Hortefeux à propos d'Alliot-Marie : "Elle aurait bien dû connaître la situation en Tunisie parce qu'elle y a passé les fêtes de Noël"

Le Canard enchaîné · 20 jan. 2011 à 08:34

Tunisie, un fiasco français

Suite au fiasco de la diplomatie française sur la situation tunisienne, les langues se délient. Enfin, en coulisses. Il suffisait de lire la page 2 du Canard enchaîné du 19 janvier 2011 pour s'en convaincre. Certes, les propos rapportés sont parfois sujets à caution (pour comprendre comment Le Canard enchaîné obtient ces confidences, lisez notre article à ce sujet) mais la tendance est clairement au règlement de compte.

Le premier a tiré est Brice Hortefeux. Sa principale cible : la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. "Elle aurait pourtant bien dû connaître la situation en Tunisie parce qu'elle y a passé les fêtes de Noël" aurait déclaré le ministre de l'Intérieur d'après Le Canard.

Toujours selon l'hebdomadaire, le plus dur à l'égard de MAM aurait été le Premier ministre, François Fillon. Devant des conseillers, il aurait déclaré : "Elle est complètement dingue ! J'avais dit à Sarkozy que je ne voulais pas d'elle au gouvernement. J'avais raison. Le Président répète, depuis le remaniement que nous sommes un gouvernement de professionnels. Or il y a des ministres qui ne disent que des conneries".

Un autre ministre, sous couvert d'anonymat cette fois-ci, a exprimé son inquiétude au Canard : "Comment avons-nous pu rester aussi aveugles ? On est nuls de chez nul. Tout cela est très inquiétant. Quand je vois l'état de notre diplomatie et des services secrets, je ne peux pas m'empêcher de me faire du souci pour la libération de nos otages".

Comment expliquer un tel fiasco ? Alliot-Marie a livré sa version à plusieurs visiteurs, lesquels se seraient une nouvelle confiés au Canard : "Nous sommes restés tout le temps dans un brouillard total aurait déclaré MAM. Nous et l'Elysée n'avons rien vu venir. Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Ils étaient convaincus que le maintien par la force du régime ne pouvait que faire le lit, à terme, des islamistes. Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire. Inutile de préciser que les Américains n'ont pas pris la peine de nous tenir au courant".
Est-ce vraiment ce qui s'est passé ? Pourquoi les services secrets français ont-ils aussi mal géré la situation ? Mystère... En attendant, l'ambiance est toujours au beau fixe autour de la table du conseil des ministres comme Le Canard l'a constaté.


Source : Le Canard enchaîné n°4708, 19 janvier 2011, page 2

MAM et le brouillard tunisien



>> Sur la Tunisie, DSK, Sarkozy et bien d'autres faisaient preuve de bienveillance à l'égard du régime de Ben Ali

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