La semaine politique : un nouveau président et un nouveau gouvernement

La Semaine politique · 20 mai 2007 à 20:00

La semaine politique

Résumé de la semaine politique du lundi 14 mai dimanche 27 mai 2007 : la passation de pouvoir, la composition du nouveau gouvernement, les mécontents, La retraite de Jacques Chirac, les premiers jours de Sarkozy président. Politique.net revient sur les principaux événements de la semaine.

La passation de pouvoir Sarkozy/Chirac

Mercredi 16 mai, Jacques Chirac a cédé sa place au nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy. Les deux hommes se sont entretenu une demi-heure pour s'échanger les codes nucléaires. Pour marquer symboliquement cette passation de pouvoir, le nouveau chef de l'Etat a remonté les Champs-Elysées, a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe et a rendu hommage à la Résistance au bois de Boulogne. Il a également prononcé son premier discours en tant que chef d'Etat tandis que Chirac a fait son dernier discours mardi 15 mai à 20 heures appelant les Français au rassemblement.

La composition du nouveau gouvernement

Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, est entré en fonction mercredi 16 mai. Il est confronté à trois difficultés : il a choisi de réduire le nombre de ministres à 15 et pour y parvenir, il doit redécouper l'administration de l'Etat et faire une sélection drastique parmi les prétendants aux différents postes. Ensuite, il souhaite la parité hommes/femmes. Enfin, il fait appel à des ministres UDF et de gauche. En effet, Nicolas Sarkozy a négocié secrètement avec Bernard Kouchner pour lui proposer de devenir ministre des Affaires étrangères. Sous couvert de vouloir un gouvernement, le chef de l'Etat espère déstabiliser la gauche en vue des législatives.

Mercredi 16 mai, Nicolas Sarkozy a nommé François Fillon premier Ministre. Ils ont composé ensemble le gouvernement en nommant :
1. Alain Juppé, Ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables
2. Jean-Louis Borloo, Ministre de l'économie, des finances et de l'emploi
3. Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités locales
4. Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères et européennes
5. Brice Hortefeux, Ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement
6. Rachida Dati, Garde des sceaux, ministre de la justice
7. Xavier Bertrand, Ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité
8. Xavier Darcos, Ministre de l'éducation nationale
9. Valérie Pecresse, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
10. Hervé Morin, Ministre de la défense
11. Roselyne Bachelot, Ministre de la santé, de la jeunesse et des sports
12. Christine Boutin, Ministre du logement et de la ville
13. Christine Lagarde, Ministre de l'agriculture et de la pêche
14. Christine Albanel, Ministre de la culture et de la communication, porte-parole du gouvernement
15. Eric Woerth, Ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique

François Fillon est donc nommé Premier ministre, et a la responsabilité d'instaurer « une politique nouvelle » où il devra travailler en étroite collaboration avec le président de la République, « au service du projet Sarkozy » comme l'a annoncé, vendredi 18 mai, Le Monde.

Les caractéristiques de ce nouveau gouvernement

Nicolas Sarkozy veut marquer une rupture avec les autres gouvernements et ouvrir une ère politique nouvelle. Il a choisi des hommes et des femmes d'expériences entourés par ses plus proches collaborateurs. Par exemple, Michèle Alliot-Marie est ministre de l'Intérieur mais c'est Brice Hortefeux qui s'occupe de la partie « immigration », Jean-Louis Borloo récupère un ministère de l'économie mais il doit partager ses compétences avec Eric Woerth et Alain Juppé est secondé par Dominique Bussereau, un proche de Jean-Pierre Raffarin.
Le président a également voulu donner les postes clés à des personnalités de confiance : Rachida Dati est au ministère de la Justice, Brice Hortefeux à l'immigration et l'identité nationale, etc. La parité est une nouveauté dans un gouvernement : en 1995, Alain Juppé avait tenté l'expérience en nommant plusieurs femmes ministres, surnommées « les juppettes » et remerciées au bout de six mois. Cette fois, Nicolas Sarkozy a donné des postes importants à quatre femmes et des postes plus secondaires à trois autres femmes.
Enfin, le chef d'Etat veut un gouvernement d'ouverture : il a nommé Bernard Kouchner ministre des Affaires étrangères, poste qu'il n'a jamais réussi à obtenir au sein du PS, Eric Besson, ex-PS, secrétaire d'Etat et Hervé Morin, centriste, ministre de la Défense.
Nicolas Sarkozy a donc voulu un changement radical, et s'est attelé très vite au travail en se rendant à Toulouse, à Berlin. Ses textes de lois sont prêts depuis mars. Bref, le nouveau président veut mettre en oeuvre le plus rapidement possible ses promesses électorales.

Les mécontents

Le Canard Enchaîné du mercredi 16 mai rapporte le détail des négociations entre chef d'Etat et politiques. Ainsi, certains se sont vu refuser certains postes. Patrick Devedjian, proche de Nicolas Sarkozy, espérait obtenir le poste de ministère de la Justice. Au conseil national de l'UMP, il avait remis en cause la politique d'ouverture en réclamant que les sarkozystes puissent accéder aux postes clés. Il n'obtient aucun poste mais pourrait devenir président du conseil général des Hauts de Seine.
Philippe Seguin a refusé le ministère de la justice préférant rester président de la Cour des Comptes.
Hubert Védrine, ancien ministre de Lionel Jospin des Affaires étrangères, a été contacté par Nicolas Sarkozy pour devenir ministre de la Justice. Il a refusé. Il aurait accepté celui de ministre des Affaires étrangères à condition d'avoir les pleins pouvoirs et de ne pas être secondé par des secrétaires d'Etat. Le président a alors préféré contacter Bernard Kouchner, qui a obtenu le poste.

La retraite de Jacques Chirac

Jacques Chirac a donc cédé sa place de président de la République, plus tôt que prévu puisqu'il espérait se présenter afin de contrer son ennemi, Nicolas Sarkozy. Même si Bernadette Chirac a fait le lien entre les deux hommes, considérant le nouveau chef d'Etat comme un homme politique incontournable, Chirac et Sarkozy ne sont pas en bons termes.
L'ancien président de la République a de nouveaux projets. Il est pressenti comme candidat aux élections sénatoriales, l'an prochain, en Corrèze pour ensuite briguer la présidence du Sénat. Mais selon Nicolas Domenach, Jacques Chirac envisagerait plutôt une carrière diplomatique. A l'automne, Jacques Chirac prendra la tête d'une fondation, appelée « Fondation Jacques Chirac pour le développement durable et le dialogue des cultures » défendant ses idées sur la paix et l'écologie.

Les premiers jours du président Sarkozy

Dès sa première semaine à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy a effectué plusieurs déplacements à Berlin, à Toulouse, au fort de Brégançon. Il a reçu la famille d'Ingrid Betancourt et négocié avec le président colombien sa libération. En vain.
Sarkozy est déjà revenu sur l'un de ses propos énoncés au cours de la campagne : il avait déclaré ne pas se sentir par le plan Power 8 de suppression des milliers d'emplois à Airbus. Dès vendredi, lors de visite aux salariés de l'entreprise, il s'est au contraire montré favorable à ce plan social, le jugeant nécessaire.

*** Liens

- Clic droit, clic gauche : l'hebdo de la politique sur le net - n°06
- Les revues de presse des jours précédants

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