Colombie : la stratégie du pire d'Alvaro Uribe

breve · 22 nov. 2007 à 21:39

Alvaro Uribe

Prenant tout le monde de court, Alvaro Uribe, le président colombien, a décidé de mettre un terme à la tentative de médiation du président Hugo Chavez avec les FARC pour négocier la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages politiques détenus depuis des années dans la jungle colombienne. Comment expliquer ce revirement de dernière minute ?

Dimanche 18 novembre : l'espoir

Dimanche 18 novembre était organisée à Paris, depuis les Trocadéro, une marche de soutien pour la libération d'Ingrid Betancourt, détenue depuis cinq ans par les Farc en Colombie. A ce moment, l'espoir était à son comble : le président du Venezuela, Hugo Chavez, devait venir en France apporter à Nicolas Sarkozy des preuves de vie d'Ingrid Betancourt, celui-ci ayant fait une priorité sa libération.

Mardi 20 novembre : la déception

Les deux chefs d'Etat se sont donc bien rencontrés mardi 20 novembre mais contrairement à ce qui était prévu, Hugo Chavez est venu les mains vides. Il n'a simplement pu affirmer que les Farc apporteraient des preuves d'ici la fin de l'année. La déception est grande puisque la situation demeure bloquée.

Jeudi 22 novembre : la douche froide

Deux jours plus tard, l'annonce plonge tout le monde dans le désarroi : Alvaro Uribe, a mis fin à la médiation d'Hugo Chavez parce qu'il aurait commis une faute en téléphonant directement au commandant de l'armée colombienne, le général Mario Montoya pour l'interroger sur les sort des otages. Cette maladresse aurait été peu appréciée par un président attachée à sa souveraineté.

Sarkozy tente de recoller les morceaux

Nicolas Sarkozy souhaite poursuivre cette médiation avec Chavez pour mener à terme cette affaire le plus rapidement possible. Il veut donc tenter de le convaincre de faire confiance au président vénézuélien, considérant qu'il est le mieux placé pour faire libérer Ingrid Betancourt ainsi que les autres otages. Nicolas Sarkozy devrait mandater l'ambassadeur français à Bogota pour transmettre une lettre au président colombien pour lui demander de revenir sur sa position et rappeler Chavez. La Fédération internationale des comités Ingrid Betancourt compte sur l'intervention du président Sarkozy pour débloquer cette situation de crise.

Uribe, le refus de négocier est une stratégie politique

Le président Uribe s'est présenté aux élections de 2002 sur un message de fermeté et a fait de cette confrontation avec les FARC une priorité. Il s'est donc fait réélire sur une ligne dure, d'opposition frontale. Au pouvoir jusqu'en 2009, Alvaro Uribe compte bien se faire réélire sur la même ligne. C'est la seule raison qui explique qu'il a toujours utilisé de prétextes pour mettre un terme aux négociations lorsque celles-ci avaient des chances d'aboutir. Le président colombien souhaite avant tout une victoire militaire sur les FARC, quitte à jouer avec la vie des otages.



Marche de soutien du 18 novembre 2007

*** Liens

- Dossier complet : Peut-on sauver Ingrid Betancourt ?
- Ingrid Betancourt : otage des FARC et sujet de discorde entre Sarkozy et Uribe
- Ingrid Betancourt, la marche de l'espoir 48h avant la venue d'Hugo Chavez
- Hugo Chavez aurait de "bonnes nouvelles" à propos d'Ingrid Betancourt

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Infos : Rassemblement de contestation, ce samedi 24 novembre à Paris. Il aura lieu à 14H00 devant la Résidence de l'Ambassadeur de Colombie (31, rue Constantine, 7ème arrondissement de Paris), en présence de la famille et de personnalités. (www.ingridbetancourt-idf.com)

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