Deux ans après le lancement du plan banlieues, quel est le bilan de Fadela Amara ?

Enquête · 5 juil. 2010 à 23:04

Plan banlieue, deux ans après

Nous vous en parlions le 20 juin 2008. Ce jour-là, François Fillon lançait le plan Banlieues. A cette époque déjà, ce plan de Fadela Amara, en était à son troisième lancement officiel. Le premier avait eu lieu en janvier 2008 : Christine Boutin et Fadela Amara s'étaient déplacées à Vaulx-en-Velin. Le plan médiatique avait coûté la coquette somme de 600 000 euros. Mais le mois suivant, Nicolas Sarkozy, qui ne s'était pas rendu à Vaulx-en-Velin, fait un deuxième lancement officiel du plan Banlieues. Malgré les différentes orientations pour mettre en oeuvre ce plan, aucun financement n'est prévu. En juin 2008, c'est François Fillon qui prend le relais annonçant le plan Banlieues officiellement. Troisième édition donc.


Où en est-on aujourd'hui ? Il semblerait que rien n'ait vraiment changé puisque ce plan n'a pas de financement propre. En effet, en février 2008, Fadela Amara espérait obtenir un milliard d'euros pour mener à bien son projet. Mais, le « seul vrai chiffre mis en avant par le locataire de l'Elysée : 500 millions d'euros destinés au désenclavement des quartiers les plus « handicapés », souvent dépourvus de transports en commun. Mais cette somme sera en fait débloquée sur les crédits alloués au... Grenelle de l'environnement ». Echec encore avec les contrats d'autonomie censés aidés les jeunes à trouver un emploi. Alors que la secrétaire d'Etat avait annoncé 45 000 contrats d'autonomie en trois ans, moins de 6 000 ont été signés...


Fadela Amara perd au fil des mois encore plus de terrain : « Avec les nominations de Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse, et de Yazid Sabeg, elle a pris un coup dans le dos, explique Challenges. La discrimination positive et les statistiques ethniques, vantées par Yazid Sabeg, la font bondir. Et, pour mettre un peu plus d'ambiance, Monsieur Diversité s'est vite présenté comme le «démineur du plan Banlieues» ».

En octobre 2009, nouvelle casserole : dans son plan "Espoir Banlieue", Fadela Amara a prévu un dispositif de coaching qui consiste à payer des boîtes privées de placement pour qu'elles trouvent un emploi ou une formation à des jeunes issus des quartiers défavorisés. Mais le système mis en place est contre-productif et favorise davantage les boîtes de placement que les jeunes concernés. Le résultat est à la hauteur du fiasco : l'Etat a déboursé jusqu'à présent 34 millions d'euros pour l'embauche ou la formation de seulement 1 160 jeunes.

Aujourd'hui, le plan Banlieues demeure invisible et la crédibilité de Fadela Amara est fortement remise en cause par un chef d'Etat qui envisage sérieusement un bon coup de balai lors du prochain remaniement en octobre prochain. Il est fort à parier qu'il n'y aura pas de quatrième lancement officiel du plan Banlieues.

*** Liens

- La face cachée du plan : 34 millions d'euros dépensés pour 1 160 jeunes
- Plan Banlieue de Fadela Amara : 600 000 euros pour l'annoncer en 2008
- Pourquoi y a-t-il eu 53 départs au sein du cabinet de Fadela Amara depuis 2007 ?

BONUS : Quand Fadela Amara quittait une réunion avec Christian Blanc pour partir en week-end à Saint-Tropez

Amara et son week-end à Saint-Tropez

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Quiz : A quand remontait le précédent Plan banlieue ?

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