Député, maire, président d’une communauté d’agglomération, président du groupe UMP, avocat, Jean-François Copé a une boulimie de travail et pratique le cumul des mandats à haute dose. Malgré les tensions entre les députés UMP et le gouvernement, les nombreux couacs, notamment sur les OGM, Jean-François Copé conserve le soutien du groupe UMP. En revanche, les relations avec Nicolas Sarkozy se sont dégradées. Cela n’empêche pas Jean-François Copé d’espérer pouvoir entrer au gouvernement lors du remaniement au début de l’année 2009.
Biographie de Jean-François COPE
Jean-François Copé est né le 5 mai 1964 à Boulogne-Billancourt
au sein d’une famille très aisée issue de l’immigration.
En 1926, le grand-père paternel, un jeune roumain nommé Copelovici
débarque en France fuyant l’antisémitisme de son pays, la
Roumanie. Pour pouvoir travailler dans son pays d’accueil, il reprend des
études de médecine et devient médecin généraliste.
A plusieurs reprises, pendant la guerre, la famille naturalisée française
est obligée de fuir les menaces antisémites.
Le père de Jean-François Copé poursuit l’ambition de
son père en devenant un proctologue renommé. Sa mère, Monique
Ghanassia, est née en Algérie d’un père avocat. La
famille décide de rejoindre la France au moment des premiers attentats
du FLN. Contrairement à son mari, elle ne supporte pas la politique menée
par le général de Gaulle. Ensemble, ils travaillent dans le cabinet
médical, Monique Ghanassia est l’assistante de son mari. Ils ont
trois enfants : Isabelle, qui a fait des études de droit, Jean-Fabrice
qui, après avoir fait HEC, enseigne à Singapour et enfin Jean-François
qui a embrassé la carrière politique.
Jean-François Copé entre à Sciences Po Paris en 1985 puis
parvient à intégrer l’ENA pour en sortir en 1989 à
la 35ème sur 140 étudiants. A sa sortie, comme nombre de politiques
ambitieux, il s’entoure de personnes aisées et haut placées
comme des PDG, banquiers, avocats, journalistes politiques… Son épouse,
elle-même, est conseillère en communication.
Par la suite, il participe à des séminaires de management aux États-Unis
et s’intéresse aux finances ainsi qu’aux performances internationales.
C’est donc vers la finance et non vers l’administration publique qu’il
décide de se lancer dans un premier temps.
Dès sa sortie de l’ENA, Jean-François Copé décide de lier ses différentes compétences – l’anglais –puisqu’il a fréquenté au cours de son adolescence une école bilingue – et le management. Il entre donc à la Caisse des dépôts puis à Dexia Crédit local (France), une firme internationale ayant un pôle d’assurance et un pôle bancaire. Il gravit alors les différents échelons jusqu’à devenir directeur de cabinet du président du directoire de Dexia. Fort de son expérience, il enseigne à Sciences Po en tant que maître de conférences d'économie et de finances locales. Il continue d’enseigner ensuite à l’université de Paris VIII.
C’est à partir de 1993 qu’il fait son entrée en politique pour ses compétences en économie. En effet, il est sollicité par Jacques Chirac pour travailler sur les questions économiques. A cette époque, c’est Nicolas Sarkozy qui a en charge cette équipe. Il s’investit alors dans le groupe RPR et entre au secrétariat national chargé de la formation. C’est surtout quand il entre dans le cabinet de Roger Romani, ministre délégué aux Relations avec le Sénat, chargé des Rapatriés, en 1993, qu’il s’est tourné vers le problème des banlieues. Dès lors a germé l’idée de se présenter aux élections municipales de Meaux.
A la recherche d’un encrage local, il a décidé de se présenter
non pas dans une grande ville prestigieuse mais en région parisienne, à
Meaux, le chef-lieu d'arrondissement de Seine-et-Marne. Depuis 1995, il est réélu
à chacune des élections municipales. En 2002, il est obligé
de renoncer à son titre de maire étant appelé dans le gouvernement.
