Les démissions d’Alain Joyandet et de Christian Blanc vont-elles permettre à Eric Woerth de sauver sa tête ?

Revue de presse · 4 juil. 2010 à 22:56

Christian Blanc et Alain Joyandet

Après plusieurs semaines de polémiques, Nicolas Sarkozy a décidé de trancher plus vite que prévu et ne pas attendre le remaniement d'octobre. Aujourd'hui, deux secrétaires d'État, épinglés par Le Canard enchaîné pour dépenses excessives, ont donné leurs démissions.

La situation devenait intenable : depuis quelques semaines, tous les journaux, reprenant l'hebdo satirique, dénonçaient les frasques de Blanc et Joyandet. Christian Blanc est accusé d'avoir acheté pour 12 000 euros de cigares au frais de l'État. Pour sauver les apparences, le secrétaire d'État chargé du développement de la région Île-de-France a promis de rembourser les cigares. Jusqu'à ce jour, il n'aurait rendu que 4 500 euros. Mais ce n'est pas tout : en juin 2010, Le Canard enchaîné a également révélé que le fisc regarde de près les déclarations de revenus de Blanc ainsi que ses placements en bourse.


De son côté, Alain Joyandet, le secrétaire d'État à la Coopération, aurait été impliqué dans deux affaires scandaleuses. La première a été révélée par Mediapart : en mars 2010, il a emprunté un jet privé pour un aller-retour en Martinique. Coût du déplacement : 116 500 euros. En juin, Le Canard enchaîné révèle que Joyandet aurait obtenu un permis de construire illicite pour agrandir sa villa secrétaire. Mais, au vu du scandale, il aurait renoncé à poursuivre ce projet.


L'Élysée a fait paraître un communiqué de presse annonçant la démission des deux secrétaires : « Les secrétaires d'Etat Alain Joyandet et Christian Blanc ont présenté leur démission du gouvernement. Le président de la République et le Premier ministre ont accepté ces démissions. Les fonctions d'Alain Joyandet seront exercées par Bernard Kouchner et celles de Christian Blanc par Michel Mercier. »

Une tête doit être sauvée : celle d'Éric Woerth impliqué dans l'affaire Bettencourt. Ces deux démissions devraient déplacer l'intérêt des débats. C'est d'ailleurs la question que se pose, Jean-Christophe Cambadélis, dans son communiqué à la presse : « Soit la démission des deux ministres est une tentative de l'Elysée de jeter du lest, c'est tardif et pose plus fortement la question d'Eric Woerth, soit ces démissions sont « spontanées » et c'est l'image d'un délitement qui appelle à un changement de gouvernement ».

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