Le Canard enchaîné · 24 oct. 2013 à 10:01 · 
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Après les millions d'euros du microparti "Jeanne" révélés par Mediapart, c'est autour du Canard enchaîné d'épingler Marine Le Pen avec, cette fois-ci, ses comptes de campagne de la présidentielle 2012. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a rendu son verdict : à l'exception de ceux de Sarkozy, tous les comptes ont été validés. Une validation officielle qui cache plusieurs correctifs, car de nombreux candidats ont vu leur compte "réformé". Traduction : certaines dépenses n'ont pas été jugées valables et ne pourront donner le droit à un remboursement de l'Etat. C'est le cas des comptes de François Bayrou (249 955 euros de dépenses ont été jugées non conformes), de ceux de Jean-Luc Mélenchon (137 653 euros) ou encore de Nicolas Dupont-Aignan, avec des comptes "retranchés" de 133 812 euros.
A ce petit jeu du compte "réformé", c'est la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui décroche la palme d'après Le Canard enchaîné. Confirmant l'information de l'hebdomadaire, la commission a indiqué que Le Pen s'est vu refuser le remboursement de près de 700 000 euros de dépenses de sa campagne présidentielle. Quelles sont ces dépenses non conformes ? Des notes d'hôtel et des réceptions notamment. Ainsi, "la CNCCFP a considéré que l'université d'été du Front national, organisée à Nice les 10 et 11 septembre, n'avait rien à voir avec la présidentielle. Elle a donc retranché 102 442 euros des comptes de campagne de Marine Le Pen. Dont le prix de deux nuits que la candidate a passées en toute simplicité à l'hôtel Méridien, sur la Promenade des Anglais. Soit 1 363,80 euros, room service compris", écrit Le Canard alors que les autres cadres du parti étaient logés à l'Ibis de Nice pour seulement 80 euros la nuit.
Autre dépense invalidée : une fête "organisée le 25 juin 2011 chez Jean-Marie Le Pen, dans les jardins de Montretout" pour récolter des fonds. "Considérant que les invités étaient déjà tous convaincus, la CNCCFP a estimé que ce genre de soirée ne relevait pas de la campagne et a retranché 131 173 euros des comptes présidentiels. Dont 1 585 euros pour s'offrir la présidence d'une demi-douzaine d'hôtesses en tenue Kennedy bleu ciel ou lavande, 21 498,12 euros pour la location d'un chapiteau et 22 438,16 euros pour les petits fours", détaille l'hebdomadaire.
Le reste est conforme et a été validé par la CNCCFP. Mais Le Canard enchaîné ne peut s'empêcher d'ironiser sur la générosité à l'égard de son staff. La soeur de Marine Le Pen, Yann Maréchal, a ainsi été rémunérée 3 883 euros par mois en tant que "directrice des services des grandes manifestations". Le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, déjà rémunéré comme assistant parlementaire à mi-temps par Le Pen, a touché 5 381,30 euros par mois en tant que "conseiller politique". Conclusion de l'hebdomadaire : le staff de Le Pen est une véritable "PME familiale".
*** Sources
- "Près de 700 000 euros de dépenses de Le Pen refusés", Lemonde.fr, 23.10.2013
- Didier Hassoux, "Quand Marine faisait la bombe avec l'argent de la campagne présidentielle", Le Canard enchaîné n°4852, 23.10.2013
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