Revue de presse · 28 avr. 2009 à 19:10
Bakchich pense avoir trouvé le nom du père de Zohra Dati. Le 2 janvier 2009, le site d'information publiait le nom cité par deux sources jugées fiables. Dans un livre qui vient de sortir, Du rimmel et des larmes, Jacqueline Remy, journaliste et ancienne rédactrice en chef société de l'Express, évoque le même nom à la page 213.
Quatre mois après ces révélations, Bakchich revient donc sur l'identité du père de Zohra Dati. Parmi toutes les hypothèses les plus fantaisistes sur l'identité du père mystérieux, c'est donc Bakchich qui aurait trouvé le bon nom. En effet, dans son livre, Jacqueline Remy raconte que Rachida Dati a révélé l'identité du père à Nicolas Sarkozy : "En réalité, c'est la garde des Sceaux elle-même qui a distillé l'information à ses amis les plus proches. Y compris au chef de l'État. L'entourage goguenard la soupçonne de se faire mousser pour se rendre intouchable, mais les autres au moins pendant le temps de la grossesse, sont persuadés que c'est vrai" peut-on lire dans "Du Rimmel et des larmes". Le nom est le même que celui sorti par Bakchich en janvier dernier.
Quel est l'intérêt d'enquêter sur l'identité du père de l'enfant de Rachida Dati ? Franchit-on la ligne jaune de la vie privée en révélant ce nom ? Dans son livre, Jacqueline Remy a un avis tranché : "Assez glauque, cet échafaudage de théories n'a pas grand intérêt. Au fond la question importante n'est pas le qui. Mais le pourquoi. La clé de son silence peut être multiple". Mais elle n'hésite pas à livrer le nom fournit par Bakchich un peu plus loin dans le livre.
Dans son article, Nicolas Beau, rédacteur en chef de Bakchich, ironise sur les "nombreux journalistes et confrères" qui traitent du sujet "en se bouchant le nez". L'attaque vise notamment Jacqueline Remy. S'ensuivent plusieurs paragraphes de justification pour expliquer que cette information est importante... d'un point de vue politique :
"Nous estimons donc, à Bakchich, que l'entourage proche d'une garde des Sceaux constitue un vrai sujet d'enquête journalistique. Si Rachida Dati avait été nommée aux Transports ou à l'Environnement, elle ne serait pas tenue à la même transparence sur sa vie privée. Ministre de la Justice, elle se doit d'être irréprochable.
C'est elle qui donne des consignes à l'ensemble des Parquets et possède le pouvoir considérable d'orienter les enquêtes préliminaires, qui se font sous la seule autorité de Procureurs aux ordres. Et la législation récente a renforcé encore le champ d'application de ces investigations policières, sans juge d'instruction, et sous le seul contrôle des Parquets.
Autrement dit, Rachida Dati peut déclencher des poursuites ou au contraire ralentir le cours d'une enquête. Sans même évoquer les dossiers de grâces, soumis ensuite au chef de l'Etat...
Il est normal que la presse regarde à la loupe les influences que la Garde des Sceaux pourrait subir dans des fonctions aussi éminentes et sensibles. Et naturel également que les journalistes recherchent d'éventuels passe-droits, s'ils existaient, consentis à des proches.
Dont, naturellement, le père de son enfant".
Résumons la position de Bakchich : une ministre de la Justice doit révéler sa vie privée, mais pas un ministre des Transports, ni un ministre de l'Environnement. Dominique Bussereau et Jean-Louis Borloo peuvent donc souffler, rien ne sera publié sur leur compagne, même si madame Borloo a dû quitter la présentation du 20 heures de France 2 à cause des activités politiques de son mari. En revanche, la ministre de la Justice a un devoir de transparence car elle pourrait influencer des enquêtes qui concerneraient le père de son enfant, un espagnol qui vit en Espagne. C'est peut-être ça le scoop, la justice française s'intéresserait à un responsable politique espagnol. En attendant de nouvelles révélations, l'article de Bakchich a été publié dans la rubrique... "pipoleries".
PS : Si vous n'avez pas encore trouvé l'identité du père de l'enfant de Rachida Dati, malgré l'indice qui se trouve dans notre article, nous vous suggérons de lire "l'enquête de Bakchich" de janvier et la "confirmation" d'avril. Mais nous ne garantissons pas le fait qu'il s'agisse bien d'un sujet politique.
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