Bipolarisation

La bipolarisation en politique

Bipolarisation

Depuis la naissance de la Ve République, le mode de scrutin favorise la présence en politique de deux partis, l’un de droite, l’autre de gauche. La plupart des élections (présidentielles, législatives) sont des élections à scrutin majoritaire à deux tours. En clair, on vote deux fois : lors du 1er vote (c’est-à-dire 1er tour), seuls les deux candidats arrivés en tête ont le droit de se présenter au second tour. Comme la politique oppose la droite et la gauche, la plupart du temps, on retrouve au second tour le candidat d’un parti de droite et le candidat d’un parti de gauche.

Qui est pénalisé ?

Ce sont tous les « petits » partis qui sont pénalisés. A commencer par les centristes de l’UDF (Union pour la Démocratie Française) de François Bayrou, mais aussi Les Verts de Dominique Voynet, l’extrême-gauche avec Arlette Laguiller et Olivier Besancenot. En effet, ces candidats franchissent rarement le 1er tour du scrutin.

Exemple pratique : les élections législatives pour élire les députés à l’Assemblée Nationale

Les élections des députés à l’Assemblée nationale se déroulent au scrutin majoritaire à deux tours. Pour être qualifié au second tour, il faut réaliser au moins 12,5% des voix. De ce fait, seuls les grands partis (l’UMP et le PS) sont le plus souvent qualifiés pour le second tour, tous les autres sont éliminés. Ainsi, un candidat qui fait 10% des voix, alors qu’il représente une part non négligeable d’électeurs, ne pourra jamais être présent à l’Assemblée Nationale. Ce mode de scrutin a pour but de créer des majorités absolus au parlement afin qu’un parti est suffisamment de voix pour gouverner et voter les lois à la majorité.

Contre la bipolarisation : le scrutin proportionnel

Il y aurait un moyen d’éviter la bipolarisation, c’est le scrutin proportionnel. Ainsi, pour les élections législatives, il n’y aurait qu’un tour, et le parti qui obtiendrait 10% des voix aurait 10% des députés. Si d’un pointe de vue démocratique, le scrutin proportionnel est plus logique, c’est un mauvais système pour gouverner. Avec un scrutin proportionnel, il est difficile pour un parti d’obtenir plus de 50% des voix, c’est pour cette raison que les partis sont obligés de faire des alliances avec d’autres partis. Or, dès qu’il y a un désaccord, l’alliance peut être rompue. C’était le cas sous la IVe République où les gouvernements ne restaient au pouvoir que 6 mois en moyenne. Par conséquent, le scrutin majoritaire permet une plus grande stabilité pour le pouvoir exécutif.