Cantonales 2011 : l'analyse des résultats du premier tour et les enjeux du second tour

Revue de presse · 25 mar. 2011 à 18:19

Cantonales 2011

Sans surprise, le premier tour des élections cantonales, qui a eu lieu dimanche 20 mars, n'a pas suscité l'intérêt des électeurs qui, majoritairement, ont préféré s'abstenir de voter. Ces élections sont particulières puisqu'elles ne concernent que la moitié des cantons, et annoncent également la fin des conseils généraux, la réforme territoriale devant être appliquée en 2014.

Alors qui sont les perdants et les gagnants de ce premier tour ? Quels sont les enjeux du second tour ? Revue de presse.


Le Monde : Y a-t-il un vainqueur au premier tour ?
Libération : Vers de nombreux duels PS-FN
Le Parisien : Le FN vise une dizaine d'élus

Les raisons de l'abstention

En général, les Français ne se passionnent pas pour cette élection chargée d'élire le conseiller général de leur canton. Mais le taux d'abstention était jusqu'alors moins fort parce qu'en 2004 et 2008, les électeurs se déplaçaient pour voter non seulement pour les cantonales mais aussi pour un autre scrutin (régional ou municipal). Cette année, ils n'ont qu'un scrutin : les cantonales. Ainsi, en 2004 et 2008, le taux d'abstention se situait entre 35 et 36%. Cette année, il s'élève à 55%. Selon Libération, ce serait en partie la perspective de réforme territoriale qui serait responsable de cette abstention massive. L'actualité internationale de ces dernières semaines a également joué : face aux révoltes libyennes, tunisiennes et égyptiennes, tsunami et menace nucléaire au Japon... l'enjeu des cantonales paraissait dérisoire.
Comme l'analyse Le Monde, c'est surtout l'électorat de droite qui a boudé ces élections. L'UMP compte sur ces abstentionnistes pour tenter de remporter un certain nombre de cantons au second tour.

L'UMP en mauvaise posture

Malgré un Jean-François Copé feignant d'être confiant pour le second tour, l'UMP a fait un mauvais score. Le Monde rappelle que si le parti est parvenu à progresser de 2,5 points entre les élections cantonales de 2004 et 2008, passant de 20,95% à 23,57%, son score chute à 16,97% des suffrages. A ce chiffre, il faut ajouter les candidats qui ont choisi de briguer leur mandat sous l'intitulé « majorité présidentielle » et qui totalisent 5,46% des voix. Le score de la majorité présidentielle s'élève donc à 22,43% des suffrages. Claude Guéant, pour grossir les chiffres, a voulu intégrer à ces chiffres les candidats de « divers droite », étiquette comprenant tout type de mouvements, parfois loin de l'UMP. Toutefois, même en comptant tous les partis de droite, on n'obtient que 31,75% des voix alors qu'en 2004, on atteignait 37% et en 2008, 38,68%. Depuis ces dernières élections cantonales, la droite a donc perdu 7% des suffrages.

Cantonales, Libération

Le PS en tête, mais une vraie victoire d'Europe Écologie-Les Verts

Avec 24,94% des suffrages, le Parti socialiste est le gagnant de ce premier tour. Pourtant, si l'on regarde de près les chiffres, on s'aperçoit que le parti n'a pas progressé par rapport aux précédentes élections. En 2004, il rassemblait 26,25% des voix et en 2008, 26,74 %. Ce score s'explique en partie parce que les radicaux de gauche ont choisi cette année de présenter leur propre liste (ces derniers n'obtiennent que 1,48% des voix). Quant aux divers gauches, ils rassemblent 5,41% des voix. Au final, le PS qui se retrouve en position de force face à un parti présidentiel en difficulté, ne parvient donc pas à sortir véritablement son épingle du jeu.
Mais grâce à Europe Écologie-Les Verts (EELV), la gauche pourrait gagner de nouveaux départements. En effet, les écologistes connaissent une forte progression puisque en 2004 et 2008, les Verts obtenaient un peu plus de 4% des voix. En 2011, ils doublent leur score avec 8,22% des suffrages.
Quant au Front de gauche qui réunit le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste, il obtient 8,92 % des suffrages. Les résultats se maintiennent donc puisque le parti obtenait en 2008 quasiment le même score avec 8,82 % des voix.
Grâce aux bons résultats de EELV, la gauche sort renforcée du premier tour de ces cantonales. Martine Aubry (PS), Cécile Duflot (EELV) et Pierre Laurent (PCF) ont décidé de lancer un appel «au rassemblement de la gauche pour le deuxième tour».

Cantonales, Le Monde

Le FN gagne du terrain

Alors que les cantonales ne sont pas favorables au parti d'extrême-droite, le FN a obtenu un score particulièrement élevé. Deux mois de campagne ont permis à Marine Le Pen de totaliser 15,06% des suffrages, quasi autant que l'UMP. C'est un véritable record puisqu'en 2008, le FN rassemblait 4,83% des voix. Toutefois, en 2004 déjà, le parti avait obtenu 12,4% des voix. Le FN arrive en tête dans certains départements comme le Pas-de-Calais, la Moselle, les Bouches du Rhône, ou certaines villes comme à Reims, Nîmes, Vitrolles, Perpignan... Au final, le PS se retrouverait face au FN dans 204 cantons.

Les départements qui pourraient basculer

Selon Le Parisien, cinq départements dirigés par la droite pourraient basculer à gauche : la Sarthe, la Charente-Maritime, le Jura, la Loire et les Pyrénées-Atlantiques. A l'inverse, deux départements pourraient basculer à droite : la Seine-et-Marne et le Val d'Oise.

Départements du Parisien



Par Anne-Sophie Demonchy.



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Cantonales 2011

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