Biographie de Jean-Louis Bianco.
Ancien secrétaire général de l'Elysée de François
Mitterrand, Jean-Louis Bianco 20 ans de plus que les quadras qui montent au PS
comme Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon. Pourtant, il a joué un rôle
central pendant la campagne présidentielle de 2007 au côté
de Ségolène Royal au point d'être présenté comme
un Premier ministre potentiel.
Jean-Louis Bianco est né le 12 janvier 1943 à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine. Fils d'un immigré italien qui a fui l'Italie de Mussolini, Jean-Louis Bianco a fait ses études secondaires au lycée Janson de Sailly dans le XVIe arrondissement de Paris. C'est là qu'il fit la connaissance de Jacques Attali. Après son bac, Jean-Louis Bianco poursuit des études prestigieuses : Sciences Po, l'Ecole Nationale d'Administration en 1969. En 1971, il entre dans la haute administration en tant qu'auditeur au conseil d'Etat. En 1978, il monte en grade et devient maître des requêtes au conseil d'Etat. Mais très vite, Jean-Louis Bianco est rattrapé par la politique.
En 1982, le secrétaire général de l'Elysée, celui qui gère l'agenda du président, les visites, et organise toute la vie du palais de l'Elysée, s'appelle Pierre Bérégovoy. Mais ce dernier souhaite entrer au gouvernement, François Mitterrand doit donc lui trouver un remplaçant. Le nom de Jean-Louis Bianco est alors proposé à François Mitterrand par Jacques Attali, son camarade du lycée Janson de Sailly. A 39 ans, Jean-Louis Bianco fait une entrée fracassante dans la vie politique en devenant secrétaire général de l'Elysée. Pendant 9 ans, ce qui constitue un record de longévité à ce poste, Jean-Louis Bianco va être l'un des plus proches collaborateurs de Mitterrand.
En 1992, il quitte le palais de l'Elysée pour entrer au gouvernement. Il
devient ministre des Affaires sociales et de l'Intégration dans le gouvernement
d'Edith Cresson. L'année suivante, il devient ministre de l'Équipement,
du Logement et des Transports dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy.
Après la défaite des socialistes aux législatives de 1993,
Jean-Louis Bianco consacre son énergie à son enracinement local.
Il fait toute sa carrière dans le département des Alpes-de-Haute-Provence
: conseiller général, maire de Digne-les-Bains, puis conseiller
régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
En 1997, il est élu député pour la première fois dans
la 1ere circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. En 2002 et 2007, il est réélu
à chaque fois de justesse (50,79 % en 2002, et 52,32 % en 2007 malgré
un ballotage défavorable).
Député, président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, Jean-Louis Bianco pensait pouvoir revenir au pouvoir avec la victoire de la gauche aux législatives de 1997. Mais lorsque Lionel Jospin devient Premier ministre, il n'est pas nommé au gouvernement. A Jacques Attali, il avait confié son amertume d'avoir été mis à l'écart. Officiellement, Lionel Jospin, qui avait annoncé le droit d'inventaire des années Mitterrand, estimait que Jean-Louis Bianco était trop proche de l'ancien président de la République. En réalité, le poids politique du député des Alpes-de-Haute-Provence était assez faible au PS à cette époque.
Pendant sa traversée du désert, Jean-Louis Bianco se replie sur son fief électoral des Alpes-de-Haute-Provence. Parallèlement à ses activités politiques, Jean-Louis Bianco gère un patrimoine personnel important de près de 3 millions d'euros au point d'être assujetti à l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. Il est notamment co-propriétaire d'une entreprise spécialisée dans la fourniture de tubes et de poutrelles pour les travaux publics. Cette entreprise, nommée Stat, est une filiale française du groupe italien Bianco.
La campagne présidentielle de 2007 offre un retour politique spectaculaire
à Jean-Louis Bianco sur la scène nationale. Ségolène
Royal cherche des soutiens au Parti Socialiste en vue de la primaire en 2006.
Très vite, Jean-Louis Bianco lui offre ses services, sentant que la présidente
de la région Poitou-Charentes peut bousculer les éléphants
du PS, Jospin, Fabius, DSK. Pour Ségolène Royal, le soutien de Jean-Louis
Bianco s'avère important. Pilier de la Mitterrandie, il connaît par
cœur le Parti Socialiste. Directeur de campagne de la candidate pendant la
présidentielle, il va exercer la fonction de vieux sage en rectifiant les
multiples erreurs et improvisations de Ségolène Royal dans les médias.
Malgré la défaite de la candidate, Jean-Louis Bianco a réussi
son retour politique sur la scène nationale à l'occasion de cette
présidentielle. Si Ségolène Royal devient Premier secrétaire
du Parti Socialiste au congrès de 2008, Jean-Louis Bianco pourrait être
nommé numéro 2 du parti.