Hollande / Gayet : Sarkozy était au courant des sorties en scooter deux mois avant Closer

Nous n'avons jamais évoqué sur Politique.net l'histoire entre François Hollande et Julie Gayet. Et pour cause : cela relève de la vie privée, il n'y a rien de politique. En revanche, apprendre que le principal opposant à Hollande était au courant de cette histoire, deux mois avant tout le monde, est pour le moins troublant. Et souligne que Nicolas Sarkozy dispose d'informateurs à l'Elysée.

C'est en tout cas ce que sous-entendent les deux journalistes d'investigation, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans le livre qu'ils viennent de publier et qui est intitulé "Sarko s'est tuer". Deux mois avant le scoop de Closer, au cours d'un entretien avec les deux journalistes, Sarkozy a clairement raconté être au courant de toute l'histoire.

Extrait :

La scène se déroule le 18 novembre 2013. Gérard Davet et Fabrice Lhomme sont reçus par Nicolas Sarkozy dans ses bureaux, au 77 rue de Miromesnil, à Paris. "Nous étions avec lui depuis près d'une heure. La tension était retombée, racontent les journalistes. On s'apprêtait à prendre congé de l'ancien président, quand il a soudain repris son antienne, à propos de ces médias qui, selon lui, l'accablaient. De ces journalistes, tous de gauche, forcément, et résolus à lui faire la peau. Il a alors lâché : "La presse est tellement sympa avec Hollande...". On a tenté d'objecter que le "Hollande bashing" valait bien le "Sarko bashing", parfois. Peine perdue. "Ah, vous trouvez que la presse est dure avec lui ? Mais imaginez ce que vous écririez si c'était moi aux affaires dans la même situation, ce serait dix fois pire !". (...)

Intarissable désormais, il a enchaîné, nous entraînant sur un terrain plutôt inattendu. "Vous vous rappelez les rumeurs sur Benjamin Biolay et Carla, ou Chantal Jouanno et moi ? Tout ce qui a été écrit ? Et lui, Hollande, qui sort trois fois par semaine de l'Elysée en scooter pour aller voir sa bonne amie... Que font les journalistes ? Rien, bien sûr". Une sortie étonnante, faite devant témoins. Nous sommes le 18 novembre 2013. Soit à peine deux mois avant la fameuse une du magazine people Closer, le 10 janvier 2014, lançant "l'affaire Julie Gayet" : en vedette, le scooter d'un président Hollande accusé d'infidélités conjugales, et bientôt plongé dans un marasme personnel, sous le regard goguenard du monde entier. A l'époque, on se doutait que Nicolas Sarkozy avait conservé de bonnes sources au palais présidentiel. Mais de là à emprunter cette pente particulièrement glissante... On s'est quittés là-dessus. Mais deux mois plus tard, ses drôles de paroles ont résonné dans nos esprits suspicieux - déformation professionnelle oblige. L'affaire Julie Gayet a éclaté, et Sarkozy savait donc, bien avant, tous les détails de l'intrigue. Y compris pour le scooter. A-t-il joué une mauvaise partition en sous-main ?"


*** Source
- Gérard Davet et Fabrice Lhomme, "Sarkozy s'est tuer", Stock, 2014