Financement des partis : les mini-banques de l'UMP rapportent plus de 130 000 euros chaque année

L'argent du pouvoir · 14 jan. 2011 à 08:10

L'UMP et ses minibanques

A l'UMP, les micro-partis fonctionnent comme des mini-banques. L'esprit de la loi sur le financement des partis politiques était pourtant simple : "les dons sont limités à 7 500 euros par an et par personne. En période de campagne, la limite descend à 4 600 euros. Tout don supérieur à 150 euros doit être réglé par chèque". Mais le système a une faille : les particuliers peuvent donner à autant de partis qu'ils le souhaitent, et les partis peuvent se faire des dons entre eux sans limite de plafond. Il suffit donc de créer son propre parti, appelé micro-parti ou parti de poche, pour permettre à un même individu de verser deux fois la somme de 7 500 euros au même camp. Et plus il y a de partis de poche, plus les dons affluent.


Le "mouvement populaire" est passé maître dans l'art de gérer les micro-partis de ces élus comme l'a expliqué Le Canard enchaîné du 5 janvier 2011 sur la base du rapport de la commission nationale des comptes de campagne et des finances politiques : "L'UMP semble se servir des petites structures comme autant de discrètes banques de dépôts, de retraits, et autres transferts. La formation présidentielle a ainsi perçu de plusieurs micropartis et de différentes structures locales la coquette somme de 131 870 euros en 2008 et un peu plus de 140 000 en 2009".


Certes, dans le même temps, l'UMP a également transféré des fonds à d'autres partis pour participer à leur financement et a ainsi pu arroser des partis satellites grâces à sa subvention publique. Mais l'objectif initial d'un parti politique est-il vraiment de se transformer en spéculateur ?



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RAPPEL : Selon le bon vieux principe, "tout le monde le fait alors moi aussi et de toute façon ça ne se verra pas", les politiques détournent depuis des années l'esprit de la loi sur le financement des partis politiques. Si tout est légal sur le plan juridique, personne n'est dupe sauf les citoyens qui l'ignorent : les politiques multiplient les structures et les combines pour amasser le plus d'argent possible afin de financer leur activité politique.
Dans une démocratie idéale et transparente, un parti regroupe des militants et des responsables politiques qui appartiennent au même courant d'idées et souhaitent les appliquer en remportant des élections. Comme une campagne électorale, des meetings et tout ce qui s'apparente à la vie d'une organisation ont un coût, l'Etat encadre le financement des partis afin d'éviter toute corruption : des dons plafonnés, interdiction du financement par des personnes morales (entreprises, association) et en période électorale, des dépenses très encadrées et des comptes de campagne épluchés par une autorité indépendante. Voilà pour la théorie, car dans la pratique, et malgré le vote de lois "moralisant" le financement des partis dans les années 1990, le système a été détourné en une vaste machine à cash : le nombre de partis est passé de 28 en 1990 à 295 en 2010. La presse publie de temps en temps des articles sur le sujet mais en noyant parfois les informations dans de longues synthèses qui pointent du doigt tout le monde, c'est-à-dire personne.
Autrement dit, ce type d'informations, c'est comme les claques, elles se perdent. Voilà pourquoi nous avons décidé de lancer le principe de la mini-série : nous publierons quelques lignes de temps en temps pour vous rafraîchir la mémoire et vous permettre de retrouver facilement l'information dans les archives à ciel ouvert du net
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Episodes précédents :
- Le parti radical de Borloo verse des milliers d'euros à des organismes non identifiés
- Le micro-parti de Valérie Pécresse a collecté la somme record de 400 000 euros en 2009
- Le cadeau de 1,8 million d'euros pour éponger les dettes du MNR de Bruno Mégret

BONUS : L'UMP utilise l'argent de la formation des élus pour financer banquets et cocktails

Cocktails de l'UMP

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