Dans l'affaire du jet privé en Tunisie, Alliot-Marie et son compagnon se trompent dans les dates : mensonge, incompétence ou Alzheimer ?

Revue de presse · 4 fév. 2011 à 08:31

Alliot-Marie et la Tunisie

Evidemment, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, ne veut pas démissionner. Woerth ne l'a pas fait, alors pourquoi elle ? Mais sa situation est de plus en plus compliquée depuis que Le Canard enchainé a révélé qu'elle avait pris un jet privé appartenant à un membre du clan Ben Ali pendant ses vacances en Tunisie en décembre dernier.

La ministre a beau avoir appris par cœur sa défense (ne manquez pas les éléments de langage démasqués par le site Arretsurimages.net), ses "amis" politiques commencent à la lâcher. Nicolas Sarkozy d'abord : selon Le Parisien, le chef de l'Etat serait "furieux" contre MAM. Des responsables de la majorité ont publiquement pris leur distance avec la ministre : c'est le cas de Nadine Morano ("je ne serais pas partie en Tunisie en vacances") et du président du groupe UMP au Sénat, Gerard Longuet ("la ministre des Affaires étrangères aurait pu passer ses vacances en France").


Pire, le compagnon de MAM, le ministre en charge des Relations avec le parlement, Patrick Ollier, n'a pas la même version de leur escapade. Selon lui, l'immolation du jeune tunisien, qui a constitué le point de départ des manifestations contre Ben Ali, aurait eu lieu le jour de leur arrivée sur le sol tunisien : "Le jeune qui s'est immolé au feu, c'était le jour de notre arrivée" a-t-il déclaré hier sur Public Sénat.


Pour MAM, qui a visiblement des trous de mémoire, l'immolation avait eu lieu à la fin de leur séjour. Un rapide coup d'oeil sur un calendrier permet pourtant de réfuter les deux versions : le drame a eu lieu le 17 décembre. Or, Alliot-Marie était encore en France le 22 décembre puisqu'elle répondait à une question... à l'Assemblée nationale.
Tout est clair donc : la ministre a passé ses vacances dans une dictature qui était contestée par son peuple, en utilisant un jet privé appartenant à un membre du clan Ben Ali. Et pour éviter de devoir démissionner, Ollier et MAM se trompent sur les dates pour expliquer qu'ils ne se passaient rien en Tunisie quand ils y étaient. Mensonge, incompétence ou Alzheimer ? Vu l'ampleur de la polémique, difficile de croire que la ministre des Affaires étrangères ne se soient pas renseignées, avant d'établir sa ligne de défense, sur la date exacte de l'immolation qui est à l'origine de la chute du régime Ben Ali.

Mais aux dernières nouvelles, Michèle Alliot-Marie aurait trouvé une nouvelle ligne de défense pour sauver sa tête... une confusion entre le calendrier grégorien et le calendrier révolutionnaire ! Le 18 brumaire, elle était bien en Tunisie.



>> Hortefeux à propos d'Alliot-Marie : "Elle aurait bien dû connaître la situation en Tunisie parce qu'elle y a passé les fêtes de Noël"

Tunisie MAM



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Mensonge d'Alliot-Marie

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