En Afghanistan, la France dépense 200 millions d'euros pour l'armée et 11 millions d'euros pour l'aide sociale

Revue de presse · 11 mar. 2009 à 20:22

Pierre Lellouche en Afghanistan

Il y a un an, la volonté de Nicolas Sarkozy d'envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan avait suscité la polémique. Le 26 mars 2008, Nicolas Sarkozy avait annoncé devant le parlement anglais l'envoi de 1000 soldats supplémentaires. Or, il avait pris l'engagement contraire pendant la campagne présidentielle. Le 26 avril 2007, le candidat de l'UMP évoquait le retrait des troupes françaises d'Afghanistan en ces termes : "Il était certainement utile qu'on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme. Mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive". Quatre mois après l'envoi de ce renfort, dix soldats français des forces de l'OTAN en Afghanistan avaient été tués dans une embuscade menée par des talibans.

Revue de presse du mercredi 11 mars 2009

- Le Figaro : L'Afghanistan en train se "déliter" (ONU)
- Le Monde : Pierre Lellouche veut renforcer le rôle de la France à Kaboul
- L'Express : Paris se défend de brader son indépendance en réintégrant l'Otan

Le nouvel engagement de la France est lié à son retour dans l'OTAN

Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il décidé d'envoyer des troupes supplémentaires, contrairement à ses engagements de campagne ? En réalité, cette décision s'inscrit dans un retour de la France au sein de l'OTAN et de son rapprochement avec les Etats-Unis. Nicolas Sarkozy a annoncé aujourd'hui que la France allait faire son retour dans le commandement intégré de l'OTAN, quarante ans après en être sortie sous De Gaulle.

Pierre Lellouche, représentant spécial pour l'Afghanistan, reconnaît le prix de la guerre

Pour renforcer l'influence de la France sur le dossier Afghan, Nicolas Sarkozy a nommé Pierre Lellouche, représentant spécial pour la région. A cette occasion, il a accordé une interview au journal Le Monde le 5 mars. Il révélait notamment le coup de la guerre pour la France et la faiblesse de l'aide civile :

« Pour M. Lellouche, la France et ses alliés mènent bien « une guerre » en Afghanistan et non une « opération de police internationale », comme l'avait indiqué, à l'automne 2008, le ministre de la défense, Hervé Morin. « La preuve, assure le représentant spécial, la France dépense près de 200 millions d'euros par an pour son armée dans ce pays », alors qu'elle ne verse que 11 millions d'euros pour l'aide civile. « La partie n'est pas perdue, dit-il, les études montrent que, s'il y a un problème d'adhésion au gouvernement du président Karzaï, la population ne souhaite pas pour autant le retour au pouvoir des talibans. »

Le Monde et Pierre Lellouche

Une guerre sans issue si les Occidentaux ne financent pas le développement du pays

Au-delà du coup de la guerre, c'est la faiblesse de l'aide à la reconstruction qui frappe les esprits. La vision purement militaire du problème afghan explique une partie des difficultés des Occidentaux à rétablir une démocratie stable en Afghanistan. Faute de crédits pour développer l'économie, investir dans des infrastructures et aider une population qui vit dans la misère, l'Afghanistan retombe aux mains des talibans et des « seigneurs de guerre » qui prospèrent notamment grâce à la production d'opium.

*** Liens

- Afghanistan : pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il envoyé 1000 soldats supplémentaires ?
- Nicolas Sarkozy a-t-il ri jaune devant les soldats endeuillés en Afghanistan ?
- Les grandes lignes de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy (discours 2007)

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