Il devient alors adjoint au maire. Afin de conserver un certain poids au niveau
local, il reste président de la communauté d'agglomération
de Meaux. Finalement, il parvient à cumuler ses différentes fonctions
locales et nationales en 2005 lorsque que le maire de Meaux a démissionné.
Souhaitant s’implanter véritablement dans la région, il se
présente dès 1995 aux élections législatives et est
élu député maire en Seine et Marne. Il entre ainsi à
l’Assemblée nationale. C’est le plus jeune député
: il n’a que 31 ans. En 1997, il est battu par la gauche. Il perd son siège
de député mais demeure au gouvernement et maire. Depuis 2002, il
a reconquis son siège.
Enfin, il est parvenu à se faire élire conseiller régional
d'Île-de-France entre 1998 et 2007.
Quand Jacques Chirac est élu pour la première fois en 1995, il n’oublie
pas le travail de Jean-François Copé non seulement au sein du parti
mais également dans la préparation de sa campagne dans le domaine
économique. Jean-François Copé est alors sollicité
pour faire partie du projet de société au RPR dirigé par
le Premier ministre Alain Juppé. Il entre ensuite dans les gouvernements
Raffarin I et II comme secrétaire d'État aux relations avec le Parlement
et porte-parole du gouvernement. Cette position stratégique lui permet
ainsi de communiquer auprès de la presse et de se faire connaître
du public.
En 2004, Jean-François Copé change de fonction et devient ministre
délégué à l'Intérieur. En novembre, il revient
à son domaine de prédilection : la finance. Il est nommé
ministre délégué au budget. Quand Dominique de Villepin arrive
à la tête du gouvernement, il propose à Jean-François
Copé de garder ses fonctions et de s’occuper de la réforme
de l’Etat.
En novembre 2006, grâce à ses différents réseaux, Jean-François
Copé crée un club politique Génération France.fr,
essayant ainsi d’organiser ses troupes, gagner des points au sein de son
parti et avancer de façon indépendante même s’il entre
parallèlement au bureau politique de l'UMP. Proche d’Alain Juppé
et de Dominique de Villepin, il a des relations compliquées avec Nicolas
Sarkozy. Ce n’est pas un « sarkozyste » de la première
heure.
D’ailleurs, au moment de la composition du gouvernement Fillon, il est rapidement
écarté de la liste des ministres potentiels, car incarnant trop
l’équipe sortante. Pour rebondir, Jean-François Copé
est élu Président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Son élection n’a guère fait l’unanimité d’une
part à cause de ses accointances avec certains du parti et d’autre
part à cause de ses prises de distance avec Nicolas Sarkozy et l’équipe
gouvernementale. L’Elysée lui reproche surtout de ne pas tenir les
députés UMP, ces derniers protestant contre le fait de ne pas être
assez associés aux décisions.
Boulimique de travail, il ne se contente pas de ses multiples mandats. Il est
donc devenu avocat. En effet, depuis mai 2007, il est diplômé en
droit et a prêté serment devant la cour d'appel de Paris sans même
avoir fait des études de droit, simplement parce qu’il a réussi
à obtenir une validation des acquis de l'expérience de son parcours
politique. Il n’est pas le seul à avoir profité de ce privilège
: Ségolène Royal, Dominique de Villepin et Noël Mamère
entre autres ont le diplôme d’avocat ! Depuis, Jean-François
Copé est entré dans l’un des plus gros cabinets d’avocats
d'affaires Gide Loyrette Nouel. Ce mi-temps, ajouté à ses 4 autres
fonctions, en fait presque la caricature du cumul des mandats.
Malgré les critiques, Jean-François Copé compte bien se rendre
indispensable à droite, en attendant de pouvoir entrer au gouvernement
et de se positionner comme le successeur de Nicolas Sarkozy, en 2012 s’il
ne se représente pas, et plus certainement en 2017.