. Pour Anne Hidalgo, les priorités sont le logement, les transports et l’école.