Jean-Marie Le Pen évalue le moral des Français dans son salon de coiffure

breve · 5 mai 2009 à 21:54

La crise version Le Pen

Traditionnellement, le Front National organise un défilé en l'honneur de Jeanne D'arc le 1er mai. Cette année, les rangs étaient clairsemés, à l'image des derniers résultats électoraux du parti d'Extrême droite. Les articles de presse annonçant la mort prochaine du Front National se multiplient ces derniers mois. Dans l'Express du 30 avril 2009, un article raconte les difficultés de Le Pen à faire entendre sa voix dans la campagne des Européennes. Sous le titre "le Pire n'est plus son fort", le journaliste explique que "le FN a souvent profité des périodes de crise pour se faire entendre des classes populaires. Les Européennes pourraient montrer que les temps changent".


En clair, Jean-Marie Le Pen a définitivement perdu ses lecteurs et ne correspond plus à l'air du temps. On s'en étonnera, car on apprend que le leader frontiste semble avoir une méthode infaillible pour sonder ses concitoyens :



"C'est connu, les coiffeurs sont d'excellents indicateurs du moral des Français. Prenons celui de Jean-Marie et de Jany Le Pen. Il se situe dans une avenue très chic du VIIIe arrondissement de Paris, un secteur éloigné de l'agitation sociale. Et pourtant : "Les femmes qui venaient faire trois brushings par semaine n'en font plus que deux par mois, raconte Le Pen. Avec la crise, tout le monde se rétracte et réduit ses dépenses, même ceux qui ne sont pas touchés au premier chef." La crise, donc... Pas seulement chez les pêcheurs et chez les salariés qui séquestrent leurs patrons, mais dans toutes les couches de la société.

Le président du Front national a longtemps été réputé pour son flair politique ; pendant des années, son parti fut le réceptacle de toutes les exaspérations et de toutes les frustrations. Or, sur les élections européennes du 7 juin, le leader d'extrême droite reste curieusement prudent : "Il y a une espèce d'inhibition du peuple, probablement parce que les gens s'intéressent à leurs problèmes personnels créés par la crise. Il est difficile de prévoir la réaction électorale à ce malaise." (...)

Le Front national n'est plus en phase avec les attentes et les inquiétudes des chômeurs. Surtout il n'est plus perçu comme l'instrument qui permet de donner des coups de boutoir au système", explique Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l'Ifop. Sur ce terrain, Le Pen a désormais un rival, plus jeune, plus incisif, et surtout plus en accord avec les revendications : Olivier Besancenot"
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Page Lue dans l'Express n°3017 - 30 avril 2009

Le pire n'est plus son fort - L'Express

*** Liens

- Où sont passés les électeurs du Front National ?
- Le Pen et Chirac : la poignée de main de 1987
- Histoire : Le Pen et la torture pendant la guerre d'Algérie
- Discours inaugural de Le Pen au parlement européen : Le Point se trompe une deuxième fois
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