Michel Barnier, portrait d’un candidat-ministre coordinateur de la campagne de l’UMP

Européennes 2009 · 4 juin 2009 à 22:34

Michel Barnier

Ministre de l'agriculture, candidat aux élections européennes, coordinateur de la campagne pour l'UMP, Michel Barnier cumule les postes. Après des débuts timides au ministère de l'agriculture en 2007, celui qui a participé à tous les gouvernements de droite depuis 1995, à l'exception du gouvernement Villepin, a quasiment effectué tous les mandats de la République : conseiller général et président du conseil général, député, sénateur, ministre, commissaire européen.


Portrait.

Origines et formation

Michel Barnier est né le 9 janvier 1951 en Isère, à La Tronche. Adolescent, il milite dans le mouvement gaulliste. Après son baccalauréat, il intègre l'École supérieure de commerce de Paris, dans la même promotion que Jean-Pierre Raffarin. Son diplôme en poche, il commence une carrière politique tournée vers l'environnement et l'Europe.

Député puis sénateur de Savoie

Michel Barnier commence sa carrière à l'âge de 22 ans en entrant au cabinet de Robert Pujade, ministre de l'environnement, en tant que chargé de mission. Il est ensuite son conseiller général de Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice. Il a fait de cette région son fief électoral. Par la suite, il travaille aux côtés de Pierre Mazeaud, secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports puis d'Antoine Rufenacht, secrétaire d'État auprès du Premier ministre.
En 1978, il se présente aux élections législatives et est élu, à 27 ans, député de Savoie. Quatre ans plus tard, il devient président du Conseil général de Savoie. Pour sa région, il souhaite mettre en place une politique de défense de l'environnement et publie, à ce titre, un rapport parlementaire : « Chacun pour tous et cent propositions pour l'environnement ».
Parallèlement, il prépare avec Jean-Claude Killy la candidature d'Albertville et de la Savoie pour les XVIe jeux olympiques d'hiver en 1992 et reçoit le président François Mitterrand. Celui-ci inaugure ainsi le nouveau siège du Comité d'organisation et faire le tour du chantier des installations olympiques.
En 1997, Michel Barnier est élu sénateur de Savoie mais démissionne deux ans plus tard pour devenir Commissaire européen.

Ministre dans les gouvernements Balladur, Juppé, Raffarin, Fillon

Dans le gouvernement Balladur, Michel Barnier est désigné ministre de l'Environnement. Il organise notamment le premier débat national sur l'énergie. En 1995, dans le gouvernement Juppé, il devient ministre des Affaires européennes. Il est chargé de négocier le Traité d'Amsterdam en tant que chef de la délégation française.
En 2004, Michel Barnier accepte le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement III de Raffarin, après avoir refusé en 2002 celui de ministre de l'Education étant alors commissaire européen. Michel Barnier est notamment chargé de la libération des différents journalistes français pris en otage : Christian Chesnot et Georges Malbrunot, ainsi que Florence Aubenas. Surtout, Michel Barnier essaie d'instiller dans son ministère ses préoccupations : l'Europe et le développement durable. Toutefois, alors que Jacques Chirac lui avait assuré de conserver ce poste au Quai d'Orsay pendant trois ans, il est remercié dès la fin de la première année, après le « non » au référendum sur la Constitution européenne. Appuyé par François Fillon, il retrouve un ministère, celui de l'Agriculture et de la Pêche, ministère qu'il accepte, selon Le Figaro du 20 novembre 2007, non par goût, mais pour « rester dans le coup ». Dès son arrivée, il est confronté à la crise des marins pêcheurs confrontés aux quotas de cabillaud et de sole dans le cadre européen. En effet, la Commission européenne estime que ces deux espèces sont menacées de surexploitation.

Fervent défenseur de l'Europe

Entre 1999 et 2004, il quitte toutes ses fonctions nationales pour se consacrer aux questions européennes. Il devient Commissaire européen dans l'équipe de Romano Prodi. A ce poste, il s'occupe de la politique régionale et des fonds structurels. C'est lui qui est également chargé de la réforme des institutions européennes. Il joue un rôle important dans l'élaboration du Traité constitutionnel qui s'ouvre le 15 décembre 2001 par la déclaration de Laeken. Il quitte la Commission en 2004, après la signature du Traité de la Constitution européenne, qui sera finalement rejetée par les Français et les Néerlandais lors du référendum.
En 2003, il crée « Nouvelle République ». L'objectif de ce club est de proposer un débat avec les Français autour de la construction de l'Europe et de ses réformes. Michel Barnier souhaite ainsi susciter l'intérêt des citoyens pour les questions communautaires, qu'elles soient économiques, sociales ou environnementales.
En 2009, il est candidat tête de liste aux élections européennes pour l'Ile-de-France et non pour le Sud-Est comme il le souhaitait, aux côtés de Rachida Dati. Il est également animateur national de la campagne. Le choix de ce tandem peut sembler étonnant puisque la garde des Sceaux ne semble guère être une Européenne convaincue mais, selon le Canard Enchaîné du 28 janvier, Nicolas Sarkozy aurait justifié le duo par cette confidence : « Rachida aurait été incapable de faire campagne comme tête de liste : elle ne connaît rien à l'Europe. Et ce n'est pas avec Barnier, qui a le charisme d'une huître, qu'on va faire bander les gens. Rachida peut lui être utile pour ça ».

*** Liens

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