Quand Fadela Amara quitte brusquement une réunion avec Christian Blanc pour partir en week-end à Saint-Tropez...

breve · 19 oct. 2009 à 12:44

Week-end à Saint Tropez pour Fadela Amara

Depuis quelques semaines, la presse multiplie les attaques contre Fadela Amara et le maigre bilan du plan Espoir banlieue. Au-delà du manque de volonté politique du gouvernement, toujours réticent à débloquer les crédits pour financer la totalité des mesures du plan banlieue, c'est la personnalité même de Fadela Amara qui est mise en cause.

Face à ces attaques, la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville répond systématiquement que ses critiques sont liées à ses origines, qu'elle ne fait pas partie du même moule et que Rachida Dati étant partie du gouvernement, c'est elle la nouvelle cible de l'ouverture. Mais la défense de la secrétaire d'Etat face à toutes ces attaques a des limites. Celles des nombreux faits décrits dans la presse.


La semaine dernière, le site d'information Mediapart a publié une enquête très fouillée sur la gestion du secrétariat d'Etat par Fadela Amara. Parmi les nombreuses informations figurent une anecdote insolite :



"Un vendredi, alors qu'elle s'était plainte d'être exclue du dossier Grand Paris, son cabinet organise une réunion en présence de Christian Blanc. Elle laisse tout le monde au bout d'une heure, officiellement pour partir à un rendez-vous. Elle s'échappe en week-end. Le lundi, sa photo sur une plage de Saint-Tropez avec une bouteille de rosé est publiée par Bakchich. Christian Blanc s'offusque; ses collaborateurs la tancent. Elle leur dit: « C'est parce que je suis arabe que je n'ai pas le droit d'aller à Saint-Tropez ? »"

Plus sérieusement, c'est sa conception même de ministre qui pose problème dans la définition de sa politique, les intérêts particuliers occupant une place non négligeable dans l'exercice de sa fonction. Elle a par exemple pris l'habitude de tenter de satisfaire toutes les demandes lors de ses déplacements. Illustration avec l'ouverture d'une boucherie toujours à Saint Tropez :

"Chaque ministre a ses affaires réservées. Mais elle, c'est comique, explique un des anciens très proches collaborateurs. Un jour, lors d'un déplacement à Nice, un type l'aborde. Il veut ouvrir une boucherie à Saint-Tropez, il a besoin d'un logement social. Rentrée à Paris, elle exige qu'on lui trouve une HLM. On a cru que c'était un gag. Mais non! Elle a gueulé: "Je suis ministre. Vous faites ce que je demande!" Mais on passe un temps fou à appeler des cabinets. Tous les demandeurs d'asile de France lui écrivent et elle, elle veut qu'on intervienne. Un jour Besson a dit: "J'en ai ras-le-bol de vos dossiers." Elle nous répond: "Je m'en fous. De toute façon, je suis contre la politique de Besson." C'est bien qu'elle ait des convictions, qu'elle veuille aider des gens. Mais cela prend tout notre temps au détriment des grands dossiers: la rénovation urbaine, l'éducation prioritaire, l'emploi et le désenclavement. Mais si on dit quelque chose, c'est l'hystérie: "Si je n'étais pas arabe, vous ne traîneriez pas des pieds comme ça!"."


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