Que sont devenus les chiraquiens ?

Enquête · 16 juin 2008 à 23:24

Les Chiraquiens

Lorsque Jacques Chirac renonce à la présidentielle de 2007 et se retire de la vie politique, il laisse derrière lui ses plus fidèles partisans. Malgré l'offensive à droite de Nicolas Sarkozy depuis 2002, de nombreux responsables politiques sont restés fidèles à Jacques Chirac. Ce petit groupe de résistants, on les appelle les "chiraquiens". Le groupe a fortement diminué. Mais il en reste encore quelques-uns aujourd'hui. Composé d'une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, le groupe des chiraquiens conteste souvent les choix du nouveau président de la République.


Un an après l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, que sont devenus les chiraco-villepinistes et les anciens ministres du gouvernement Villepin ? Politique.net prend de leurs nouvelles dans une série intitulée "Que sont-ils devenus ?"

Chiraquiens

Les chiraquiens à l'Assemblée nationale

En politique, la réussite, ce n'est pas seulement se faire un nom, c'est aussi se faire un deuxième nom. Il y a Jacques Chirac et les chiraquiens. Aujourd'hui, c'est Nicolas Sarkozy et les Sarkozystes qui trustent toutes les fonctions officielles. Avant eux, il y avait les mitterrandiens, les jospinistes, les rocardiens, les balladuriens, etc...
Les chiraquiens sont une vingtaine à l'Assemblée nationale. Ces derniers mois, ils ont souvent critiqué la politique de Nicolas Sarkozy dans la salle des Quatre colonnes, accessible à la presse. Que ce soit le discours de Dakar, le retour de l'OTAN, les relations franco-américaines, ils contestent les orientations de la majorité, tout en étant membre de l'UMP. La révision de la constitution leur donne actuellement l'occasion de donner de la voix pour protester contre le toilettage de la constitution de la Ve République.

Les chiraco-villepinistes menacent de s'organiser

Nicolas Sarkozy veut réviser la carte électorale, le découpage des circonscriptions n'ayant pas été modifié depuis Charles Pasqua. Si ce changement s'avère nécessaire pour respecter les évolutions démographiques des territoires, il pourrait donner lieu à un règlement de compte de la part des Sarkozystes contre les Chiraquiens. La manoeuvre consisterait à redécouper des circonscriptions détenues par les chiraquiens afin d'y inclure des communes marquées plus à gauche. Ce serait le cas par exemple de la circonscription du député UMP, Jean-Pierre Grand, farouche opposant à Nicolas Sarkozy. Pour parer à toutes représailles de ce type, Les chiraco-villepinistes, comme Georges Tron ou Hervé Mariton, menacent de s'organiser au sein d'un club afin d'augmenter leur pouvoir de nuisance médiatique.

"Avec le Président Chirac, ses amis rassemblés autour de ses valeurs"

En attendant l'éventuelle constitution d'un club politique, les chiraquiens s'apprêtent à lancer une association intitulée "Avec le Président Chirac, ses amis rassemblés autour de ses valeurs". L'association tiendra sa première assemblée générale à l'automne. Le bureau provisoire de cette association est constituée pour l'heure de trois proches de l'ancien président de la République : le député des Yvelines, Henri Cuq, l'ancienne ministre de l'écologie Nelly Olin, et l'ancien secrétaire général du RPR Jacques Toubon. Cette association prétend être un lieu de rencontre pour les fidèles de Jacques Chirac dans le but de mettre en valeur le bilan de l'ancien président et de promouvoir les valeurs d'humanisme qu'il incarne. Selon les fondateurs de l'association, il ne s'agira pas d'un instrument politique utilisé contre Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Debré, le dernier chiraquien à un poste élevé

Parmi les chiraquiens, il en reste un à un poste élevé. Il s'agit de Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel. Malgré son devoir de réserve inhérent à sa fonction, ce fidèle chiraquien ne se prive pas de critiquer indirectement le nouveau président de la République. En janvier 2008, il a sorti un roman à clé intitulé "Quand les brochets font courir les carpes". Sous-couvert d'un roman policier, il ne s'est pas privé d'égratigner les responsables politiques, à commencer par Nicolas Sarkozy.
Ces derniers temps, le président du Conseil constitutionnel fait la tournée des médias pour défendre la constitution de la Ve République et avertir qu'il ne faut pas la dénaturer. En réalité, Jean-Louis Debré s'active en coulisses pour faire échouer la réforme de la Constitution entreprise par Nicolas Sarkozy.


Peu nombreux, les chiraquiens conservent donc malgré tout leur pouvoir de nuisance.

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