Les conséquences des élections municipales pour le PS et l’UMP

Municipales 2008 · 24 mar. 2008 à 20:43

Elections municipales en France

Le parti socialiste qui possède déjà 20 régions sur 22, vient de remporter très largement les élections municipales et cantonales en prenant ainsi la tête de 183 villes de plus de 30 000 habitants contre 124 pour la droite. Majoritaires aux conseils municipaux comme régionaux, les socialistes peuvent espérer instaurer un contre-pouvoir. Cette bataille entre les partis se fera certainement sans le MoDem qui n'a pas réussi à s'imposer dans les élections, pas même à Pau où les sondages prévoyaient François Bayrou vainqueur. Le 17 mars, C dans l'air a consacré son émission aux conséquences des élections municipales : « Municipales : pouvoir parallèle ».

La défaite de l'UMP et la position de Nicolas Sarkozy

Le président de la République est au plus bas dans les sondages. La défaite aux élections municipales ne fait que prolonger cette longue chute dans l'opinion. Avant le scrutin, Nicolas Sarkozy avait promis aux Français de tenir compte des résultats sans oublier que l'enjeu des élections est local. Selon Christophe Barbier, le président de la République, face à son impopularité actuelle, devrait en profiter paradoxalement, pour poursuivre ses réformes, soutenu par un Premier ministre de plus en plus plébiscité par les Français.
Alors que la marque de fabrique du candidat à l'élection présidentielle était claire (on explique le problème, on agit et on obtient des résultats), depuis neuf mois, une nouvelle politique se met en place mais qui ne convainc pas. Les Français ont le sentiment que le Président, secondé par le Premier ministre, fait la course aux réformes sans pour autant obtenir des résultats positifs.
Pour retrouver une certaine légitimité, Nicolas Sarkozy doit établir un plan économique clair. Depuis son arrivée à l'Elysée, il a voulu s'entourer de prix Nobel en économie ainsi que spécialistes et il écoute et suit les conseils contradictoires des uns et des autres sans adopter une position claire.

Le pouvoir parallèle de la gauche

Les socialistes ont largement remporté les élections. Ils vont pouvoir agir de façon locale ou régionale et contrer la politique actuelle du gouvernement. Selon Christophe Barbier, les villes tenues par les socialistes seront des sortes de laboratoires de ce que le parti pourrait faire s'il avait le pouvoir. Le PS peut agir non pas sur le problème du pouvoir d'achat mais sur celui des emplois en encourageant par exemple les entreprises à s'implanter dans ses communes. Il pourra d'autre part développer les différentes aides sociales et appliquer une véritable politique de gauche. Roland Cayrol est moins optimiste : même si le PS est parvenu à s'emparer des villes et des régions, son pouvoir est limité. Il ne peut en aucun cas agir sur des problèmes économiques nationaux.

En quête d'un leader socialiste

A gauche, même si les éléphants ont remporté les élections, aucun leader du PS n'émerge. Bertrand Delanoë comme Ségolène Royal n'affichent guère leur ambition de diriger le parti. Les risques d'occuper ce poste sont grands. Celui qui deviendra secrétaire du PS sera confronté à deux échéances importantes : les européennes (qui divisent encore) et les régionales (où le PS était parvenu à remporter la quasi-totalité des régions en 2004).
Pour devenir leader du parti et pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, Ségolène Royal joue pour le moment la stratégie de l'opinion comme en 2006 : elle veut convaincre les électeurs dans leur ensemble avant même de se tourner vers les militants socialistes. Bertrand Delanoë au contraire joue la stratégie militante en rejetant le MoDem comme le souhaite les socialistes. De son côté, François Hollande semble entrer dans la course à son tour. Fort de sa victoire en Corrèze, il compte retrouver une légitimité en tant que potentiel candidat à la présidentielle en contournant le PS. Il espère trouver de nouveaux réseaux d'influence, notamment dans sa région.




Bien qu'il y ait un vainqueur et un vaincu, l'après municipales s'annonce incertain pour les deux principales formations politiques, le PS et l'UMP. Le rebond du parti majoritaire passe nécessairement par la réussite de Nicolas Sarkozy. Les élus locaux et les députés ont besoin de faire valoir d'un bon bilan sur le plan national pour espérer remporter leurs batailles électorales. Au PS, les victoires aux élections locales successives (régionales, cantonales, municipales) doivent désormais se traduire par une refondation du parti afin de partir à la conquête du pouvoir national. Dans un camp comme dans l'autre, rien n'est acquis.

*** Liens

Municipales 2008
- Municipales 2008 : les enjeux du scrutin
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- Deuxième tour des municipales : raz-de-marée à gauche et vote sanction contre la droite

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