Jean-Marie Le Pen a créé un nouveau micro-parti baptisé "Promelec"

Revue de presse · 8 août 2014 à 13:25 · Commentaires 0

Promelec, micro-parti de Le Pen

On a failli rater l'info : Jean-Marie Le Pen a créé un nouveau micro-parti. Depuis 1988, il était à la tête de Cotelec, un micro-parti qui a servi à recueillir des dons et renflouer les caisses du Front national, notamment lorsque le parti d'extrême droite était au bord de la faillite. Le recours à des micro-partis pour contourner les plafonds de financement public (un individu peut donner au maximum 7 500 euros par an à un parti, mais il peut donner à plusieurs partis) est une pratique légale et très répandue à droite.

Sauf que le 22 janvier 2014, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a invalidé les comptes de campagne de Cotelec pour cause de retard dans le dépôt des comptes du micro-parti. Après 26 ans d'existence, Cotelec a donc perdu le droit de financer toute campagne électorale et ses donateurs ne peuvent plus bénéficier de déductions fiscales. Autant dire que Cotelec est devenu une coquille vide.

Promelec : un micro-parti + une association de financement

Le Pen n'a pas attendu l'avis négatif du CNCCFP. Anticipant la fin de Cotelec, il a déposé les statuts d'un nouveau micro-parti dès le 30 décembre 2013 selon Le Figaro Magazine. Son but officiel ? "Promouvoir l'image de marque et l'action de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen". Mediapart avait également parlé de cette création dans un article de février 2014.

Fort de la création de Promelec, Le Pen ne s'est pas arrêté là : dans la foulée, "une petite association-soeur, baptisée Jean-Marie Le Pen-Promelec, a été fondée afin de recueillir des fonds au seul financement de Promelec", écrivait Le Fig Mag en mai dernier.

Une nouvelle loi limite pourtant l'intérêt des micro-partis

Paradoxalement, la création de ce micro-parti intervient au moment où le gouvernement Hollande a limité l'intérêt de ces structures : la loi sur la transparence de la vie politique, élaborée après l'affaire Cahuzac, limite désormais les dons annuels d'un contribuable à une seule et unique formation politique, cotisation d'adhésion incluse. En clair, si un militant donne 7 500 euros au Front national, il ne pourra plus faire de dons au microparti de Jean-Marie Le Pen la même année.

Dans ces conditions, quel est l'intérêt de Promelec ? Un micro-parti peut aussi être utilisé pour externaliser certaines activités. C'est le cas du microparti "Jeanne", qui soutient Marine Le Pen et dont la principale activité consiste à vendre des kits électoraux aux candidats du FN. Jeanne étant visée par une information judiciaire, Promelec a-t-il vocation à prendre le relais ? Peut-être. Le nom Promelec est l'abréviation de "promotion électorale".


*** Sources
- Mathilde Mathieu, "La justice enquête sur la fortune de Le Pen", Mediapart, 06.02.2014
- Agrément de Jean-Marie Le Pen-Promelec, Legifrance.gouv.fr, 22.02.2014
- Vincent Nouzille, "Cotelec, l'ex-tirelire de Jean-Marie Le Pen", Le Figaro Magazine, 02.05.2014



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