La Semaine politique : quand Sarkozy et DSK se confiaient à l’ambassade américaine

La Semaine politique · 19 déc. 2010 à 23:06

Sarkozy DSK Wikileaks

Jusqu'à présent, il y avait deux manières de suivre la vie politique : par le flux continu de l'information dominante (flash info du matin et 20 heures font l'affaire) et par les rubriques plus ou moins off et confidentielles des hebdomadaires, alimentées par les politiques eux-mêmes. Désormais, il faudra compter sur une troisième voix, l'info Wikileaks, du nom du site qui a mis à disposition de cinq journaux dont Le Monde, des documents confidentiels issus de la diplomatie américaine.

A la différence de la vie politique décrite par les JT ou les off plus ou moins autorisés, aucun politique cité dans les documents de l'ambassade américaine ne s'attendait à ce que leurs déclarations faites à des diplomates se retrouvent dans les journaux. Certes, l'information version Wikileaks arrive avec des années de retard (vous ne saurez rien sur 2012), mais elle en dit beaucoup sur les rapports de force et la psychologie des uns et des autres.

Saviez-vous que Nicolas Sarkozy avait prévenu les américains qu'il se présenterait à la présidentielle un an avant de l'annoncer officiellement ? Que certains socialistes espéraient que Chirac fasse perdre Sarkozy comme il avait fait perdre Giscard ? Ou encore, que DSK avouait son admiration... pour un homme politique de droite ?


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Revue de presse de la semaine



Les scènes se déroulent avant l'élection présidentielle de 2007. Les nombreuses visites des principales figures politiques françaises à l'Ambassade américaine permettent aujourd'hui de découvrir la face cachée des relations qu'entretenaient les acteurs de l'époque. Première personnalité épinglée, Nicolas Sarkozy. Son attirance pour les Etats Unis n'a jamais été un secret. Mais l'importance donnée au pays dirigé à l'époque par G. W. Bush, bien avant le début de la campagne présidentielle, est une découverte. A tel point qu'en 2005, c'est à l'Ambassade américaine que Sarkozy annonce pour la première fois son intention de se présenter à l'élection présidentielle. Si à l'époque, la candidature ne faisait pas vraiment de doute, les citoyens français n'ont eu le privilège de l'annonce officielle qu'un an plus tard, en novembre 2006.

On découvre aussi des alliances pour le moins inattendues. D'une part, Nicolas Sarkozy et son équipe se démarquaient de la diplomatie française de l'époque : eux n'auraient pas recouru à leur droit de véto au Conseil de sécurité de l'ONU pour s'opposer à l'invasion américaine en Irak. Ils n'étaient pas les seuls. Michel Rocard, ainsi que François Hollande regrettaient l'opposition jugée trop forte de Jacques Chirac et Dominique de Villepin à propos de la guerre en Irak.

>> Lire l'article du Monde

Sarkozy l'américain



A l'ambassade américaine, les responsables politiques français commentaient également l'actualité hexagonale. En 2006, la présidentielle est dans toutes les têtes. Pour DSK, les bons sondages de Ségolène Royal sont « une hallucination collective ». Il estime alors que «les socialistes peuvent gagner en 2007» mais que le plus difficile pour lui «sera de remporter les primaires» contre la présidente du Poitou-Charentes. Il ne s'est pas trompé sur ce point. En revanche à propos de Chirac, DSK s'est fourvoyé en croyant pouvoir dire que c'était un «allié objectif», qui préférera une victoire de la gauche que celle de Sarkozy. C'est raté.

>> Lire l'article de Libération

DSK Wikileaks



Ce qui frappe le plus dans les documents analysés par Le Monde et Libération, c'est la facilité avec laquelle tous les acteurs de la vie politique se confient sans aucune retenue devant les diplomates américains. Un seul exemple pour s'en convaincre : qui a déclaré que Sarkozy était un « politicien extrêmement talentueux » ? Un homme politique de droite pour rassurer les américains sur le profil du probable prochain président ? Selon les documents de l'ambassade américaine, celui qui a presque avoué son admiration pour Sarkozy est un certain... Dominique Strauss-Kahn.


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