Polémique autour de la nomination de Jean Sarkozy : pour un job d'assistant à l'Epad, il faut déjà un Master 2

Revue de presse · 14 oct. 2009 à 23:57

La défense

L'affaire de la prochaine nomination de Jean Sarkozy, fils du président, à la tête de l'Epad (Etablissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense) continue de faire les joies de la presse. Alors qu'il n'est âgé que de 23 ans, et qu'il n'a validé que sa deuxième année de droit, le fils de Nicolas Sarkozy s'apprête à prendre la tête d'une institution qui gère des sommes colossales.


En a-t-il les compétences ? Qu'est-ce que l'Epad ? Revue de presse

Epad : un budget de 115 millions d'euros par an

Comme le rappelle Le Monde, dans son édition du 14 octobre 2009, "l'Epad, créé en 1958, administre l'un des principaux quartiers d'affaires européen. Il gère la vente des droits à construire sur un terrain de 160 hectares dans l'Ouest parisien, sur les communes de Puteaux et Courbevoie. La Défense compte 150 000 salariés pour 2 500 entreprises, dont plusieurs du CAC 40 (Total, Dexia, EDF, Société générale, Saint-Gobain, France Télécom). Le site abrite aussi 20 000 habitants. En terme de surface, l'EPAD doit administrer 3 350 000 m² de bureaux - soit près de 5 % du parc francilien de bureaux -, 600 000 m² de logements et 200 000 m² de commerces, dont le grand centre commercial des Quatre-Temps".
Actuellement, l'Epad gère un budget de 115 millions d'euros. Mais en 2016, quand tous les chantiers du quartier de la Défense seront bouclés, l'Epad pourrait gérer un chiffre d'affaire de près d'un milliard d'euros selon le Monde.

L'Epad dans le Monde

Le fils du président a-t-il les compétences pour présider une telle institution ?

Difficile de répondre à cette question. En revanche, le Canard enchaîné ironise, dans son édition du 14 octobre 2009, sur une petite annonce passée par l'Epad au mois de septembre pour un job d'assistant. Et l'on découvre que si Jean Sarkozy peut devenir président de l'Epad, il ne pourrait pas prétendre à un job d'assistant selon le Canard enchaîné :

"Voilà au moins un poste à pourvoir à l'Epad que Jean Sarkozy ne briguera pas : "juristes collectivités". Cette petite annonce, piquée sur le site de l'établissement public, propose un job d'assistant du responsable des marchés publics pour lequel il est exigé, tout de même, un master 2. Lequel ne s'acquiert qu'au bout de cinq années de fac sanctionnées par une licence de droit. Prince Jean, toujours en deuxième année de fac à 23 ans, devra donc attendre avant de pouvoir postuler".

Président, un tremplin pour être assistant

Quand le ministre de l'éducation nationale évoque quasiment du racisme à l'encontre de Jean Sarkozy

Tout le gouvernement, à l'exception de Rama Yade qui a émis des réserves, fait bloc autour du fils du président de la République en expliquant qu'il a été élu conseiller général et que sa nomination à la tête de l'Epad serait un signe positif en direction de la jeunesse (sic).
Mais la palme de la mauvaise foi revient au ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, qui est aussi porte-parole du gouvernement. Au cours d'une conférence de presse, après avoir tenté d'esquiver les nombreuses questions de journalistes sur la nomination de Jean Sarkozy, Luc Chatel a fini par lâcher que ces réserves étaient irrecevables car fondées "Sur la base de son nom, de son origine, de sa jeunesse... je ne sais pas ce qu'on trouvera la prochaine fois... euh ce sera le coup d'après... peut-être la race ou autre chose, ou va-t-on ?". Du racisme ? Un beau dérapage de Luc Chatel selon Guy Birenbaum.

Selon l'AFP, l'Elysée est intervenu pour assurer l'élection de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad

Si Jean Sarkozy s'apprête à prendre la direction de cet organisme, c'est parce que son actuel président, Patrick Devedjian, est atteint par la limite d'âge, 65 ans. Or, selon une source départementale qui veut rester anonyme, un décret datant de juillet 2009 devait supprimer cette limite d'âge et permettre à Patrick Devedjian de rester président de l'Epad. Sauf que selon cette source approchée par l'AFP, l'Elysée aurait enterré ce décret, obligeant ainsi Devedjian à démissionner pour laisser la place à Jean Sarkozy :

"Un premier décret prévoyant la fusion de deux établissements publics des Hauts-de-Seine - Epad (Défense) et Epasa (Seine-Arche) -, sorti de Matignon en juillet, incluait une disposition permettant de présider le futur organisme au-delà de 65 ans, selon une source départementale proche du dossier." explique l'AFP qui ajoute "Mais selon la source proche du dossier dans les Hauts-de-Seine, «après être passé à l'Elysée, le projet de décret» sur la fusion ne comportait plus la disposition levant le verrou de l'âge." (Info repérée par Arrêt Sur images)

AFP - Jean Sarkozy

*** Liens

Les retombées médiatiques de cette affaire dépassent les frontières...
- Même la télévision chinoise ironise sur la nomination de Jean Sarkozy dans les Hauts-de-Seine

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