Qu'est-ce que l'affaire des faux électeurs de la mairie de Paris ?

Revue de presse · 5 fév. 2009 à 19:14

Tibéri, faux électeurs

L'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris a déjà douze ans, mais son procès mettant en cause le couple Tiberi s'est ouvert le 2 février. C'est le Canard enchaîné qui révèle au grand jour, en avril 1997, le scandale, après trois mois d'enquête. Au final, entre 3000 et 4000 faux électeurs auraient été dénombrés.

Revue de presse du jeudi 05 février 2009

- Libération : Au procès des faux électeurs du Ve, Tiberi serre les dents
- AFP : Faux électeurs à Paris: les anti-Tiberi "soulagés" que le procès s'ouvre enfin
- 20 minutes : Procès Tiberi: le procureur nie avoir enterré le dossier

Un procès tardif

Selon le Canard enchaîné, il y aurait eu entre 3000 et 4000 électeurs inscrits illégalement dans le Ve arrondissement entre 1995 et 1997. Suite aux plaintes déposées par plusieurs candidats aux élections municipales de 1995 et législatives de 1997 une information judiciaire a été ouverte. Toutefois, la procédure a pris énormément de temps puisque Le Canard enchaîné du 4 février 2009 rapporte que l'on a prié les juges d'instruction de cesser leur enquête pendant les campagnes électorales « au nom de la tradition républicaine ».
En 2001, Jean Tiberi est convoqué par la justice pour cette affaire mais en simple témoin assisté et ce n'est qu'en 2005 qu'il a véritablement été mis en examen.
Aujourd'hui, Jean Tiberi a 74 ans, il a été réélu maire du Ve arrondissement. Au vu de son âge et de l'ancienneté de l'affaire, il pourra suspendre la sanction, le cas échéant, par un appel.

Comment ces faux électeurs étaient-ils inscrits sur les listes électorales ?

En 1997, Le Canard enchaîné se procure les listes des électeurs et vérifie que chaque personne y apparaissant habite bien dans le Ve arrondissement. Les journalistes évaluent à 3000 voire 4000 faux électeurs. Ils poursuivent leurs investigations et découvrent que l'on « hébergeait » des dizaines de personnes dans les locaux municipaux comme les crèches, les établissements scolaires et même l'appartement de la première adjointe au maire, Anne-Marie Affret, qui accueillait quinze personnes supplémentaires.
Ces faux électeurs existent vraiment. Ils habitent dans un autre arrondissement voire en banlieue. Tous savent que le RPR fraudent mais on leur assure des avantages comme une place en crèche pour leurs enfants, un emploi à la mairie de Paris, un logement...

Parce que l'affaire a traîné, de nombreux témoins se sont évaporés... Les juges d'instruction de l'époque avaient repéré 6000 électeurs suspects mais n'ont retenu à charge que deux cents d'entre eux. Au final, l'attitude altière voire décontractée du couple Tiberi n'a rien d'étonnant...

*** Liens

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