breve · 6 sep. 2011 à 22:10
Pour la première fois de leur histoire, les primaires socialistes ne sont pas uniquement réservées aux militants : tout citoyen peut aller voter pour le candidat socialiste qu'il souhaite voir concourir à la présidentielle de 2012. Le problème, c'est qu'il est difficile pour les sondeurs de faire des statistiques fiables puisque l'on ne peut connaître les profils des électeurs, lesquels peuvent très bien appartenir à un parti adverse par exemple.
Sur le site du Nouvel Obs, un texte co-écrit par un sociologue, un mathématicien et un chercheur à Sciences po met en doute la pertinence des sondages de plusieurs instituts à cause d' « échantillon représentatif » trop restreint. Ipsos a par exemple publié un sondage le 26 août 2011, en se basant sur 404 électeurs potentiels, dont 10% affirment n'avoir aucun candidat socialiste favori et plus de la moitié des autres estiment que leur choix n'est pas définitif. De son côté, OpinionWay a publié le 1er septembre 2011 une enquête faite auprès d'un échantillon de seulement 222 électeurs potentiels. Or, selon les auteurs du texte publié sur le site du Nouvel Observateur, « avec un effectif aussi faible, la marge d'erreur est de l'ordre de plus ou moins 7 points. »
Conclusion en guise d'avertissement: « Prévoir le résultat des primaires socialistes, première expérience du genre, à partir d'effectifs aussi faibles, revient en quelque sorte à lancer un camion de trois tonnes sur un pont dont a évalué qu'il pouvait supporter entre 1 et 4 tonnes. Peut-être atteindra-t-il l'autre rive...mais peut-être pas. Aucun chauffeur ne prendrait ce risque. Pourquoi les instituts le prennent-ils ? »
*** Source
- Camille Peugny, Jean-Louis Bon, Vincent Tiberj, « Primaires PS : les sondeurs osent tout », Leplus.nouvelobs.com, 4 septembre 2011.
