Moins de gras, de sucre et de sel ? L'industrie agroalimentaire n'a pas respecté la charte du ministère de la santé

Le Canard enchaîné · 3 fév. 2013 à 22:10 · Commentaires 0

Charte progrès nutritionnel

Comme c'était mignon : refusant d'imposer des règlementations trop strictes à l'industrie agroalimentaire, Nicolas Sarkozy avait parié sur le sens de l'intérêt général des grandes marques pour diminuer le gras, le sucre et le sel dans les produits vendus en grande surface. Nom de code : "les chartes d'engagement volontaires de progrès nutritionnels". Près de 30 marques ont signé cette charte avec le ministère de la santé : Mars, La Vache-qui-rit, Findus, Maggie, Orangina-Schweppes, entre autres. Avec l'autorisation d'apposer sur l'emballage "entreprise engagée dans une démarche nutritionnelle encouragée par l'Etat". De quoi vous convaincre d'acheter ces produits moins gras, moins sucré et moins salé ?

Las, cinq ans après la signature des premières chartes, le bilan est sans appel : c'est un fiasco. D'après Le Canard enchaîné, qui a consulté le rapport de l'Observatoire de la qualité de l'alimentation, les baisses en matière de gras, de sucre et de sel sont infimes. Le gras d'abord : "Là où les autorités sanitaires visaient une réduction moyenne de 15% du mauvais gras, les engagements pris par les industriels n'auront, cinq ans plus tard, atteint que 2% de l'objectif, soit une baisse de 0,4% pour les hommes et de 0,3% pour les femmes". Ce n'est pas mieux pour le sucre : "Alors que, au ministère de la santé, on escomptait une diminution de 25% des sucres ajoutés par les industriels, la réduction à mettre au crédit des fameuses chartres plafonne à 0,4%", indique l'hebdomadaire. Et pour le sel ? L'industrie agroalimentaire n'a guère fait mieux : les entreprises n'ont atteint que "3 à 5% du but affiché chez les hommes" et "14% chez les femmes". Un tout petit mieux, mais infime face à l'enjeu : Le Canard rappelle que la surconsommation de sel est à l'origine de 75 000 accidents cardiovasculaires en France.

Pourtant, une solution existe : imposer des règles strictes aux industriels. Encore faut-il que ministres, députés et sénateurs soient imperméables au lobbying des industriels.


*** Source
- "Charte à la crème", rubrique "Conflit de canard", Le Canard enchaîné n°4814, 30.01.2013

Charte à la crème - Conflit de canard



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