Tibet : quand Jean-Luc Mélenchon s'en prend au Dalaï-lama...

Vidéos · 9 avr. 2008 à 18:09

Tibet

Lors de l'émission "Parlons net" sur France Info, le sénateur socialiste, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé une position bien curieuse sur le conflit qui oppose la Chine au Tibet. Depuis maintenant plusieurs semaines, la répression chinoise au Tibet a fait plusieurs centaines de morts selon les premiers bilans établis par les ONG. Depuis l'invasion du Tibet en 1959 et le départ en exil de leur chef spirituel et temporel, le Dalaï-lama, les tibétains subissent l'occupation des Chinois. En cinquante ans, la capitale du Tibet, Lhassa, a été profondément transformée par les Chinois qui ont colonisé toute cette région située à l'Ouest de la Chine.


Depuis des années, le Dalaï-lama se bat pour obtenir une forme d'autonomie pour le Tibet. Après avoir renoncé à une indépendance politique, le Dalaï-lama a proposé une autonomie culturelle, c'est-à-dire la possibilité pour les Tibétains de sauvegarder leur patrimoine culturel. Face à une immigration chinoise massive, les tibétains sont désormais minoritaires sur leur territoire et sont devenus des citoyens de seconde zone.


La répression au Tibet explique en partie les protestations contre l'attribution des Jeux Olympiques à Pékin. Les défenseurs des Droits de l'homme dénoncent les arrestations abusives et les exécutions sommaires.

Mais le sénateur socialiste, Jean-Luc Mélenchon, a une position plus nuancée sur la question. Selon lui, le Tibet n'a pas été envahi par la Chine car les Chinois vivaient sur ce territoire bien avant eux. Il a fustigé l'attitude des moines tibétains, "ces bons à rien" et défendu l'idée qu'on pouvait être contre le Dalaï-lama sans soutenir la Chine communiste. En réalité, Jean-Luc Mélenchon n'aime pas le mélange des genres entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Défenseur de la laïcité, il se refuse de soutenir un dirigeant politique qui cumule cette fonction avec celle de chef spirituel du Bouddhisme.

Si les arguments du sénateur socialiste sont légitimes dans un débat public sur le pouvoir et la laïcité, ils tombent au plus mal dans un contexte où la répression chinoise continue au Tibet alors que le Dalaï-lama défend la culture de la non-violence depuis plus de cinquante ans.

*** Liens

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